Le 19 octobre de chaque année marque la journée mondiale de lutte contre le cancer du sein. Cette date coïncide au mois d’octobre, dédié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à la lutte contre le cancer, dénommé Octobre Rose. Dr Mamadou Bobo Souaré, médecin au service de cancérologie du CHU de Donka, invite les femmes et les jeunes filles à se faire dépister. Il l’a dit dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Guineematin.com : le 19 octobre de chaque année marque la journée mondiale de la lutte contre le Cancer du sein. Qu’est-ce que le cancer du sein ?
Dr Mamadou Bobo Souaré : c’est le mois octobre rose qui représente le mois dédié par l’OMS pour la lutte contre le cancer du sein. Le cancer du sein, c’est une prolifération maligne des cellules au niveau du sein qui se regroupent pour former une tumeur au niveau du sein.
Parlant du cancer du sein, comment est-ce qu’on peut contracter cette maladie qui fait beaucoup de victimes chez les femmes et filles ?
Il n’y a pas de cause évidente par rapport au cancer du sein. Il y a des facteurs favorisants, notamment la consommation du tabac, l’utilisation de contraceptifs hormonaux, la consommation d’alcool et certains facteurs génétiques ; par exemple, si on a un antécédent familial de cancer, il y a l’obésité également qui intervient…
Comment se manifeste le cancer du sein ?
Il s’agit, le plus souvent, d’une boule qui apparaît au niveau du sein et qu’il peut s’agir également d’une masse qui apparaît au niveau du sein. Il y a la peau du sein qui veut changer d’aspect, alors qui devient comme une peau d’orange ou alors quand il y a une blessure au niveau du sein ou le mamelon ou même l’aréole et il y a également l’ombilication du mamelon, c’est-à-dire le mamelon rentre dans le sein. Il y a également l’apparition de certaines boules ou de masses au niveau du creux axillaire.
Aujourd’hui, le cancer du sein fait de nombreuses victimes. Qu’est-ce qu’il faut faire pour éviter ou prévenir cette pathologie ?
C’est vrai que chez nous, le cancer du sein est très fréquent. Pour simplement l’année passée, on a eu 735 nouveaux cas avec plus de 50 % de décès, 60 % pour être exact. Alors, prévenir le cancer, la meilleure des choses, c’est le dépistage. Donc, je recommanderais à toutes les femmes de venir se faire dépister. Chez nous, c’est gratuit et ça ne fait pas mal. L’autre moyen de prévention du cancer, c’est la consommation régulière de fruits et légumes, l’arrêt du tabac sous quelque forme que ce soit, que ce soit la cigarette ou la chicha qui est très fréquente actuellement, il y a l’arrêt de la consommation de l’alcool, faire une activité physique régulière et faire le dépistage par l’autopalpation ou pas l’examen clinique fait par un médecin expérimenté.
Quelles sont les mesures de prise en charge, je veux parler du traitement ?
Avant de parler du traitement, il y a ce qu’on appelle le diagnostic. Il faut poser le diagnostic pour savoir est ce que c’est un cancer d’abord ? Et quel type de cancer qu’il y a au niveau du sein ? Ensuite, il faut vérifier l’étendue de ce cancer, parce que les cellules qui sont cancéreuses au niveau du sein peuvent se déplacer pour aller vers un autre organe que ce soit le foie, les poumons, les os ou même le cerveau. Donc, il faut d’abord revoir tout ça. Et c’est quand on aura tous ces éléments, qu’on parle ensuite de traitement. Le traitement, il est multidisciplinaire et à plusieurs volets. Il y a la chirurgie qui consiste le plus souvent à enlever complètement le sein ou alors elle lève une partie du sein, ça dépend de si le cancer est vu plutôt. Il y a ce qu’on appelle la chimiothérapie, qui est l’administration d’anticancéreuse en fonction de l’indication. Il y a aussi l’hormonothérapie. Il y a aussi le traitement sur les thérapies ciblées ; il y a également la radiothérapie dont on ne dispose pas chez nous ici.
Vous avez parlé de type de cancer dans votre intervention, quels sont les types de cancers ?
Quand je dis type de cancer, c’est qu’il y a beaucoup de types. Ça dépend en fait de l’examen anapath, c’est lui qui pose le diagnostic. Il y a des cancers qui sont très agressifs et d’autres moins agressifs. Donc, ça dépend de ces deux types.
Votre dernier mot à l’endroit des guinéens, notamment les femmes et jeunes filles à l’occasion de la journée internationale du cancer du sein ?
Je profite de votre micro pour lancer un appel à toutes les femmes de venir se faire dépister à MediSar polyclinique au centre de dépistage Aminata Souaré, sis à Kaporo marché afin de sauver des vies. Le dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus sont gratuits et ça ne fait pas mal.
Propos recueillis par Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com
