Conakry : des acteurs en conclave pour la signature de contrats de travail dans le secteur de la pharmacie

Coordination des jeunes pharmaciens de Guinée

Des jeunes acteurs de la pharmacie, réunis autour de la Coordination des jeunes pharmaciens de Guinée (COJEPHAG), ont organisé une rencontre d’échanges dans la journée d’hier, samedi 11 mai 2024, à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. La rencontre avait pour thème « Échanger sur la faisabilité de la mise en place d’un contrat de travail entre les employeurs et les employés dans le secteur pharmaceutique ». Elle a mobilisé autour du secrétaire général des officines privés de Guinée, les nouveaux élus de la section A de l’Ordre national des pharmaciens de Guinée, les titulaires des pharmacies et les membres de la COJEPHAG, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Cette mobilisation de ses acteurs de la pharmacie s’inscrit dans le cadre de la mise en place d’un contrat de travail entre employeurs et employés dans le secteur de la pharmacie en vue de garantir l’emploi des jeunes dans les officines.

Docteur Soundjata Keita, Chef de département pharmacie à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, a appelé à un consensus pour la mise en place de ce contrat.

Docteur Soundjata Keita, Chef de département pharmacie à Gamal Abdel Nasser de Conakry

« Le problème posé est bien pensé, il est très sérieux pour la pharmacie et les pharmaciens de Guinée. Il est vrai que dans une collaboration, il faut toujours qu’il y ait un contrat entre un employé et un employeur. Cependant, ce que je vais demander pour résoudre le problème, il faut que tous les acteurs soient associés, les jeunes pharmaciens, les propriétaires d’officines, de laboratoires, comme on peut appeler, les employeurs. Ainsi, poser le problème et essayer, dans la mesure du possible, de trouver un consensus. C’est pourquoi j’ai demandé un moment, j’ai dit qu’il faut relancer non seulement les jeunes pharmaciens, les pharmaciens d’officine à Conakry et à l’intérieur du pays pour voir, selon la position, les conditions de travail, qu’est-ce qu’on peut exiger ? Il est bon aussi de connaître ses devoirs. Il faut que le travailleur sache réellement ce qu’il fait et être à la hauteur. Mais, ce que je demande, ça ne peut pas être une décision unilatérale, il faut que tous les acteurs soient associés au problème. Les acteurs, c’est où est-ce que le pharmacien travaille ? Quand tu prends le secteur privé, c’est dans les officines de pharmacie, les laboratoires, les grossistes, ça peut être dans l’industrie pharmaceutique. Il faut qu’à chaque niveau, qu’on sache réellement comment rémunérer  l’employé. On ne peut pas exiger le même salaire, qu’il sache le salaire de base dans les officines, savoir maintenant comment rémunérer quelqu’un qui est à Kindia, N’zérékoré, compte-tenu des achats, parce ce que ce n’est pas uniforme… Ça ne peut se faire que si nous sommes unis dans la recherche de la solution », a-t-il déclaré.

Pour sa part, Docteur Thierno Oumar Barry ancien président de la Coordination des jeunes pharmaciens de Guinée (COJEPHAG), président honoraire, s’est réjoui de ce programme avant d’interpeller les propriétaires des pharmacies à y adhérer.

Docteur Thierno Oumar Barry ancien président de la COJEFAG

« Je remercie déjà la Coordination des jeunes pharmaciens de Guinée, à leur tête Monsieur Dabo Lounceny qui m’a fait l’honneur de me faire participer à cette rencontre, qui était caractérisée par la mise en place d’un contrat de travail entre les assistants et les titulaires. J’approuve ce contrat de travail et je le salue vivement, parce que dans le contexte dans lequel nous sommes, ça y va dans l’intérêt des titulaires, parce-que vous n’êtes pas sans savoir aujourd’hui que les titulaires ont un problème d’assistant dans les officines. C’est une opportunité que la COJEPHAG leur offre. Aussi pour les assistants, de mettre un contrat de travail en place afin de garantir la sécurité de leur emploi et j’interpelle les titulaires à saisir cette opportunité pour pouvoir établir des contrats de travail avec les assistants dans les officines. Je pense que les organisations professionnelles sont corporatives,  par exemple le syndicat, mais l’Ordre des pharmaciens est au-dessus de tout. Si aujourd’hui ces jeunes sont en parfaite harmonie avec les nouvelles autorités, je vais dire que l’ordre qui va être mis en place est une excellente chose parce qu’il est l’organe de veille, il doit veiller à la régularité et à la pratique officinale au niveau des officines. L’ordre des pharmaciens doit veiller au travail des officines. Alors, si un titulaire a des jeunes assistants dans les officines, je pense c’est une aubaine qu’il faut saisir pour faire un contrat de travail, pour être dans la légalité dans l’exercice de la profession de la pharmacie en République de Guinée. Le message que j’ai à lancer, surtout envers les titulaires, c’est de saisir cette opportunité pour pouvoir établir un contrat de travail avec les assistants. Ce qui va leur permettre d’avoir des travailleurs permanents dans les officines. Ils ne vont plus être là à chercher des assistants un peu partout », a déclaré Dr Thierno Oumar Barry.

