Procès du 28 septembre : accrochage entre journalistes et agents de sécurité

Un accrochage a opposé des journalistes et des agents de sécurité lors de l’audience d’hier, 10 octobre 2022, dans le procès du massacre du 28 septembre 2009. Les forces de l’ordre ont voulu empêcher les professionnels de médias de filmer un incident survenu dans la salle d’audience juste après le renvoi du procès. Cette situation a irrité le secrétaire général du syndicat des journalistes guinéens, qui dénonce une atteinte à la liberté de la presse.

Tout a commencé lorsque l’un des avocats de la partie civile a qualifié l’accusé Moussa Tiégboro Camara de « menteur » lors de la phase interrogatoire. Une chose qui a suscité l’ire des avocats de la défense. Ces derniers se sont insurgés contre ces propos et ont exigé de leur confrère de les retirer. Les disputes entre les deux parties ont instauré un brouhaha indescriptible qui a conduit le tribunal à suspendre l’audience pour une quinzaine de minutes. Et, c’est pendant ce grand vacarme que des journalistes -qui ont voulu immortaliser ce moment- se sont vus retirer leurs téléphones par des agents de sécurité.

Colère de Sékou Jamal Pendessa du SPPG

Cette scène s’est déroulée en présence de Sékou Jamal Pendessa, le secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse privée de Guinée (SPPG). Après avoir assuré la défense de ses confrères dans cette affaire, le syndicaliste a dénoncé un manque de respect à l’endroit des journalistes.

« Il faut dire que depuis le début on enregistre des soucis concernant les journalistes ; mais, la journée d’aujourd’hui est encore plus grave. Ça été une journée noire pour la presse au compte de ce procès. Toute la journée, les journalistes sont interpellés de manière irrespectueuse. On retire leurs téléphones, on supprime les images. Et puis, je suis venu à un moment me présenter en tant que syndicat, me porter garant pour récupérer les téléphones des journalistes concernés et qu’on sache réellement quelles sont les images qui ne sont pas permises qu’on les supprime.

Il y a des agents qui le comprennent, heureusement. Mais, il y a d’autres qui n’arrivent même pas à respecter le syndicat, pendant que je me suis présenté. Il faut que ça s’arrête, il faut respecter la presse quand-même, sinon on va travailler dans le noir… Nous sommes allés rencontrer le juge pour qu’on ait des échanges, qu’il y ait des clarifications, parce qu’il n’y a pas eu de communication préalable pour dire voici ce qu’il faut faire dans la salle, à tel endroit les images ne sont pas permises. Donc, c’est à l’improviste qu’on te vient récupérer le téléphone en te disant : pourquoi tu es en train de filmer ?

Donc, il (le juge) nous a dit aujourd’hui (lundi) qu’il est dans l’urgence, il nous a donné rendez-vous demain matin (donc ce mardi) de venir on va échanger pour voir comment es-ce qu’il faut travailler. Nous espérons qu’à l’issue de ces échanges, les journalistes seront libres d’exercer pour couvrir ce procès. Mais, si cela n’est pas fait, nous allons faire passer un communiqué pour demander à tous les journalistes d’arrêter de couvrir le procès d’abord jusqu’à ce qu’on ait des échanges pour que des garanties soient données à la presse quant à l’exercice libre de leur métier pendant ce procès historique pour notre pays », a indiqué Sékou Jamal Pendessa.

Il faut rappeler que la médiatisation de ce procès a été autorisée par le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara lors de la première audience. Ce, après un débat de plusieurs minutes entre les avocats de la partie civile, les avocats de la défense et le parquet.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com
Tel : +224 622079359

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