Fête de fin d’année à Conakry : des vendeurs du marché Madina se plaignent de la rareté des clients

Alors que l’on s’achemine vers la fin de l’année 2022, qui rime avec des célébrations tous azimuts, des citoyens de Conakry semblent plutôt préoccupés par la situation socioéconomique. Au marché de Madina, le plus grand du pays, il y a une faible affluence des clients. Pourtant, le marché est bien achalandé avec des articles divers pour attirer la clientèle. Les vendeurs se roulent le pouce et attendent une clientèle qui est de plus en plus rare. Tel est le constat fait par Guineematin.com hier, mercredi 28 décembre 2022.

Elhadj Barry, vendeur de jeans et t-shirts pour hommes

Elhadj Barry, vendeur de pantalons Jeans et de T-shirts pour hommes, qui ne s’attendait pas à cette crise économique, dit que rien ne va à cause de la rareté des clients. « En tout cas, ça ne va pas trop… On ne s’attendait pas à ça, car des fois, on peut venir deux jours, trois jours sans avoir des clients. Mais cela dépend aussi de la façon dont les gens gagnent leur vie. Parce que si tu n’as pas quelque chose dans la poches, ce n’est pas facile pour cette personne de prendre le peu qu’elle a, pour venir chercher des habits de la fête. Aujourd’hui, le manque de clientèle, c’est partout, ce n’est pas qu’ici. Cette conjoncture touche tous les vendeurs. La fête précédente est mieux que celle-ci. Vous-mêmes, vous le constatez déjà sur le terrain. La fête passée, il y avait trop de mouvement contrairement à cette année.  Nos pantalons Jeans, on peut les revendre à 120 000 GNF et c’est le premier prix, à discuter ; nos chemises emballées sont aussi vendues à 120 000 GNF ; les chemises déballées entre 95 000 et 90 000 GNF », dit-il.

Aïcha Keïta, vendeuse d’habits

Même son de cloche chez Aïcha Keïta, vendeuse d’habits. « Les préparatifs de la fête de fin d’année cette année est différente de celle de l’an dernier. Les années précédentes, à pareille heure, il se trouvait que nos articles sont réduits dans notre boutique à cause de la vente. Mais, nous rendons grâce à Dieu comme il y a la santé. Sinon, il n’y a pas de clients à l’heure actuelle. Quand nous venons au marché, nous ne faisons que regarder les passants, nos marchandises, ou somnoler dans la boutique. Les gens n’ont pas d’argent et le peu de clients qui viennent, dès qu’ils demandent le prix, ils rebroussent le chemin après l’avoir su. Sincèrement, les temps sont très durs actuellement. Les robes, on les revend à 1 million 500 mille GNF voire au-delà. Mais aujourd’hui, nous avons tellement réduit les prix qu’on peut le gagner à 500 mille GNF ou 400 mille GNF ; tout ceci, pour avoir des acheteurs. Malgré tout ça, rien », regrette Aïcha Keïta.

Mory Fodé Sanoh, vendeur de robes

Mory Fodé Sanoh, vendeur de robes : « Concernant les préparatifs des fêtes de fin d’année, les clients viennent rarement et d’autres ne demandent que les prix. Et quand on leur dit les prix, ils partent. Néanmoins, nos articles marchent petit-à-petit. Nous revendons des robes prêt-à-porter pour les petites filles et les dames. Les prix dépendent de la qualité des robes que le client ou la cliente choisi. Les robes pour les petites coûtent 120 000, 150 000, 200 000 ou 300 000 GNF. Les robes pour les grandes dames aussi, les prix sont fixés selon la qualité de la robe que vous choisissez. Il y en a pour 400 000 ou 500 000 GNF voire au-delà. Mais, ce sont des prix à discuter », explique-t-il.

Sarabgbé Sidibé, vendeuse de vêtements et autres accessoires marché de Madina

Sarangbé Sidibé, vendeuse de vêtements et autres accessoires marché de Madina, se plaint de la cherté de la vie. « Actuellement, le marché est très dur. Il n’y a pas d’achat, les clients se font rares. Alors que nous, nous prenons nos articles en France pour les revendre ici. Je revends des sacs, des chaussures, des robes pour enfants et grandes dames. Nos robes pour enfants, le dernier prix coûte 300 000 GNF. Malgré les dépenses que nous effectuons dans l’achat de ces robes et le prix de location du magasin qui est aussi coûteux, même avec ça, les gens discutent le prix. Les robes pour grandes dames coûtent 1 million 500 mille GNF. Mais, pour ne pas perdre. J’ai fait un rabais sur mes prix. Les robes, je les revends à 700 000 GNF à 800 000 GNF ou autres. Donc, c’est pour vous dire que nous ne gagnons rien. A l’approche de la fête, nous pouvons rester du matin jusqu’au soir sans voir même un client demander ou acheter. La vie est chère actuellement, le pays est dur. Depuis 2021, il n’y a pas d’engouement dans les marchés pour la célébration des fêtes. Que ça soit la fête de Ramadan, de Tabaski ou de fin d’année, le manque d’affluence des clientèles est le même ».

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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