Aboubacar Yalany Bangoura, DG du FGPE poursuivi par Aïssatou Bah : « il m’a plaquée contre le mur… il tenait à me faire des bisous »

L’ex Directeur général du Fonds de garantie des prêts aux entreprises (FGPE) est jugé au tribunal de Kaloum pour des faits d’agression sexuelle, de harcèlement sexuel et moral. Aboubacar Yalany Bangoura, suspendu de ses fonctions, a comparu hier, lundi 12 décembre 2022. Le prévenu a nié les accusations portées contre lui par madame Aïssatou Bah, une employée du Fonds, a constaté un reporter que Guineematin.com avait dépêché sur place.

Aboubacar Yalany Bangoura, DG du Fonds de garantie des prêts aux entreprises (FGPE), suspendu de ses fonctions, s’est présenté à la barre, en costume noir et cravate. Il a nié les faits articulés contre lui.

« C’est à l’issue d’une évaluation du personnel, organisée au sein du service, que cette affaire a commencé. Mme Aïssatou Bah a été sélectionnée pour un essai de trois mois au poste de chargée de la clientèle ; mais, j’ai constaté qu’elle avait un problème de ponctualité et d’assiduité. D’ailleurs, deux responsables du service avaient fait le même constat. Puisque son attitude pouvait impacter le fonctionnement du bon déroulement du travail, j’ai pris la décision de la rétrograder en l’envoyant comme assistante de direction, le temps pour elle de revoir sa régularité au travail. Elle a essayé de jouer de ses relations à la Primature pour me créer des problèmes. J’ai été très surpris de me voir convoquer par le directeur de cabinet de la Primature puisque notre service relève de la Primature. Elle m’a accusé des faits d’agression sexuelle. Je ne l’ai jamais appelée au téléphone et je ne lui ai jamais non plus envoyé un sms de quelque nature que ce soit. Le Conseil d’Administration m’a suspendu de mon poste de directeur et le 30 septembre j’ai été entendu par un comité composé de trois personnes qui étaient chargées de faire des enquêtes pour comprendre le bien-fondé de ces allégations. Leur rapport n’a mentionné l’existence d’aucune preuve. Je suis resté suspendu et Mme Aïssatou Bah a repris son ancien poste à la suite d’ une note du Conseil d’Administration. Je suis allé à la DPJ pour porter plainte pour diffamations calomnieuses contre Mme Aïssatou Bah. Nous avons été entendus sur procès-verbal. C’est directement de là-bas qu’elle est venue me traduire devant votre juridiction par une citation directe », a-t-il expliqué.

Appelée à la barre, Aïssatou Bah a contredit les explications du DG suspendu du FGPE. « J’ai été appelée par monsieur Aboubacar Yalany Bangoura ; après notre entretien, il a dit que j’ai passé un très bon entretien et m’a félicité. J’ai commencé à travailler au Fonds de garantie des prêts aux entreprises le 1er juillet 2022. Tout allait bien au début, jusqu’à ce qu’il m’appelle dans son bureau à partir du poste de mon collègue Younoussa Manet. Quand je suis rentrée, il m’a dit que je ne venais pas le saluer comme les autres. Je lui ai dit que ce n’était pas dans mes habitudes et que j’étais là pour un travail. Il a dit que je fais du bon boulot et que j’étais très belle, qu’il ne cessait pas de penser à moi. Et puis, il m’a dit qu’il avait une maison dans les îles et qu’on pouvait y aller pour passer du temps libre. Monsieur Bangoura m’a proposé de me trouver un logement à Kaloum pour être tout près du lieu de travail aux frais du fonds de garantie ; mais, je lui ai dit non. En sortant, il m’a dit de lui faire des bisous. J’ai refusé, il n’a pas insisté. Ensuite, ça a continué avec les avances ; mais, il a compris que je n’étais pas intéressée. Le 26 août 2022, si je ne me trompe, il m’a appelée dans son bureau. Une fois à l’intérieur, il m’a dit de l’embrasser. Je n’ai pas voulu. Il m’a plaquée contre le mur avec tout le poids de son corps. Il tenait à me faire des bisous ; mais, j’ai formé une croix avec mes bras pour me protéger. Je crois que ce jour, c’est les pas dans le couloir qui l’ont empêché de continuer. Quand je suis sortie, j’en ai parlé à mon collègue Younoussa Manet et à la DRH, madame Saran Camara », a expliqué la jeune dame.

A la question de l’avocat de la défense, Me Mamadouba Doumbouya, de savoir si madame Aïssatou Bah avait des preuves ou des témoins oculaires de ses allégations, elle a répondu par la négative. « Non ! Je n’ai pas de preuves vidéos ou audio, je n’ai pas de cicatrices non plus sur mon corps. Mais, j’en ai parlé à deux personnes qui peuvent témoigner. Aujourd’hui, c’est sa parole contre la mienne, et la justice est là pour faire la lumière », a-t-elle lancé.

L’affaire a été renvoyée au 9 janvier 2023 pour la suite des débats. Pendant ce temps, Aboubacar Yalany Bangoura est suspendu de ses fonctions de Directeur Général du Fonds de garantie des prêts aux entreprises. Les affaires courantes sont assurées par le Directeur Général Adjoint, Abdoulaye Diallo, en attendant la fin de la procédure judiciaire.

À suivre !

Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com

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