Impacts de la COVID-19 sur l’exploitation artisanale des mines en Guinée : Action Mines Guinée plaide pour une prise en compte des acteurs de l’EMAPE

Idiatou Souaré, assistante programme de l'ONG Acition Mines Guinée

Dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l’étude de base sur les impacts de la COVID-19 sur les acteurs de l’EMAPE en Guinée, l’ONG Action Mines Guinée a organisé ce mercredi, 18 mai 2022, un atelier de plaidoyer à Conakry.

Cet atelier a réuni des représentants de l’administration minière (Ministère des Mines et de la Géologie, direction nationale des Mines, le bureau national d’expertise des diamants, or et autres matières précieuses, Brigade anti-fraude des matières précieuses), du ministère de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, les GIE des femmes de l’EMAPE de Kouroussa, Mandiana et Macenta, les organisations socioprofessionnelles des artisans miniers (CONADOG, UNADOR, UNOG), le Fonds de Développement Industriel et des Petites et Moyennes Entreprises (FODIP), les partenaires technique et financier (GIZ-EMAPE), ainsi que des organisation de la société civile guinéenne. Et, il vise à attirer l’attention des décideurs sur la prise en compte des préoccupations des femmes de l’EMAPE Kouroussa, Mandiana et Macenta, et la continuation de l’accompagnement de ces femmes dans les structures vulnérables, a appris un journaliste que Guineematin.com a dépêché sur place.

Selon Action Mines Guinée, la pandémie de COVID-19 a fortement perturbé les chaînes d’approvisionnement du secteur minier artisanal guinéen, notamment dans le domaine de l’or et du diamant. Avec la fermeture des frontières, les exploitants artisanaux d’or et de diamant étaient obligés de vendre leurs minerais à des prix extrêmement bas. Ce qui a entraîné beaucoup de pertes et de souffrances chez les acteurs de la chaîne de valeur de l’EMAPE au niveau national et local. Alors qu’au même moment, les acheteurs au niveau mondial augmentent leurs chiffres d’affaires à cause de la flambée du prix de l’or sur le marché mondial.

Ainsi, l’atelier de plaidoyer de ce mercredi -qui fait suite aux recommandations de l’étude diagnostique 2021 d’Action Mines Guinée sur l’impact de la COVID-19 sur les femmes dans le cadre de l’identification des besoins des acteurs de l’EMAPE- s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet de plaidoyer pour la promotion des droits socioéconomiques des acteurs de la chaîne de valeur de l’EMAPE en Guinée.

L’objectif est de faire de plaidoyer à l’endroit des décideurs pour une prise en compte effective des préoccupations des acteurs de la chaîne de valeur de l’EMAPE en Guinée.

Idiatou Souaré, assistante programme de l’ONG Acition Mines Guinée

« En 2021, Action Mines Guinée a fait une étude diagnostic sur l’impact du COVID-19 sur l’activité des femmes dans ce secteur. À l’issue de cette étude, nous avons formé et accompagné 90 femmes. Ces 90 femmes ont été partagées en des groupements d’intérêts économiques. Pour notre contribution, nous passons par des formations de sensibilisation, mais également des plaidoyers que nous organisons à tout moment pour partager avec les décideurs nos recommandations et nos propositions de solution. L’objectif visé pour cet atelier c’est d’attirer l’attention des décideurs pour continuer à accompagner ces femmes dans les structures vulnérables, parce que ces femmes évoluent dans les activités minières artisanales. Il faudrait que l’État les accompagne, que l’État accepte de mener des recherches géologiques pour pouvoir les aider à mener à bien leurs activités professionnelles », a indiqué Idiatou Souaré, assistante programme de l’ONG Action Mines Guinée.

Présente à cet atelier, Hawa Camille Camara, directrice générale des centres d’autonomisation et d’entreprenariat des femmes/filles, a exprimé l’engagement du département de la promotion féminine et de l’enfance à accompagner ce projet. Elle a aussi promis que ce plaidoyer sera fait auprès du gouvernement pour la promotion des droits socioéconomiques des femmes dans le secteur minier artisanal guinéen.

Hawa Camille Camara, directrice générale des centres d’autonomisation et d’entreprenariat des femmes/filles

« En se référant à votre rapport d’études que nous avons parcouru sur l’impact de la COVID sur les femmes de l’exploitation minière artisanale à petite échelle, on se rend compte que la pandémie de COVID-19 a eu des répercussions indéniables sur les femmes en Guinée, notamment les femmes dans les zones d’exploitation minière artisanale. La pandémie, vous conviendrez avec moi, a accentué les inégalités et a contribué à la baisse du revenu des femmes, notamment celles vivant dans ces zones. Le ministère de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables est conscient qu’un accent particulier mérite d’être mis sur la formalisation, l’encadrement, mais aussi l’accompagnement des femmes du secteur minier vers d’autres activités génératrices de revenu, comme le secteur agricole. Madame le ministre vous rassure par ma voix que votre appel est entendu et elle fera le plaidoyer qu’il faut pour la promotion des droits socioéconomiques des femmes du secteur de l’exploitation minière artisanale. En un mot, faire le plaidoyer pour l’autonomie des femmes de Guinée en général », a dit Hawa Camille Camara.

Venue de la préfecture de Mandiana, Koumba Sidibé, teinturière, a salué cette initiative d’Action Mines Guinée. Elle a aussi invité les autorités guinéennes à accompagner ce projet aux bénéfices des femmes.

Koumba Sidibé, bénéficiaire du projet dans la préfecture de Mandiana

« À l’arrivée de la pandémie de COVID-19, le regroupement des personnes avait été interdit. Il nous a aussi été interdit d’aller dans les mines et même dans les mosquées. Cet état de fait nous a causé beaucoup de préjudices. Nous étions retenus à la maison dans la peur et l’inquiétude. C’est dans ce cadre que l’Action Mines est venue nous former dans différentes activités comme la teinture pour réduire l’impact de la COVID-19 en nous conseillant d’arrêter d’aller dans les mines. Cette initiative consiste à nous aider à nous prendre en charge, à entretenir notre foyer. Car, quand tu apprends un métier, ça te permet de quitter la brousse (dans les mines) pour la ville. Comme ça, tu sauras prendre en charge tes enfants sans quémander. Ce projet nous a permis d’apprendre comment faire la teinture pour qu’on puisse quitter dans les mines. Ce que nous, femmes de Mandiana, demandons aujourd’hui, c’est l’accompagnement des autorités et les partenaires pour le développement de nos activités afin que nous et nos enfants puissions définitivement quitter dans les mines. Parce que tout le temps nous enregistrons des cas de décès là-bas et nous n’en profitons rien », a indiqué Koumba Sidibé.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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