Conakry : fin de l’atelier de restitution de l’évaluation finale du PAST

La délégation de l’Union européenne (UE) en Guinée a organisé ce mercredi, 18 mai 2022, un atelier de restitution de l’évaluation du projet d’appui au secteur des transports (PAST).  L’objectif est de vérifier si les objectifs du projet sont atteints au niveau pertinence, durabilité et impact conformément à la conception initiale. L’atelier a mobilisé des cadres du ministère des infrastructures et des Transports, des consultants et autres structures impliquées dans le domaine des transports, rapporte un journaliste que Guineematin.com avait dépêché sur place.

Le projet d’appui au secteur des transports (PAST), financé à hauteur de 83 millions d’euros par l’UE, dispose de deux composantes. La première concerne le financement des travaux de reconstruction de 63 kilomètres de la route nationale n°2 (RN2) entre Kissidougou et Guéckédou. Et, la deuxième concerne le financement d’un appui institutionnel sous forme d’assistance aux ministères des Transports et des Travaux Publics. Il vise à contribuer au développement économique et social du pays, à la lutte contre la pauvreté et à l’intégration régionale en améliorant la mobilité des personnes et des biens et l’accessibilité des services de base par les populations.

Michal Kielar, chef d’équipe infrastructures par intérim de la délégation de l’Union européenne en Guinée

« Après les quatre premières phases du PAST, nous voilà réunis aujourd’hui pour participer à la restitution des résultats de sa cinquième phase, à savoir l’évaluation finale. Le but de cette évaluation finale est de mesurer la pertinence et le degré de réalisation des objectifs, l’efficience, l’efficacité, l’impact et la durabilité des résultats atteints par le PAST. Cette évaluation doit fournir des informations crédibles et utiles, permettant d’intégrer les enseignements tirés dans le processus de prise de décision à la fois des bénéficiaires et des bailleurs de fonds. En effet, il est fondamental que la Guinée adopte et mette en œuvre une politique adéquate pour le secteur des Transports, une politique garantissant, entre autres, des réformes institutionnelles, des ressources nécessaires pour l’entretien routier, pour le contrôle technique des véhicules, pour la fluidité de la circulation urbaine et pour le contrôle de la charge à l’essieu », a indiqué Michal Kielar, chef d’équipe infrastructures par intérim de la délégation de l’Union européenne en Guinée.

Pour le ministre guinéen des Transports et des infrastructures, Yaya Sow, la Guinée est un pays riche d’un fort potentiel de croissance. Et, l’accompagnement de l’Union européenne dans l’élaboration et la mise en œuvre du PAST permettra à la Guinée d’acquérir un système de transport organisé facilitant ainsi l’exploitation de son potentiel.

Yaya Sow, ministre des Infrastructures et des Transports

« La Guinée est un pays très riche, un pays qui a un fort potentiel de croissance, de développement, nous avons un potentiel agricole, un potentiel minier, de l’environnement et de la forêt. Mais, pour pouvoir exploiter cela, il faut avoir un système de transport qui est organisé, il faut avoir des infrastructures fortes et qui sont denses, il faut créer la densité économique d’où l’importance des secteurs du Transport et des Travaux Publics. Donc, c’est en cela que je salue la coopération de l’Union européenne qui est venue, qui nous a accompagnés dans l’élaboration du PAST et qui s’est également engagée à nous aider à mettre en œuvre les principes directeurs et les éléments du PAST. Donc, en cela, je vous dis grand merci », a dit Yaya Sow.

De son côté, Salmana Bah, chargé de programme à la délégation de l’Union européenne, a demandé l’appropriation du projet par les bénéficiaires.

Salmana Bah, chargé de programme à la délégation de l’Union européenne

« En ce qui concerne l’impact, il est un peu mitigé. Le volet investissement routier en ce qui concerne les 63 Kilomètres de route entre Kissidougou et Guéckédou, l’impact est réel, vraiment appréciable ; tandis que sur l’aspect réformes institutionnels, il est mitigé. Il y a des aspects qui ont marché et des aspects qui n’ont pas marché par manque peut-être de volonté politique et c’est ce qu’on souhaite à l’issue de cet atelier qu’il y ait une véritable volonté politique pour la mise en œuvre, la pérennisation des acquis. Un financement supplémentaire était prévu dans le cadre du 11e FED mais qui par défaut de satisfaction aux préalables exigés n’a pas abouti. Maintenant, nous sommes dans un nouveau cycle de programmation. On espère bien incorporer l’aspect pérennisation des acquis du 10e FED dans cette nouvelle programmation. Mais encore une fois, il faudrait qu’il y ait une volonté politique pour accompagner les partenaires techniques et financiers qui investissent dans le secteur des Transports. Il y a eu le suivi mais l’appropriation, comme on le dit dans le jargon de l’aide publique au développement, n’est pas tout à fait là. Il faudrait que les bénéficiaires portent par eux-mêmes les acquis du projet. On vient en appui mais c’est eux les porteurs, ils doivent vraiment être les bénéficiaires et porteurs ; alors, ils doivent s’en approprier pour une véritable mise en valeur des résultats acquis », a insisté Salmana Bah.

Dans le projet PAST, certaines infrastructures ont été réalisées à Kissidougou et à Guéckédou. Et, à en croire Slaheddine Gara, chef de mission Euronet pour le PAST, ces infrastructures ont été réalisées à la satisfaction des bénéficiaires. Cependant, il a aussi exprimé des inquiétudes sur l’entretien de ces infrastructures.

Slaheddine Gara, chef de mission Euronet pour le PAST

« Nous avons essayé d’évaluer ce qui a bien marché, notamment la route Kissidougou-Guéckédou qui a été réhabilité dans le cadre de ce projet PAST. Donc, c’est une route neuve qui y a été construite en bitume sur 63 kilomètres dont les bénéficiaires directs sont très satisfaits, puisque ça a amélioré la situation du transport et d’accessibilité dans cette zone. Donc, cela a eu des effets d’entraînement sur d’autres zones, notamment sur l’éducation, la santé, l’agriculture, sur l’accès aux services administratifs. Tout cela a été très bénéfique, d’après les déclarations des bénéficiaires. Maintenant, notre inquiétude c’est l’entretien routier qui doit être à la hauteur de ces investissements, de ces efforts faits par l’Union européenne. Donc, nous avons attiré l’attention sur l’importance de l’entretien nécessaire pour que les routes puissent durer le plus longtemps possible et apporter tous les avantages et impacts attendus. Le projet a été une réussite en termes de mise en œuvre. Cependant, il y a eu quelques faiblesses au niveau de certaines activités qui n’ont pas pu être mises en œuvre à cause du manque de temps. Vous savez que les projets de l’UE sont limités dans le temps, forcément il y a une durée d’exécution. On n’a pas pu tout faire ; mais, on a recommandé d’appuyer encore la Guinée dans le secteur des Transports, mais surtout demander aux collègues guinéens de bien identifier leurs besoins et s’approprier des futurs programmes pour que le bailleur puisse avoir une idée très claire des besoins. Ils ne peuvent pas se substituer bien-sûr au pays, mais ils sont là pour appuyer une fois que les besoins sont clairement définis et bien identifiés et bien connus », a indiqué Slaheddine Gara.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

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