Manifestations à Conakry : un imam interpellé avec plusieurs membres de sa famille à Bomboly

Elhadj Mouctar Bah, libéré après son arrestation hier par des agents de sécurité

Elhadj Mouctar Bah, imam de la mosquée de Bomboly, un secteur du quartier Koloma 2, fait les frais des manifestations qui ont secoué Conakry ces deux derniers jours. Le leader religieux a été interpellé avec trois de ses enfants dans la soirée du vendredi 29 juillet 2022. Rencontrée ce samedi par un journaliste de Guineematin.com, sa première épouse est revenue sur les circonstances de leur arrestation.

Selon Hadja Fatoumata Binta Diallo, c’est après la prière du crépuscule que l’imam, Elhadj Mouctar Bah, ses trois fils, Ibrahima, Mamadou Saïdou et Mamadou Bhoye Bah, et leur voisin, Ibrahima Diallo, ont été interpellés par des militaires. Elle explique que les agents ont intercepté un de ses fils, qui rentrait de la mosquée, avant d’aller arrêter les autres à leur domicile. Ils ont été conduits d’abord au camp Alpha Yaya Diallo, puis au PM3 de Matam.

Hadja Fatoumata Binta Diallo, Elhadj Mouctar Bah, imam de la mosquée Bomboly

« Nous étions dans notre cour ici quand mon mari a été informé que notre enfant, qui un déréglé mental, a été arrêté par les militaires, alors qu’il rentrait de la mosquée. Parce que l’enfant effectue toujours ses prières à la mosquée. Elhadj s’est immédiatement levé pour aller intervenir afin que l’enfant soit libéré. Quand il est arrivé sur les lieux, il a supplié les agents de libérer l’enfant, mais ils n’ont pas accepté. Au contraire, ils les ont conduits tous les deux, l’enfant et son père, jusqu’à chez nous ici.

5 ou 6 agents sont entrés dans la cour, ils ont dit qu’ils vont envoyer l’enfant et son père. On s’est levés pour tenter de les en empêcher, sans succès. En plus des deux, ils ont arrêté trois autres jeunes qui étaient là, dont deux de nos fils et un voisin. Ils les ont envoyés au camp Alpha Yaya Diallo. C’est ce matin qu’on a appris qu’ils ont été transférés au PM3 de Matam », a expliqué cette mère de famille, qui dénonce une véritable injustice dont sa famille est victime.

« Aucun d’entre eux ne manifestait, on était tous à la maison. C’est seulement l’enfant qui souffre d’une maladie mentale qui s’était rendu à la mosquée. Même son père n’a pas été à la mosquée. Puisqu’il était à jeûne, il a décidé de prier à la maison pour faire la rupture ici. C’est le fait que l’enfant qui est parti à la mosquée a été arrêté qui a conduit à l’arrestation des autres. C’est de l’injustice ça. Nous souffrons vraiment ici.

Les agents viennent tirer du gaz lacrymogène nos concessions, tirer à balles réelles sur certains et arrêter d’autres, y compris ceux qui ne manifestent pas, et les envoyer en prison. Chaque fois, c’est la même chose que nous vivons ici », a déploré Hadja Fatoumata Binta Diallo.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : 622919225

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