Manifestations contre la junte du CNRD : Ousmane Kaba et Mamadou Samba Diallo jugés à Conakry

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Comme on le sait, de nombreux citoyens ont été arrêtés suite à la manifestation organisée par le FNDC le 27 juillet dernier dans le grand Conakry. C’est le cas d’Ousmane Kaba et Mamadou Samba Diallo. Les deux étaient ce mardi, 9 août 2022, au tribunal de Mafanco où ils sont poursuivis pour « participation délictueuse à un attroupement et port illégal d’uniforme aux policiers militaire ». Mais, à la barre, seul Mamadou Samba Diallo a plaidé coupable des faits mis à sa charge. Son coaccusé, Ousmane Kaba, a réfuté les charges articulées contre lui et clamé son innocence, rapporte un journaliste que Guineematin.com a dépêché sur place.

Dans cette affaire, les faits reprochés à Ousmane Kaba (administrateur civil et père de 4 enfants) et Mamadou Samba Diallo remontent au 28 juillet dernier, lors des manifestations du FNDC (Front national pour la défense de la constitution) dans le Grand Conakry. Le premier a été arrêté sous le pont de Gbéssia pour  « participation délictueuse à un attroupement » ; et, le second a été interpellé aux alentours du Camp Alpha Yaya Diallo pour « participation délictueuse à un attroupement et port illégal d’uniforme aux policiers militaire ».

A l’ouverture de leur procès ce mardi devant le tribunal correctionnel présidé par le juge Mohamed Sangaré, c’est seulement Mamadou Samba Diallo qui a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Ousmane Kaba a plaidé non coupable.

Après les différentes dépositions de ces prévenus à la barre, les avocats de la défense (Me Abdoulaye Keita, Me Foromo Frédéric Loua et Me Salifou Beavogui) ont sollicité auprès du tribunal la continuation sur les réquisitions et plaidoiries à l’effet de permettre la libération des mis en cause. Mais, le tribunal a rejeté cette demande et a renvoyé les deux affaires au 11 août 2022, à la demande du ministère public.

Au sortir de cette audience, Me Abdoulaye Keita, l’un des avocats de la défense, est revenu sur les faits, tout en laissant croire qu’il n’y a aucune infraction contre leurs clients dans ce dossier.

Me Abdoulaye Keita, avocat

« Nous étions là pour deux procédures. La première procédure concerne Ousmane Kaba, arrêté le 28 juillet lors de la manifestation du FNDC ; et, l’autre procédure concerne Mamadou Samba Diallo, qui lui, a été interpellé à côté du Camp Alpha Yaya Diallo. Tous les deux sont poursuivis pour des faits présumés de participation délictueuse à un attroupement. Pour Mamadou Samba Diallo, on ajoute à ça une autre infraction qui est le port illégal d’uniforme des policiers militaire. Ils ont été arrêtés et déférés à la maison centrale. Il était prévu qu’ils comparaissent aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Mafanco. Ils ont donc effectivement comparu et ils ont été entendus.

Dans les débats, Ousmane Kaba a dit qu’il ne reconnaît pas les faits. Il est poursuivi pour des faits présumés de participation délictueuse à un attroupement, alors qu’il n’a participé à aucun attroupement. Il n’a fait que filmer un événement qui s’est passé devant lui au niveau du pont de Gbéssia. Et, nous ne voyons pas en quoi filmer un événement qui se passe devant quelqu’un est une participation délictueuse à un attroupement. Dans cette affaire, il n’est coupable de rien.

En ce qui concerne Mamadou Samba Diallo, il dit qu’il reconnaît les faits. Il a porté l’uniforme et c’est avec ça qu’il a été interpellé le jour de la manifestation aux environs du camp Alpha Yaya Diallo alors qu’il se rendait à son lieu de travail. Puis, il a été envoyé à la gendarmerie avant d’être déféré à la sûreté. À la barre, nous avons suivi ses explications. Il dit qu’il n’était pas sorti ce jour-là pour manifester, mais il portait quand-même un pantalon d’uniforme et il partait à son lieu de travail quand il a été interpellé.

Dans ces explications, on s’est rendu compte que c’est quelqu’un qui souffre d’une dépression mentale. Il dit lui-même qu’il a porté l’uniforme et qu’il va continuer à le porter, et tous les hommes doivent porter la tenue militaire. Il déclare avoir ramassé 4 ténues militaires dans une poubelle et qu’il en a pris un pantalon qu’il a porté et c’est avec ça qu’il a été arrêté. Là vous comprendrez que c’est quelqu’un qui souffre d’une dépression mentale. Mais, nous disposons que tous les deux seront libérés. Ils ne sont pour rien dans ces affaires. Les deux affaires sont renvoyées au 11 août 2022 pour la suite des débats », a expliqué Me Abdoulaye Keïta.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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