Bagarre pour une femme à Conakry : « j’ai pris l’arme sous le matelas, dès que je suis sorti… »

Chauffeur de profession, Alimou Sow avait un problème de femme avec Sally Bilali Bah. Le taximan est accusé d’avoir utilisé une arme à feu pour menacer son adversaire. Le procès pour détention illégale d’arme à feu du jeune homme de 24 ans s’est ouvert ce lundi, 29 août 2022, au tribunal de première instance de Dixinn, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Une affaire de femme est à l’origine de la dispute entre les deux protagonistes. Alimou Sow est accusé d’avoir utilisé une arme à feu pour s’en prendre à Sally Bilali Bah.

Appelé à la barre, le prévenu a reconnu les faits même si l’arme ne lui appartiendrait pas, soutient-il. « C’est mon grand à moi, Amadou Bah, qui m’a remis l’arme. Il m’a appelé chez lui, m’a dit de prendre l’arme sous son matelas pour aller effrayer Sally Bilali. Il y avait un problème de femme entre lui et moi. Donc, c’est une affaire de femme qui est à l’origine de toute cette histoire. Cette femme n’est ni sa femme, ni ma femme à moi aussi. J’ai appelé Sally Bilali pour qu’on discute par rapport à cette femme. Quand il est venu, mon grand Amadou Bah m’a remis l’arme, il a mis les balles et m’a dit d’aller le menacer. L’arme était sous son matelas. Je l’ai prise. Dès que je suis sorti avec l’arme, les gendarmes m’ont mis aux arrêts. Je n’ai même pas pu le menacer, les agents sont vénus m’interpeller. J’étais ivre. Amadou Bah m’a fait boire de l’alcool avant de me remettre l’arme. J’étais vraiment ivre. Sinon, je n’allais pas le faire », a-t-il soutenu à la barre.

Après ces explications, le Procureur Amara Camara a vivement insisté sur la paternité de l’arme. Pour le procureur, c’est à la barre que le prévenu prononce le nom de ce nommé Amadou Bah. « Durant toutes les enquêtes préliminaires, en aucun cas le nom d’Amadou Bah n’a été cité. Mais aujourd’hui, il a complètement changé de version. Pourtant, l’arme était dans les mains de Alimou Sow. Elle a été saisie dans ses mains avec les munitions. Il a reconnu ça à mon bureau. C’est à la barre ici qu’il est en train de tout nier, en parlant d’Amadou Bah », a-t-il insisté.

Poursuivant, Amara Camara va questionner le prévenu : « il y avait qui devant toi lorsque les policiers sont venus t’arrêter avec l’arme ? » Alimou Sow de répondre : « il y avait beaucoup de personnes devant moi. Et je ne voulais tirer sur personne. L’arme et les munitions appartiennent à mon grand Amadou. C’était la première fois que je touchais à une arme. Les policiers nous ont arrêtés à deux.  Lorsqu’ils nous ont arrêtés, ils nous ont transféré au commissariat central de Sonfonia où ils nous ont torturés. Mon grand Amadou Bah a appelé sa famille qui est venue payer de l’argent. Lui, il a été libéré. Mais moi, comme je n’avais pas payé, 3 jours après, ils m’ont transféré à la maison centrale.  Mais je vous dis encore que l’arme ne m’appartient pas », a-t-il persisté.

Vu la persistance d’Alimou Sow sur l’appartenance de l’arme, le tribunal a renvoyé l’affaire au mercredi 31 août pour la comparution d’Amadou Bah.

Alimou Sow retourne à la maison centrale où il est détenu depuis le 16 juillet dernier.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

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