Ousmane Sylla, staffeur de profession, a été reconnu coupable d’abus de confiance au préjudice du pharmacien Amadou Oury Diallo. Il a écopé d’un an d’emprisonnement, dont 11 mois assortis de sursis. Le verdict est tombé mercredi dernier, 9 novembre 2022, au tribunal correctionnel de Dixinn délocalisé à la mairie de Ratoma, a constaté un reporter que Guineematin.com avait dépêché sur place.
C’est par le biais d’un ami en commun que le staffeur Ousmane Sylla et Amadou Oury Diallo se sont connus. Dans le but de rénover et embellir sa pharmacie, Amadou Oury a sollicité les compétences et le savoir-faire de Ousmane Sylla. Les délais d’exécution et le devis avaient été acceptés par les deux parties. Bien qu’ayant reçu la totalité du devis, Ousmane va accuser un retard qui n’a pas été du goût du pharmacien. C’est ainsi que ce dernier va porter saisir la gendarmerie pour abus de confiance.
A la barre, Amadou Oury explique les faits : « c’est par un ami qu’on s’est connus. Mon ami lui a donné mon contact. Comme mon oncle était malade, il m’a appelé et a fini par obtenir le contrat. Mais, je voulais que le travail se fasse vite, à cause de la poussière. Il avait fait un devis de 8 millions pour les matériaux et de 2 millions pour la main-d’œuvre. Je lui ai donné l’argent, parce que je voulais que le travail finisse vite. Par la suite, il m’a parlé d’imprévus, de matériaux qui n’étaient pas prévus au départ, et j’ai encore donné 3 millions GNF. Mais le travail a continué à retarder et comme on ne se comprenait plus, je suis allé à la gendarmerie pour porter plainte. Quand il a été arrêté, nous sommes tous convenus que ses frères allaient venir terminer le travail. Ses frères ont fait le reste du travail. Je suis donc venu ici pour me désister de ma constitution de partie civile », a dit le pharmacien.
A son tour, Ousmane Sylla a reconnu les faits. « Madame la présidente, tout ce que monsieur Diallo a dit, il a raison. Je reconnais les faits qui me sont reprochés. Quand j’ai obtenu le contrat, il n’était pas là, mais j’ai dit à son travailleur à la pharmacie que l’affaire de plafond est chère, mais je lui ai dit que j’allais faire un devis avantageux. Quand j’ai fait le devis, il m’a dit que j’étais cher, néanmoins il a fini par accepter. Je suis allé jusqu’au niveau du mastic, il restait la peinture. Il me restait une semaine, et un Dimanche soir, alors que je travaillais à la pharmacie, ma femme m’a appelé et m’a dit que notre enfant est malade. Je lui ai fait un dépôt et je n’avais plus d’argent. Je reconnais qu’il m’appelait et je ne décrochais pas, parce que je n’avais plus d’argent et je faisais des bricoles ailleurs. Il a raison de porter plainte contre moi et vous avez raison de me juger, parce que ce que j’ai fait n’est pas normal. Je vous demande pardon… ».
A la fin des débats, la parole a été donnée au procureur pour ses réquisitions : « Madame la présidente, nul besoin de démontrer que l’infraction a été commise, car le prévenu, lui-même, reconnait les faits. Le métier qu’il a est un beau métier. Un métier noble et enrichissant, mais avec ce genre de comportement, il ne peut pas prospérer. Je vous prie donc de retenir Ousmane Sylla dans les liens de culpabilité et de le condamner à six mois de prison, assortis de sursis, ainsi qu’au paiement d’une amende de 500 000 GNF », a-t-il requis.
Délibérant sur siège, le tribunal a reconnu Ousmane coupable et l’a condamné à un an d’emprisonnement, dont 11 mois assortis de sursis, et au paiement d’une amende de 500 000 GNF.
Saidou Toulet Diallo pour Guineematin.com
