Trafic international de drogue : Aïssata Fofana jugée pour 1 296 grammes de cocaïne au TPI de Mafanco

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Agée de 41 ans et mère célibataire, Aïssata Fofana a comparution hier, mardi 17 mai 2022, devant le tribunal criminel de Mafanco pour répondre des faits de « détention, exportation et transport international de drogue » qui pèsent à son encontre. Cette drogue porte qu’on lui colle à la peau porte sur 1296 grammes de cocaïne qu’elle devait transporter de la Guinée pour la Turquie. Et, à la barre, elle a reconnu sans ambages les accusations portées contre elle. Mais, elle a juré qu’elle n’avait aucune intention d’embarquer avec cette drogue dans l’avion à l’aéroport de Conakry, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Devant cette juridiction de première instance, Aïssata Fofana n’est pas passée par quatre chemins pour reconnaître les faits mis à sa charge. Visiblement, le temps de sa détention préventive à la maison centrale de Conakry (où elle séjourne officiellement depuis le 02 mars 2021) n’a pas altéré ses souvenirs sur cette affaire de cocaïne qui a conduit à sa privation de liberté. Mais, pour sa défense, elle assure que c’est la pauvreté due à 11 ans de chômage et sa situation difficile de mère célibataire avec des bouches à nourrir qui l’ont conduit à cette sale affaire.

« Je suis comptable de formation. Mon papa m’a donnée de force à un homme en mariage quand j’étais en 8ème année. A un certain moment, mon mari m’a abandonnée avec les enfants, alors que je n’avais pas d’emploi. J’ai terminé mes études universitaires en 2010. Depuis lors, je n’ai pas eu de boulot. Je me débrouille avec des tontines que je fais avec beaucoup de femmes dans les différents marchés de la place. C’est dans ça que je nourris mes enfants et fais face à tous les besoins bien avant même que mon mari ne m’abandonne. Un jour ma copine et moi, nous sommes allées à la merveille de Soumba (dans la préfecture de Dubreka) où j’ai connu un certain Franc de nationalité nigériane à qui j’ai expliqué ma situation. Ce dernier m’a dit qu’il va m’aider à avoir de l’emploi. Mais, moi je lui ai dit que j’ai eu une admission pour aller à Chypre faire deux ans d’études en communication pour revenir faire la politique. Pour mon voyage, je devais avoir 15 millions de francs guinéens, alors qu’avec mes tontines, je n’avais que 8 millions de francs. J’ai dit à Franc de m’aider à avoir le complément. Il dit : il n’y a pas de problème, je vais te donner l’argent que tu veux avoir, mais tu dois envoyer pour moi en Turquie un colis et le remettre à quelqu’un… Maintenant, un jour, alors que je devais voyager le lendemain matin, je l’ai informé de mon voyage. A 6 heures déjà, on était à Kipé. C’est là où il a commencé à me donner le colis sans me dire ce qu’il y a dedans », a expliqué Aïssata Fofana.

Poursuivant sa déposition devant le tribunal, cette mère célibataire de 41 ans a laissé entendre qu’elle n’avait aucune intention d’embarquer dans l’avion avec la drogue qu’on venait de la remettre. Aïssata Fofana assure qu’elle avait jeté cette drogue dans une poubelle à l’aéroport avant son arrestation.

« Quand on s’est séparés là-bas (à Kipé), on s’est appelés un peu plus tard. Il m’a dit qu’il est au carrefour de l’aéroport dans une voiture de couleur noire. Quand je suis arrivée là-bas, il m’a tendu le colis. Je lui ai demandé ce qu’il y a dedans, il m’a dit que c’est de la drogue. Puisque moi je voulais m’en débarrasser, j’ai continué dans l’espoir que je vais jeter ce colis avant de monter dans l’avion. Arrivée à l’aéroport, après avoir fait toutes mes formalités, je me suis dirigée vers la poubelle pour y jeter la drogue. Dès que j’ai jeté le colis, deux personnes sont venues devant moi pour dire que je n’ai qu’à ramasser le colis que j’ai jeté. J’ai dit : non. Immédiatement on m’a prise pour m’envoyer devant les officiers. Oui, je reconnais avoir pris ce colis de 1296 grammes de drogue. Mais, mon intention n’était pas de l’exporter ou de l’envoyer avec moi. Mais, je cherchais juste où je vais le mettre pour m’en débarrasser. Quand il m’a donné le colis au carrefour de l’aéroport de Gbessia, je l’ai pris pour ne pas qu’il m’arrête sur place et empêche mon voyage sur Chypre », a déclaré Aïssata Fofana.

Finalement, le tribunal a renvoyé le dossier au 24 mai prochain pour la suite des débats.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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