Entamés le 24 novembre dernier à Conakry, les travaux du cadre de dialogue inter-guinéen font couler assez de salives au sein de la classe politique guinéenne. Mais, ces pourparlers ne semblent plus afficher leur sérénité de départ. Depuis quelques jours, certains acteurs politiques qui y sont présents élèvent le ton pour dénoncer une tentative de « caporalisation » de ce dialogue. Certains ont d’ailleurs claqué la porte en signe de protestation contre la manière dont les facilitatrices conduisent ces pourparlers.
Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce samedi, 10 décembre 2022, Mohamed Diakité, le coordinateur du PADES (parti des démocrates pour l’espoir), a dénoncé les tares du président cadre de dialogue.
« C’est une question qui est très intéressante et qu’il faut prendre avec beaucoup de sérieux selon les analyses de notre parti. Le PADES, nous sommes membres de la COPED et nous sommes actuellement à la présidence de cette coalition. Depuis le départ, nous avons dit que nous sommes favorables au cadre du dialogue inter-guinéen qui a été initié par le CNRD et le médiateur de la CEDEAO en Guinée. Nous nous sommes engagés pour que ce dialogue réussisse. Et, aujourd’hui, les activités ont démarré et que nous nous sommes rendus compte que les thématiques qui ont été mises en place devraient être données à chaque parti politique à travers sa coalition pour déterminer sa position vis-à-vis des points qui ont été affichés au programme de ce dialogue. Mais, nous avons constaté quelque part que le point qui doit être le point déterminant qui est notamment l’organe d’organisation des élections de la base au sommet, ce point a été soutiré. Et nous n’avons pas compris pourquoi cela a été fait. Quand on dit dialogue inclusif, il faut laisser la latitude à chaque parti et à chaque coalition de se déterminer. Nous avons vu une caporalisation à travers ce dialogue inter-guinéen. Nous disons : non. Il faut que les points qui ont été mis à l’ordre du dialogue soient débattus et que nous nous entendions. Le CNRD ne peut obliger les autres à être d’accord de ce qu’ils veulent. Nous refusons cela », a-t-il martelé.
En ce qui concerne la validation des 24 mois de la transition par la CEDEAO, Mohamed Diakité a fait savoir que le PADES ne s’oppose pas à cette décision qui est un acquis pour les partis politiques.
« En faisant de la politique, il ne faudrait pas la faire avec émotion, avec le cœur. Il faut faire travailler la tête. Le CNRD a dit qu’ils sont d’accord pour les 24 mois et que selon leur stratégie, cette transition commencera le 1er janvier 2023. La CEDEAO s’est retrouvée pour dire oui nous sommes d’accord avec le CNRD, mais il faudra commencer immédiatement… Je crois que le PADES se lance dans cette logique que le débat ne doit pas se focaliser autour de cela pour créer encore de nouvelles braises. Ça fait un an qu’ils sont là. Nous avons poussé par médiation, par Conseil. Ils ont fini par comprendre. Ils (CNRD) ont donné une date. On ne doit pas sortir revendiquer pour ça et créer des mouvements qui ne donneront aucune solution. Je crois que la CEDEAO doit comprendre et le CNRD devrait comprendre pour qu’il y ait rapprochement afin que les choses démarrent », a-t-il indiqué.
Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com
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