Dans le cadre du projet d’émancipation des femmes et d’amélioration de la prise en charge socio-éducative d’enfants en situation de handicap, la Fondation internationale Tierno et Mariam (FITIMA) a procédé à la formation de 25 mères d’enfants en situation de handicap à Conakry. Cette formation a duré six (6) mois ; et, elle a été bouclée hier, vendredi 30 septembre 2022, à travers une cérémonie. Les bénéficières de ladite formation ont été assistées financièrement pour leur permettre de mener des activités génératrices de revenu, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Les mères d’enfants en situation de handicap fragiles à cause de leur précarité et de l’état physique et mental de leurs enfants. Elles sont vulnérables et elles sont souvent objet de préjugés dans la société guinéenne. Ainsi, le projet d’émancipation des femmes et d’amélioration de la prise en charge socio-éducative d’enfants en situation de handicap à Conakry avait pour but de former 25 femmes sur leurs droits fondamentaux et ceux de leurs enfants en situation de handicap. Et, à la clôture de cette formation ce vendredi, Hawa Dramé, la présidente de l’ONG FITIMA, a laissé entendre que l’objectif est atteint.
« Ce projet que nous avons développé grâce au soutien financier de PCV Clé qui est une ONG canadienne vise à apporter un appui à des mamans d’enfants en situation de handicap qui se trouvent elles-mêmes dans des situations précaires. Ce que nous avons fait, c’est d’abord de former ces femmes sur leurs droits, ensuite de les former sur la micro gestion, et enfin de mettre en place avec elles le développement d’activités génératrices de revenu afin qu’elles aient une autonomie financière qui leur permet de s’occuper non seulement de leurs enfants en situation de handicap, mais aussi de toutes leurs familles. Parallèlement à cela, grâce à ce projet, nous avons développé toute la partie handisport. On sait que le sport est extrêmement important pour tout le monde, mais encore plus quand on est en situation de handicap. Et, aujourd’hui, les femmes ont tenus le coup malgré les difficultés et chacune d’entre elles a développé une activité génératrice de revenu, chacune est complètement autonome financièrement. Et, pour nous l’objectif est atteint », a déclaré Hawa Dramé.
De son côté, Mariama Barry, la coordinatrice du projet d’émancipation des femmes et d’amélioration de la prise en charge socio-éducative d’enfants en situation de handicap à Conakry, est revenu sur la genèse de cette initiative.
« Nous avons une centaine d’enfants qui bénéficient de soins en éducation spécialisée et pour les soins paramédicaux aussi. Mais, à chaque fois nous remarquons qu’il y avait des femmes qui venaient se plaindre pour dire qu’elles n’arrivent pas à subvenir aux besoins des enfants, qu’elles n’arrivent même pas à avoir les frais de transport pour faire venir les enfants au centre. Et nous, on essayait à chaque fois de chercher des parrains pour les enfants ; mais, il se trouvait que même s’il y avait des parrains qui prenaient en charge les frais de scolarisation et des soins paramédicaux, il n’y avait pas malheureusement parfois même le transport pour venir pour les soins. On s’est dit qu’au lieu de chercher à chaque fois des parrains, il vaudrait mieux aider ces femmes afin qu’elles puissent faire venir leurs enfants à l’école et payer les soins pour les diagnostics précis. C’est dans ce cadre là qu’on a rédigé ce projet et on l’a soumis au Programme Clé qui est un programme canadien financer par Affaires Mondiales Canada, qui nous a permis aujourd’hui de répertorier toutes celles qui bénéficiaient de soins en éducation spécialisée à Fitima et aussi des soins paramédicaux. On a répertorié toutes ces femmes et on les a appelées afin qu’elles puissent participer au projet », a expliqué Mariama Barry, déléguée du pool développement communautaire de Fitima.
Ce micro projet d’appui et d’aide aux 25 femmes mères d’enfants en situation de handicap a été financé à hauteur de 20 000 dollars canadiens par Affaires Mondiales Canada, à travers le Programme Clé.
« Nous sommes satisfaits. Parce que notre objectif, c’est de contribuer au bien-être des personnes vulnérables, les personnes les plus marginalisées. On sait qu’en Guinée, quand une femme a un enfant en situation de handicap, souvent elle fait l’objet de stigmatisation. Même si c’est des femmes qui travaillaient, ça peut avoir un impact sur leurs vies actives. Durant les six mois, on a été présent, on n’a pas juste fait le financement et puis on a attendu la clôture. On a suivi l’évolution de ce projet. Voir aujourd’hui à la clôture le résultat de ce qu’elles ont produit grâce à la contribution financière d’Affaires Mondiales Canada, mais aussi au travail de Fitima, c’est sûr et certain que nous sommes satisfaits à plus d’un titre. Parce que c’est ça l’objectif qu’on vise, justement », s’est réjoui Néné Mariama Dalanda Bah, représentante pays du Programme Clé en Guinée.
Parmi les bénéficiaires de cette formation, figurent Illiassou Diallo, mère d’un enfant de 3 ans en situation de handicap. Aujourd’hui, elle dit être autonome.
« La formation nous a été d’une grande importance. Ils nous ont appris à défendre nos droits en tant que mères d’enfants en situation de handicap, mais aussi les droits de nos enfants. Le projet nous a octroyé un fond pour entreprendre des activités génératrices de revenu. Certaines d’entre nous se sont lancées dans la vente de l’huile de palme, d’autres font la pâtisserie et la saponification », a-t-il expliqué.
A noter qu’actuellement 30 enfants en situation de handicap (dont ceux des 25 femmes bénéficiaires du projet) suivent une éducation spécialisée au centre de FITIMA, grâce à l’équipement du programme handisport.
Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com
