« Nous tenons à ce que les enfants soient bien nourris, car si un enfant est mal nourri, cela peut l’inciter à voler, à être un gros menteur », a déclaré Mme Mariatou Bouyé, la directrice de l’orphelinat Regina Maris, au cours d’un entretien qu’elle a accordé à Guineematin.com hier, vendredi 3 juin 2022. Un entretien réalisé à l’occasion du mois de l’enfant, et dans lequel nous avons parlé de la prise en charge des enfants dans ce centre de réhabilitation des enfants en situation difficile.
Situé dans le quartier Kipé, en banlieue de Conakry, l’orphelinat Regina Maris a été créé en 2003 pour venir en aide aux enfants en situation difficile, dont des enfants vivant avec un handicap, des orphelins et des enfants abandonnés. Lancé avec seulement 5 enfants, ce centre de réhabilitation compte aujourd’hui 62 enfants pris en charge, a indiqué Mme Mariatou Bouyé, la directrice de l’orphelinat.
« Nous obtenons ces enfants de différentes manières. Parfois, par le truchement du ministère en charge de l’enfance, qui est notre premier partenaire. Ce sont eux qui nous envoient la plupart de ces enfants. Des enfants aveugles, des enfants handicapés, des enfants qui sont dans les rues. Et il y a d’autres que nous obtenons à partir des médias. Certains vont laisser des enfants devant les radios, et on nous contacte pour nous demander si nous pouvons recevoir ces enfants abandonnés.
Il y a aussi des enfants qui sont issus de familles démunies, qui sont dans les rues à vendre de l’eau glacée et d’autres choses à bas âge, qui n’ont pas où aller et qui sont exposés à beaucoup de difficultés. Nous recueillons ces enfants là aussi avec l’accord de leurs parents bien sûr. Enfin, il certains que nous trouvons abandonnés devant notre orphelinat. Après beaucoup d’enquêtes, si on ne retrouve pas leurs parents, ils deviennent des enfants de l’orphelinat », a-t-elle expliqué.
Avec l’appui de ses partenaires et d’autres bonnes volontés, l’orphelinat Regina Maris s’efforce à offrir de meilleures conditions de vie à ces enfants, mais aussi à leur offrir une bonne éducation. C’est pourquoi, ses responsables ont ouvert une école au sein du centre pour leur permettre d’avoir une formation de qualité. « Au niveau de l’orphelinat, nous avons aujourd’hui des étudiants qui ont commencé leurs études ici. Il y en a un qui a terminé ses études et deux autres sont en licence 3. Tous les 62 enfants que nous prenons en charge ont été scolarisés », a fait savoir la directrice de l’orphelinat Regina Maris.
Toutefois, cette prise en charge ne se fait pas sans difficultés. « Nous rencontrons beaucoup de difficultés. Sur le plan alimentaire, ce n’est pas facile de nourrir 62 enfants. Chez nous ici, un sac de riz fait seulement deux jours, on consomme 30 pains chaque matin, sans compter que les soirs, les enfants demandent des biscuits, des friandises. Nous tenons à ce que les enfants soient bien nourris, car si un enfant est mal nourri, cela peut l’inciter à voler, à être un gros menteur. Le côté vestimentaire aussi pose problème.
C’est vrai que beaucoup nous envoient des habits, mais ça s’épuise, parfois même ça se déchire. Les problèmes de matelas ne manquent pas non plus. Certains enfants pissent sur les matelas, et nous sommes obligés de les changer parfois. Dans le domaine sanitaire également, nous rencontrons beaucoup de difficultés, nous avons des enfants qui font des crises, et les produits coûtent vraiment cher. En jouant, les enfants peuvent aussi se blesser, nous avons donc besoin de coton et de détergent », a dit Mme Mariatou Bouyé.
Djaziratou Sow pour Guineematin.com
