Dissolution du FNDC : « ça donne l’image d’une autocratie », déplore Abdoulaye Kourouma

Abdoulaye Kourouma, président du parti RRD

Comme annoncé précédemment, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation a, dans un arrêté en date d’hier, lundi 08 août 2022, annoncé la dissolution du FNDC (Front national pour la défense de la constitution). Ce mouvement de la société civile est vent débout pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel en Guinée, malgré l’incarcération de certains de ses leaders à la maison centrale de Conakry.

Mais, pour Mory Condé, « le FNDC s’est toujours illustré par la voie de la violence sur les personnes, la dégradation et la destruction des biens publics et privés, des actes d’incitations à la haine ou à la discrimination contre des personnes en raison de leur origine ou de leur idéologie ».

Le patron du MATD accuse aussi le FNDC de provoquer « des manifestations armées sur les lieux publics » et d’avoir les « agissements d’un groupement de combat ou de milices privées mettant en péril la paix et l’unité nationale » en Guinée. D’où sa dissolution.

Cependant, pour Abdoulaye Kourouma du RRD (Rassemblement pour la Renaissance et le Développement), cette décision du MATD est contre-productive et donne une mauvaise image de la Guinée à l’international. Au téléphone de Guineematin.com ce mardi, ce leader politique a laissé entendre que la dissolution du FNDC va créer beaucoup de doutes chez les partenaires de la Guinée au niveau des institutions internationales, mais elle va aussi donner l’image d’une autocratie, d’une dictature, qui est en train de s’installer dans le pays.

« Ce qu’il faut retenir, il y a un manque de sérénité au sommet de l’Etat. L’acte qui vient d’être posé, je pense qu’il donne de très mauvaises images de notre démocratie. Parce que le problème a été transporté à l’international. A partir du moment où des mouvements qui se battent pour la démocratie, qui ont fait beaucoup de démarches à un moment donné pour le CNRD, se voient dissous par rapport à une revendication, c’est une mauvaise image et ça ne favorise pas à atténuer la situation de notre pays à l’international. Le FNDC, juridiquement, est autorisé. Parce que le FNDC est un ensemble des sous-ensembles. C’est-à-dire que ce sont des entités agréées par l’Etat qui se sont mises ensemble pour créer ce qu’on appelle FNDC. Donc, l’agrément de chaque membre du FNDC donne droit à l’existence du FNDC. C’est comme nos coalitions politiques. Ces coalitions proprement dites n’ont pas d’agrément. Mais, chaque parti membre de la coalition a son agrément. C’est la même chose pour les forces vives. Maintenant, si le FNDC est dissous par rapport aux revendications, alors que les forces vives et les partis politiques se préparent encore pour des manifestations, je crois qu’il va y avoir plusieurs dissolutions. Finalement, on va se dissoudre nous-mêmes. Pour la démocratie, cette dissolution est contreproductive. Puisqu’elle va créer beaucoup de doutes dans la tête de nos partenaires au niveau des institutions internationales. Ça va aussi donner l’image d’une autocratie, d’une dictature, qui est en train de s’installer. Donc, ce n’est vraiment pas productif pour la nation », a indiqué Abdoulaye Kourouma.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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