De son côté, Docteur Dabo Lounceny, président de la COJEPHAG, s’engage auprès des acteurs de promouvoir l’emploi par la mise en place de ce contrat afin d’éviter les licenciements abusifs et la mauvaise rémunération.

Docteur Lounceny Dabo, Président de la COJEPHAG

« Il y a beaucoup de choses qui nous ont incités à faire cette rencontre, et aujourd’hui nous sommes les représentants des jeunes pharmaciens de Guinée, au niveau du bureau de la coordination des jeunes pharmaciens. Nous sommes allés à la rencontre de quelques jeunes pour pouvoir s’enquérir des réalités et des difficultés qu’ils rencontrent en tant qu’assistants, mais aussi en tant que stagiaires. Parmi ces préoccupations, on peut citer entre autres le licenciement abusif, la  mauvaise rémunération (pas de salaire de base, pas de congé défini, pas de primes consistantes prédéfinies pendant les jours fériés). Ce n’est qu’en quelques mots ce qui nous a incités afin d’inviter nos autorités à mettre fin au licenciement abusif, garantir l’emploi des jeunes pharmaciens. Donc, nous nous sommes dit que cela doit passer obligatoirement par la mise en place d’un contrat de travail qui pourra garantir l’emploi non seulement auprès des assistants et cela pourra aider aussi les titulaires dans l’exercice de leurs métiers et nous promettons de le faire avec tact et diplomatie. D’ailleurs, quoi qu’il en soit nous avons l’obligation de défendre l’intérêt de ces jeunes, puisqu’on a pensé à mettre en place un contrat de travail. Ce n’est pas à nous de mettre le contrat de travail, on a trouvé que ça pouvait être un droit et même un devoir pour nous, afin de garantir notre emploi. Donc il faudrait passer par les autorités, c’est à dire d’abord par les instances telles que l’ordre et également le Syndicat. Ce sont eux qui vont nous aider, nous les jeunes, pour que ce contrat soit mis en place, parce que la pharmacie, c’est une entreprise et toute entreprise sérieuse, il faut un contrat de travail. C’est pourquoi nous sommes allés vers l’inspection du travail au niveau de l’AGUIPE pour avoir un modèle de contrat de travail que nous allons mettre à la portée de tous, pour que chacun puisse l’adapter au contexte de son entreprise, parce que c’est là que la garantie de l’emploi vient. Donc, on est vraiment rassuré à travers la mise en place de ce contrat de travail », a-t-il souligné.

En outre, Docteur Dabo Lounceny, président de la COJEPHAG, a interpellé les autorités de la transition, les titulaires de pharmacies et les jeunes pharmaciens à s’intéresser à cette initiative pour garantir l’emploi des jeunes pharmaciens.

« Le plan qui est défini dans ce contrat de travail et qui nous motive davantage à aller de l’avant est que ça concerne les deux (2) parties ; non seulement les titulaires des différentes pharmacies qui sont les employeurs, mais aussi les employés qui sont les assistants. Du coup, chaque partie se verra intéressée et défendue. A partir du moment que les deux (2) parties sont défendues, ça nous donne le courage de croire que l’avenir du secteur pharmaceutique nous reviendra un jour. Mais à défaut, ça sera un espoir raté. Alors C’est une invite que nous faisons aujourd’hui, à commencer par les nouveaux élus de l’ordre allant même au Syndicat, pourquoi pas au niveau de la Direction nationale de la pharmacie et du médicament, du Ministère de la santé, de toutes les institutions qui pourront nous aider à mettre en place ce contrat de travail. Donc, c’est un appel que nous faisons à l’ensemble des autorités compétentes pour que nous ayons un emploi garanti. Le message que j’ai, c’est à l’endroit non seulement des jeunes pharmaciens, qui sont aujourd’hui des assistants dans les pharmacies, des délégués, des biologistes, des stagiaires, qu’ils comprennent qu’il y a une organisation qu’on appelle la Coordination des jeunes pharmaciens de Guinée, d’adhérer massivement à notre cause, savoir qu’on est en train de les défendre. Des formations ont été faites et nous nous projetons pour en faire plus afin de faire face au marché de l’emploi guinéen qui ne se limite pas seulement à l’assistanat dans les pharmacies. De l’autre côté, nous lançons un appel solennel à tous les titulaires des différentes pharmacies de comprendre que le contrat de travail est très nécessaire pour eux aussi dans le développement professionnel et durable de leur entreprise de pharmacie. Nous les invitons à adhérer à notre opinion parce que ça y va dans l’intérêt de tout un chacun », a-t-il laissé entendre.

Ismaël Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624 693 333

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