Conakry : le Réseau des Intellectuels pour le Développement Durable sensibilise la gent féminine sur les travers sociaux

L’ONG Réseau des Intellectuels pour le Développement Durable (RIDD) a organisé une sensibilisation des jeunes filles et femmes sur les fléaux qui « déciment » la gent féminine. La cérémonie a eu lieu dans la journée d’hier, jeudi 03 novembre 2022, à la maison des jeunes de Kipé, dans la commune de Ratoma. Plusieurs filles et femmes s’y sont mobilisées pour la circonstance, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

L’ONG Réseau des Intellectuels pour le Développement Durable s’active dans la sensibilisation et la formation des jeunes filles depuis 2018. C’est suite aux constats de la dépravation de certaines jeunes filles qui se livrent à la prostitution, à l’alcool ou à la chicha que la structure attire l’attention des autorités. La démarche vise à inverser la tendance sur cette situation qui prend de plus en plus d’ampleur tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays.

Alpha Madiou Diallo, président de l’ong RIDD (réseau des intellectuels pour le développement durable)

Alpha Madiou Diallo, président de l’ONG Réseau des Intellectuels pour un Développement Durable, est revenu en détail sur les raisons de cette sensibilisation. « L’objectif est d’abord d’interpeller les autorités guinéennes et les parents sur un thème pertinent, les travers sociaux des jeunes filles à savoir la prostitution, la consommation de l’alcool, de la chicha, du chanvre indien par les jeunes filles et femmes, faire comprendre aux filles et femmes âgées de 18 à 35 ans les inconvénients de ces travers sociaux pour leur santé et également la santé des autres qui ne sont pas dans la prostitution. Parce que vous n’êtes pas sans savoir que cela a des conséquences qui sont vraiment néfastes. Parmi les conséquences recensées, nous avons constaté que la prostitution par exemple cause beaucoup de divorce. Aujourd’hui, il y a plus de divorce que de mariage en République de Guinée, beaucoup de filles encouragent leurs copines mariées d’abandonner le mari qui leur donne 10 000 ou 20 000 GNF de dépense, considérée comme insuffisante, et elles vont dans les lieux de nuit pour soi-disant avoir 500 000 ou 600 000 GNG par nuit. C’est l’une des premières conséquences. L’autre conséquence, c’est quoi ? Que la prostitution encourage beaucoup de jeunes filles mineures aujourd’hui dans beaucoup lieux de nuit parce que nous nous rendons dans les lieux de nuit chaque samedi ou dimanche, parfois les jeudis soir à Conakry, à Dubréka, à Coyah, à Labé, à Mamou et à Kindia nous avons été, nous rencontrons des jeunes filles étudiantes, des jeunes filles élèves même du collège des jeunes filles mineures. Ça ne les encourage pas à faire un métier, ça les démotive de faire le sérieux », a dit le président de l’ONG.

Poursuivant, Alpha Madiou Diallo est revenu sur d’autres conséquences des travers sociaux. « Prenons la chicha, elle cause le cancer du sein chez beaucoup de femmes. Aujourd’hui, l’alcool cause également le cancer de l’utérus, selon les médecins, selon les recherches et également ça cause l’infertilité chez beaucoup de filles (Femmes). Il y a aussi les maladies sexuellement transmissibles. C’est-à-dire les garçons mariés ou célibataires, nous rencontrons des jeunes filles dans le quartier, nous pensons oui, cette fille est avec ses parents alors qu’il y a des proxénètes qui utilisent aujourd’hui les numériques, WhatsApp ou Messenger, ils prennent la photo d’une jolie fille qui est dans des difficultés. La famille est incapable de satisfaire ses besoins, on prend sa photo, on envoie dans un groupe des hauts cadres ou les boss viennent voir la photo. On la taxe, on lui demande un million, ses proxénètes prennent 700 000 francs guinéens, on déplace la fille. Parfois elles sont en plein cours, parfois elles sont à la maison ; juste un message, elles se déplacent pour aller voir ce monsieur avec tous les risques et certaines d’entre elles nous disent que quand elles se déplacent après prestation toute une journée, le monsieur dit, bon moi j’ai payé à ton patron. Les formes sont diverses : il y a la forme numérique de la prostitution, il y a le concubinage commercial, il y a les femmes qu’on appelle les calls girls, çà c’est des femmes que nous avons découverte dans les grands hôtels de Conakry, très belles, qui viennent s’asseoir s’enregistrer auprès du gérant dès que les étrangers blancs ou d’autres viennent, qui veulent une femme pour une nuit, on les appelle, elles sont en devise », a révélé Alpha Madiou Diallo, président de l’ONG Réseau des Intellectuels pour le Développement Durable.

Souadou Condé, bénéficiaire d’une formation en pâtisserie

Une élève qui a été formée par l’ONG en pâtisserie, a reçu son attestation de formation ce jeudi grâce à une collaboration de l’ONG avec d’autres filles qui ont été formées il y a quelques années. « J’ai décidé de faire la Pâtisserie, la Restauration ainsi pour être entrepreneur. A part l’école, j’ai commencé à faire des gâteaux chez moi parce qu’on peut bien gagner sa vie dans çà, il ne faut pas dire seulement que c’est l’école. J’appelle les jeunes filles à venir à l’ONG RIDD, c’est très important », a lancé Souadou Condé.

La cérémonie a pris fin par la remise des attestations aux filles qui ont suivi la formation.

Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 669 68 15 61

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