Difficultés d’accès au centre de santé de Nongoa (Guéckédou) : le camp militaire pointé du doigt par les citoyens et le personnel de santé

À Nongoa, une sous-préfecture relevant de la préfecture de Guéckédou, les populations se plaignent des difficultés d’accès au centre de santé à cause du camp militaire. Rencontrés par un reporter de Guineematin.com, les citoyens et le personnel médical ont fait part de leurs frustrations. Ils assurent qu’ils se retrouvent systématiquement bloqués par l’équipe de garde à l’entrée du camp militaire menant au centre de santé.

Saa François Tolno, Laborantin stagiaire au centre de santé de Nongoa

« Nous rencontrons d’énormes problèmes d’accès à notre centre de santé en raison de l’emplacement du camp militaire ici à Nongoa, surtout le matin à partir de 7h30, le passage est bloqué. Quand nous arrivons, nous trouvons les forces de l’ordre sur la route qui nous empêchent de rentrer, même si nous sommes avec des malades. Nous devons contourner par une petite porte très étroite et dans une ambiance de méfiance, même lors des gardes à l’entrée où nous sommes surveillés par des militaires. Nous demandons à l’État de nous aider à déplacer le Camp de Nongoa si possible et de l’envoyer hors de la ville. Néanmoins, le déplacer complètement du centre de santé est nécessaire car même nos patients ont peur de la présence des militaires. Beaucoup de gens n’osent pas les approcher. C’est pourquoi nous demandons aimablement à l’État de nous venir en aide », explique Saa François Tolno, laborantin et stagiaire au centre de santé de Nongoa.

De son côté, Saâ Étienne Tolno, l’un des patients du centre de santé de Nongoa, assure que même les femmes enceintes sont parfois empêchées d’accéder à cette structure médicale par les militaires postés à l’entrée de ce camp.

Saa Étienne Tolno, citoyen de Nongoa

« Nous qui sommes ici à Nongoa, nous n’osons pas tous approcher les militaires, surtout ceux qui flottent autour d’eux. Il y en a d’autres qui tombent malades dans la nuit et qui arrivent ici tardivement. À l’entrée, on nous bloque parfois le passage, même des femmes enceintes sont empêchées d’entrer, peu importe leur état. Parfois, elles ne peuvent pas rentrer du tout. Parfois, des situations compliquées peuvent pousser nos femmes enceintes à se retrouver dans des situations difficiles. L’hôpital n’est pas en bonne entente avec le camp militaire en raison des difficultés auxquelles nous, malades, sommes confrontés matin, midi et soir. Tout au long de la journée, les malades veulent venir se faire consulter, mais d’autres ont peur d’être arrêtés par les militaires. Car parfois, on leur demande même leur carte d’identité, même aux malades. L’hôpital doit être un lieu où un malade doit pouvoir venir à tout moment. Cependant, s’il faut respecter des horaires pour venir à l’hôpital, cela devient compliqué. L’État doit venir à notre secours comme on l’apprend déjà pour son déplacement, cela nous touche profondément pour que nous puissions être libres de nos mouvements ici à l’hôpital. Chez les autres, l’hôpital est différent et le camp militaire est différent », a martelé le citoyen Saa Étienne Tolno.

De Guéckédou, Jules Lamilé Kombadouno Guineematin.com

Tel : 624467573

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