On en sait un peu plus sur l’affaire des Groupes Djoma devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). En conférence de presse hier, vendredi 15 juillet 2022, le parquet spécial de cette juridiction a révélé les éléments sur lesquels reposent les infractions de « corruption dans le secteur privé, de détournement de deniers publics, de faux et usage de faux en écriture, de vol en bande organisée, recel de fonds publics, enrichissement illicite, concussion, abus d’autorité, de blanchiment de capitaux et complicité » qui pèsent contre cette société de Kabinet Sylla, alias Bill Gates, ancien intendant général à la Présidence de la République de Guinée.
Selon Joséphine Loly Tenkiano, substitut du procureur spécial près la CRIEF, « Kabinet Sylla a touché plusieurs milliers de milliards de la Présidence pendant plus de 08 ans », alors que son salaire mensuel d’intendant général était de 7 millions de francs guinéens.
« Le groupe Djoma dont le responsable est monsieur Kabinet Sylla dit Bill Gates et l’administratrice générale est madame Fatoumata Diakité. Les Groupes Dioma sont poursuivis pour des faits spécifiques de faits de corruption dans le secteur privé, de détournement de deniers publics, de faux et usage de faux en écriture, de vol en bande organisée, recel de fonds publics, enrichissement illicite, concussion, abus d’autorité, de blanchiment de capitaux et complicité. Alors, de quoi il s’agit dans cette affaire, vous allez constater que c’est suivant un procès verbal de rapport de synthèse en date du 28 janvier 2022 de la cellule nationale de traitement des informations financières CENTIF qui a fait constaté que la société Djoma groupes est une société anonyme qui a pour administrateur général et actionnaire unique de cette société monsieur Kabinet Sylla qui était l’intendant général à la Présidence de la République de Guinée, nommé suivant décret du 04 février 2014, avec un salaire mensuel de 7 millions de francs guinéens. Donc, à ce titre, monsieur Kabinet Sylla a touché plusieurs milliers de milliards de la Présidence pendant plus de 08 ans.
Lorsque nous avons été saisis de cette procédure, le 6 septembre 2021, Djoma groupes a effectué un transfert d’un million de dollars en faveur d’un particulier qui, interpellé par les autorités, n’a pas pu justifier ce plan d’action. La société n’a pu fournir aucune justification financière fiable. Il a été aussi constaté que suivant ce procès verbal, plusieurs opérations suspectes, puisque c’est l’une des opérations que j’ai eu à énumérer ci-haut, ont été réalisées sur plusieurs comptes bancaires des Groupes Djoma avec des montants évalués en francs guinéens et en devises étrangères par des personnes qui n’ont pas pu être identifiées, mais d’autres qui ont pu être identifiées. Donc, c’est au vu de toutes ces opérations que la CENTIF a fait le rapport avec les pièces justificatives et nous avons été saisis de cette affaire. Et, nous aussi, nous avons saisi la chambre de l’instruction. Et, devant la chambre de l’instruction, notez qu’à la date du 27 janvier 2022, notre parquet, à travers un réquisitoire introductif, a été demandé à la chambre d’ordonner des saisies, des gèles et toutes autres saisies conservatoires sur des biens des personnes poursuivies.
Le 28 janvier 2022, la chambre de l’instruction a pris l’ordonnance de saisie conservatoire sur les avoirs des groupes Djoma domiciliés dans les différents comptes et dans les différentes banques. Et, le 11 février 2022, elle a pris une autre ordonnance d’interdiction de sortie du territoire national contre les nommés Kabinet Sylla et Fatoumata Diakité. Le 8 février, le pool des avocats a introduit des requêtes aux fins de rétractation ; et, aujourd’hui, les actes sont en train d’être posés au niveau de la chambre de l’instruction », a indiqué Joséphine Loly Tenkiano.
Mamadou Laafa Sow Guineematin.com
