Mohamed Kala Camara a proposé d’aider son ami Mamadi Kourouma, ancien cadre de la fonction publique guinéenne, à avoir des parcelles situées à Nongo Tady 2 (à côté du stade Petit Sory). Ce dernier lui a donc versé un total de 2 375 000 000 de francs guinéens. Mais, Mohamed Kala Camara n’a pas honoré son engagement. N’ayant pas obtenu lesdites parcelles ou son argent, la partie civile a porté l’affaire en justice. C’est ainsi que l’homme âgé de 70 ans s’est retrouvé au tribunal de première instance de Mafanco hier, lundi 06 février 2023, où il est jugé pour « abus de confiance », rapporte un journaliste que Guineematin.com avait dépêché au tribunal.
Mohamed Kala Camara a comparu devant le tribunal correctionnel de Mafanco. Mais, dans sa déposition, le septuagénaire n’a pas reconnu le délit d’abus de confiance qui pèse contre lui. Il explique avoir noué des relations à travers des marchés obtenus avec celui qui est devenu par la suite son ami. Selon lui, ce dernier qui habite à Dar Es Salam (quartier chaud de Conakry pendant les manifestations) a sollicité son aide pour avoir un terrain ailleurs où il pourrait vivre tranquillement.
« J’ai dit à M. Kourouma, voilà ce qu’on va faire : les coutumiers Bagas m’ont appelé pour me dire qu’il y a une partie du terrain qui leur appartient (à Nongo Tady 2). Nous sommes partis ensemble là-bas, ils nous ont dit : aidez-nous financièrement, administrativement pour qu’on gagne ce terrain puisque vous avez des relations. M. Kourouma a dit »moi, je vais prendre 3 parcelles », il a posé ses conditions qui ont été acceptées. Il a commencé à verser l’argent petit à petit. J’ai servi d’intermédiaire entre lui et les coutumiers. Il a payé l’argent petit à petit. Un jour, je suis allé chez lui ; mais, sa femme a dit qu’elle n’était pas d’accord. C’est après qu’ils ont porté plainte contre moi à la Gendarmerie de Hamdallaye. Il se trouve que le domaine appartient à l’État ; et, donc, il n’a pas été restitué aux coutumiers », a expliqué le prévenu.
Pour sa part, Mamadi Kourouma assure n’avoir pas été mis au courant qu’il s’agissait d’une récupération et que son ami l’avait rassuré avant le début du versement.
« Je ne sais pas comment il s’est rendu compte que j’avais besoin de terrain. Il m’a dit que ses oncles sont des coutumiers, qu’ils ont un domaine et qu’il est sur l’aménagement, faire les bornes, le plan de masse et le titre foncier pour le donner aux gens. Je lui ai dit, c’est vrai ? Il a dit oui. Je lui faisais confiance. Et, c’est sur cette base qu’on a engagé les paiements. Il ne m’a jamais dit qu’il était en train de chercher à récupérer le domaine », a-t-il soutenu.
Ensuite, les deux amis ont longuement répondu aux questions du tribunal, des avocats, ainsi que celles du parquet. Et, à l’issue de cela, le tribunal a renvoyé l’affaire au 20 février 2023 pour la suite des débats, mais aussi pour la comparution de Djani Sacko qui a été auditionné par les officiers de la police judiciaire au début de la procédure dans cette affaire.
Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com
