En séjour à Labé dans le cadre de l’immersion du gouvernement à l’intérieur du pays, la ministre de l’information et de la communication a rencontré les journalistes locaux. Rose Pola Pricemou a échangé avec eux sur le fonctionnement de leurs médias et les préoccupations liées à l’exercice de leur métier, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Labé.
C’est dans les locaux de la radio rurale de Labé que cette rencontre a eu lieu. Elle a connu une forte mobilisation des journalistes évoluant dans la région, qui ont mis l’occasion à profit pour exposer leurs préoccupations. Après avoir écouté les différentes interventions, la ministre de l’information et de la communication a commencé par exprimer sa satisfaction par rapport à l’engouement qu’elle a constaté sur le terrain.
« C’est un honneur pour moi de vous voir en grand nombre. Je sens là l’envie de bien faire, l’envie d’adresser certaines situations, l’envie de pouvoir bien faire marcher la presse en Guinée, notamment dans la région de Labé. J’ai écouté avec beaucoup d’attention vos différentes interventions. Avant tout d’abord, sachez que la mission d’immersion que l’ensemble du gouvernement est en train d’effectuer n’a d’autre objectif que de venir à la rencontre des populations, de nos équipes, de nos services déconcentrés, de ceux qui sont impactés par nos politiques publiques au niveau central.
Les écouter et s’assurer que nous sommes sur la bonne voie et qu’on a pris en compte l’ensemble de leurs préoccupations. La dessus, moi, je peux être rassurée qu’il y a pas mal d’éléments sur lesquels nous sommes déjà très alignés », a déclaré Rose Pola Pricemou, avant d’aborder les différents points soulevés par les intervenants. « En ce qui concerne la sollicitation des médias privés d’être impliqués dans certaines missions gouvernementales, je ne fais pas l’avocat du diable ou l’avocat de quelqu’un, mais il faut comprendre une chose : les employés des médias de service public, ce sont des fonctionnaires.
Et quant il y a des missions gouvernementales, il y a déjà des règles, des rémunérations, qui sont bien établies, qui disent que pour tel fonctionnaire, voici ce qu’il faut faire, l’Etat les prend en charge sur le BND. Maintenant, imaginez que vous n’êtes pas fonctionnaires et vous n’avez pas un contrat avec l’Etat, si ministère décide d’aller avec vous en mission, en question sera obligé de débourser de l’argent (…). Donc, on préfère aller vers la facilité parce que les missions gouvernementales sont calculées dans le budget de fonctionnement. Donc que cela ne soit pas des raisons de frustration, mais qu’on comprenne que c’est administratif », a expliqué la ministre.
Parlant des difficultés soulevées par rapport à l’accès à l’information publique, Rose Pola Pricemou a assuré que les autorités actuelles sont en train de résoudre ce problème. « Actuellement, le gouvernement fait beaucoup d’efforts pour permettre aux journalistes de rentrer en contact avec l’information. Et on nous demande même d’aller vers eux. Le gouvernement sollicite beaucoup ces temps-ci. Peut être que ce n’est pas décentralisé. Mais même au niveau décentralisé, vous allez le voir, qu’ils vont vous appeler beaucoup, il va y avoir beaucoup d’entretiens. Quand même, ça reste une problématique.
Parce qu’on est des hommes de médias, on est assoiffés d’information, on veut avoir plus. Mais il faut aussi savoir que si on est dans une phase d’enquête, on peut dire des choses, mais laisser d’autres pour des questions d’enquête. Il faut aussi comprendre que parfois, il y a des sensibilités qui ne peuvent pas être révélées à la population. Et c’est à cela aussi qu’on vous invite, parce que vous avez le droit de collecter l’information, vous avez le droit de diffuser l’information, mais à quel prix et comment ? C’est pourquoi on met à votre disposition un code de bonne conduite », a rappelé la ministre.
Elle a également rassuré les journalistes, qui ont sollicité l’organisation de sessions formation pour leur permettre de renforcer leurs capacités. « Il y a un plan stratégique qui a été mis en place au niveau du département. Il y a un centre de formation et de perfectionnement en technique de l’information qui permet aux acteurs du monde des médias de revenir se former. Et on a beaucoup de partenariats avec d’autres structures qui nous permettent d’aligner des formations. Et effectivement on va organiser des sessions de formation par région désormais, pour vous permettre de bénéficier de cela », a rassuré Rose Pola Pricemou.
Quant au point concernant l’obtention d’une maison de la presse régionale à Labé, la ministre de l’information et de la communication a dit ne pas pouvoir répondre à cette question. Elle a promis tout de même que la directrice régionale de l’information et de la communication saura y répondre avant la fin de la mission du gouvernement dans la région.
De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com
