Projet « Guinée Créative » : les résultats de la première phase de l’étude dévoilés

« Guinée créative » est un projet d’étude qui s’intéresse au niveau de consommation du made in Guinea en Guinée. C’est un projet élaboré conjointement par l’Union européenne, Enabel et l’Etat guinéen à travers le ministère de la culture, du tourisme et de l’artisanat et le ministre du commerce, de l’industrie et des PME.

Douze (12) mois ont concerné cette première phase du projet et il reste douze (12) autres mois pour la deuxième phase d’exécution du projet. Et hier, mardi 11 octobre 2022, les résultats de l’étude sur l’offre et la demande des consommateurs sur le made in Guinea ont été présentés à Conakry, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Le projet « Guinée créative » est financé par l’Union européenne et exécuté par Enabel pour une valeur estimée à 2,4 millions d’euros. Abdul RHAMAN, chef d’équipe au sein de la délégation de l’Union européenne, revient sur l’objectif de ce projet.

Abdul RHAMAN, chef d’équipe de la délégation de l’Union européenne

« Ce projet vise à consolider les industries culturelles et créatives comme un levier pour la croissance économique et la création d’emplois dans le pays. La promotion du secteur culturel en Guinée demeure encore un défi à relever. Car, souvent, les priorités se sont concentrées sur d’autres secteurs jugés plus prioritaires, vu la multiplicité des défis. Par conséquent, la méconnaissance et la consommation culturelle du made in Guinea par les populations et sur les facteurs qui contribuent à l’expliquer ne sont pas surprenantes.

Dans ce contexte de demande d’information sur le secteur culturel en Guinée, nous sommes ravis de compter avec les résultats de la première étude sur les tendances nationales de la consommation du made in Guinea qui vient d’être clôturée. Les résultats de cette étude permettront de commencer à combler les cas historiques d’informations sur la population guinéenne en tant que consommatrice des produits culturels élaborés par leurs concitoyens guinéens. Ils permettront en outre aux autorités d’élaborer des politiques publiques qui contribueront à la consolidation du secteur culturel comme un levier de développement du pays », a indiqué Abdul RHAMAN.

L’étude sur la consommation du made in Guinea a été officiellement lancée en février 2022. Le projet est exécuté sur l’axe Conakry-Kindia-Mamou par Enabel. 2000 personnes ont été consultées pendant la période de l’étude. Et, selon Krista VERSTRAELEN, la représentante résidente d’Enabel en Guinée, les données recueillies permettront de renforcer le poids des industries culturelles et créatives.

Krista VERSTRAELEN, représentante résidente d’Enabel en Guinée

« L’étude qu’il s’agit ici a été réalisée dans une démarche de collecte de données afin d’évaluer la contribution du secteur créatif dans l’économie guinéenne en interrogeant 2000 personnes sur l’axe Conakry-Kindia-Mamou. Et, nous avons fait les clefs pour comprendre les tendances des consommations, afin d’amener les populations guinéennes à consommer local, à consommer made in Guinea au sein des filières de mode, design et audiovisuel. Les données ainsi recueillies permettront de renforcer le poids des industries culturelles et créatives et appuieront la démarche des autorités guinéennes à promouvoir et soutenir ce contenu local, en lien notamment avec les récents projets de loi sur le contenu local », a-t-elle exprimé.

Présent à cette cérémonie, le secrétaire général du ministère de la culture, du tourisme et de l’artisanat, Faya François Bourouno, a salué l’initiative sur la créativité et la consommation du made in Guinea. Il a fait l’annonce de l’élaboration d’un code qui vise à contraindre la consommation.

Faya François Bourouno, secrétaire général du ministère de la culture, du tourisme et de l’artisanat

« Cette étude vient au bon moment, parce qu’il y a une dynamique conformément aux orientations du CNRD et de son président qui a fixé sa gouvernance sous l’angle de la refondation et de la rectification institutionnelle. Au niveau du ministère de la culture, du tourisme et de l’artisanat, nous avons mis en priorité la mise en place d’outils de gouvernance et de pilotage des secteurs clés, notamment le secteur de l’artisanat.

Et, c’est dans ce cadre que nous avons entrepris l’élaboration du code de l’artisanat qui va être un instrument législatif complémentaire au code ou à la loi sur le contenu local qui vient d’être promulguée. Rassurez-vous, ça va être un outil puissant. Nos homologues du commerce, de l’industrie et des PME ont fait une loi sur la promotion du contenu local ; mais nous, nous allons faire un code qui va contraindre la consommation du made in Guinea et ça va être au profit de nos artisans et de nos acteurs culturels », a-t-il souligné.

Selon les résultats de l’étude menée, les statistiques sur la consommation du made in Guinea sont très faibles. Cela est dû en partie à la conjoncture économique. Dans la deuxième phase du projet, il sera question de faire en sorte que l’offre des producteurs et des entrepreneurs créatifs viennent renforcer la demande des consommateurs. La Directrice nationale de commerce, de l’industrie et des PME, Fanta Bérété, se réjouit d’un tel projet.

Fanta Bérété, directrice nationale des PME

« Le ministère du commerce, de l’industrie et des PME est heureux de s’associer au travail de vulgarisation de cette étude qui permettra sans doute à des améliorations significatives dans le secteur créatif. La culture est un effet central aussi bien dans notre économie que pour la vie de nos populations. Nous nous réjouissons de l’accompagnement de nos partenaires dont l’union européenne et Enabel que je remercie encore une fois nous permettant d’avancer dans ce domaine. La réforme contribue notamment à l’émergence de l’économie créative, à travers le renforcement des capacités entrepreneuriales des acteurs évoluant sur les trois (3) filières (mode, design et l’audiovisuel) sur l’axe Conakry-Kindia-Mamou », a-t-elle déclaré.

A l’occasion de cette cérémonie, des expositions ont eu lieu pour la circonstance. Des habits locaux, des chaussures à la mode et beaucoup d’autres fabrications locales ont été présentées aux participants. Le projet Guinée créative va entrer dans sa seconde phase après la publication des résultats de l’étude liée à la première phase. C’est donc un projet qui doit prendre fin en décembre 2023, selon son programme élaboré.

Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com
Tel : 622 56 11 82

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