Journée de l’enfant africain : la Guinée s’illustre dans le combat contre les violences faites aux mineurs

La Guinée, à l’instar des pays membres de l’Union Africaine, a célébré le jeudi 16 juin 2022, la « Journée de l’Enfant Africain », en souvenir du massacre des enfants de Soweto en 1976, en Afrique du Sud.

Cette année, le thème retenu par le Comité Africain d’Experts sur les Droits et le Bien-Être de l’Enfant est : « Éliminer les pratiques néfastes affectant les enfants : Progrès en matière de Politiques et de Pratiques depuis 2013 ».

Pour ce qui est de la Guinée, les autorités de la transition, au regard du contexte national marqué par une montée vertigineuse des cas de viols et de violences domestiques, ont placé cette journée et l’ensemble des activités du Mois de l’Enfant Guinéen, sont placés sous le signe de la responsabilité citoyenne face aux violations des droits des enfants.

Dans les régions administratives, des Préfectures et Communes du Pays, le centre d’intérêt sera marqué par la communication de proximité à l’effet de susciter un sursaut collectif en faveur des mesures préventives pouvant contribuer à mettre fin aux violences faites aux enfants tant en milieu communautaire qu’en milieu institutionnel.

La cérémonie de lancement de la campagne nationale sur la prévention des violences faites aux enfants en particulier le viol sur mineurs s’est tenue hier jeudi, 16 juin au Chapiteau du Palais du Peuple sous la présidence du Conseil national de la transition, à travers Hadja Maïmouna Yombouno, 1ème vice-présidente de l’institution et sous l’égide du département de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables.

Présente à la cérémonie, la présidente du parlement des enfants de Guinée, Mariama Diallo, a développé un véritable plaidoyer en faveur des mineurs guinéens, exposés de plus en plus aux violences de tous genres.

présidente du parlement des enfants de Guinée, Mariama Diallo

« Au regard du constat fait au quotidien, la recrudescence des violences faites aux enfants, notamment le viol doit interpeller notre conscience collective en vue d’un changement significatif de comportement au sein de nos communautés. Ce qui signifie l’adoption d’une nouvelle stratégie de prévention citoyenne et de plaidoyer pour l’application rigoureuse des textes de loi à l’endroit des auteurs des viols sur mineurs. C’est pourquoi, le parlement des Enfants de Guinée perçoit la lutte contre les violences à l’encontre des enfants, comme un véritable défi à relever. Et c’est tous ensemble, avec vous parents, autorités, partenaires, que nous parviendrons à relever ce défi. Ainsi, pour envisager notre avenir avec optimisme, organisons nous pour accéder, dans un élan de solidarité nationale, à la mise en place de cet environnement débarrassé de toutes formes de violences. Je réitère l’appel du parlement des enfants de Guinée à la responsabilité collective et à la mobilisation de chacun, pour débarrasser la Guinée de tout ce qui peut constituer des entraves à son développement harmonieux en lien avec les enfants », a-t-elle demandé.

Christine Naré Kaboré, la représentante adjointe de l’Unicef en Guinée, dans son allocution, n’a pas manqué de faire un constat sur les violences faites aux enfants avant de rappeler leur engagement pour soutenir les enfants de Guinée face à ce fléau.

« Nous sommes heureux de constater que des progrès notables ont été accomplis dans plusieurs domaines. Selon les données des enquêtes de démographie et de santé, nous pouvons constater des progrès au niveau de l’abandon des mutilations génitales féminines concernant les jeunes filles âgées de 0 à 14 ans. Entre 2012 et 2018, le taux des MGF a chuté de 7%. Le taux de mariage d’enfants en Guinée a baissé de 30% entre 1992 et 2018, passant ainsi de 76% à 46%. L’augmentation de cas de viol et de violences sexuelles sur les mineures et les femmes signalés par les services de protection ; La non gratuité de la prise en charge des frais médicaux pour les victimes de violences sexuelles ; L’insuffisance des ressources nationales (budget) pour assurer la mise en œuvre complète des plans d’action pour l’abandon du mariage des enfants et des mutilations génitales féminines. Pour faire face à ces défis, je tiens à réitérer l’engagement de l’Unicef à accompagner le gouvernement, et notamment les services du ministère de la promotion féminine de l’enfance et des personnes vulnérables, pour soutenir les dispositifs de protection de l’enfance et ainsi favoriser les droits et le bien-être de chaque enfant en Guinée »,a promis la représentante de l’UNICEF à cette cérémonie.

De son côté, le secrétaire général du ministère de la promotion féminine de l’enfance et des personnes vulnérables, Yassy Roger Klonôh, a souligné que la situation est alarmante sur le cas des viols sur mineures.

« Cette journée du 16 juin, célèbre la mémoire des écoliers innocents massacrés à Soweto, en Afrique du Sud, sous l’emprise de l’apartheid. Depuis cette année, les États africains profitent de l’occasion pour faire le point de la situation des violations des droits de l’enfant et prendre des engagements pour assurer leur protection. Partout dans le monde, les enfants sont exposés à de graves violations de leurs droits. Pour le cas spécifique de la Guinée, on constate la recrudescence exponentielle des violences. C’est pourquoi tout au long de ce mois un accent est mis sur l’engagement citoyen face aux violences faites aux enfants et garantir une sécurité en matière de respect des droits des enfants. Des actions significatives, à savoir le code de l’enfant qui a inscrit des sanctions pénales pour toutes formes de violences à l’encontre des enfants, l’adoption d’une politique nationale de protection et de bien- être de l’enfant, l’élaboration d’un plan national de lutte contre les violences faites aux enfants. Je demande à cette occasion, le respect et la sauvegarde des droits des enfants. Le parlement des enfants de Guinée sera déployé dans tout le pays à travers la campagne nationale de prévention des violences faites aux enfants pour faire la situation de la violation des droits des enfants », a indiqué le représentant de madame la ministre de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables.

Faut-il rappeler, que c’est le 16 juin 1991 que la journée de l’enfant africain a été instituée par l’Organisation de l’unité africaine (OUA) après le massacre de centaines d’enfants lors d’une marche pour leurs droits à Soweto en Afrique du Sud. Et la Guinée, depuis cette date, célèbre le mois de l’enfant à travers des actions et des campagnes de sensibilisation visant à faire évoluer significativement le respect, la promotion et la promotion des droits de l’enfant.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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