3 associés en conflit autour de la gestion d’Electromatic-Guinee SARL : Ali Jichi jugé à la CRIEF pour plusieurs milliards GNF

Les débats se sont poursuivis hier, lundi 13 février 2023, dans une affaire de 3 associés en conflit autour de la gestion de leur société dénommée Electromatic-Guinee SARL, à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Ce sont Ali Farez, un certain Fawaz et Ali Jichi. Selon l’accusation, Ali Jichi est poursuivi devant la CRIEF pour des faits présumés d’abus de confiance, d’abus de biens sociaux, vol et complicité portant sur divers montants : plus 20 milliards de francs guinéens, un deuxième montant de 400 mille dollars et un troisième de 450 mille euros au préjudice, dit-on, de la société Électromatic-Guinee SARL, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les faits dont il est question dans la présente affaire, pendante devant la Cour de jugement de la CRIEF et qui est en même temps pendante devant le tribunal de Commerce de Conakry, portent sur plusieurs montants différents. Il s’agit de 3 associés, d’une même société, dénommée Electromatic-Guinee SARL, qui ont désormais du mal à se comprendre en ce qui concerne sa gestion.

La partie civile, représentée par ses conseils, en prenant la parole pour ses plaidoiries, a sollicité l’ouverture des débats au fond. Une sollicitation que les conseils du prévenu ont demandé à la Cour de rejeter. Les conseils du prévenu, qui jugent cette demande inopportune, expliquent qu’un expert-comptable est recruté à la demande des deux parties par le président du tribunal de Commerce de Conakry à l’effet de faire une analyse financière de la société Electromatic-Guinée SARL gérée, par le prévenu Ali Jichi.

Après avoir communiqué les copies d’acte d’assignation à travers lesquelles le prévenu a saisi le tribunal de Commerce de Conakry, les avocats de la défense ont demandé une exception préjudicielle pour, disent-ils, éviter d’avoir plus tard à se retrouver dans des contrariétés.

Pour en savoir davantage sur cette affaire, notre reporter a pris langue avec maître Dinah Sampil, avocat de la défense dans cette affaire.

« Il faut peut-être replacer les débats dans leur contexte. C’est un conflit qui oppose des associés d’une même société (Electromatic-Guinee SARL) d’une part, et une partie des associés au gérant de la société. Alors, la dégradation de leurs relations a fait prendre une décision par deux des trois associés de changer le gérant. Celui-ci (le gérant sortant) a estimé qu’en partant, il faut que la situation soit faite sur sa gestion et sur les comptes. Pendant qu’on est sur ça, on le traîne ici pour abus de confiance, abus de biens sociaux, vol et détournement des biens de la société. Nous avons estimé que puisqu’une expertise est ordonnée, il faut attendre le rapport de cette expertise pour savoir est-ce qu’il va révéler des faits constitutifs ou non. Alors, c’est ce tiraillement-là qui nous a amenés jusqu’à 21 et quelques minutes comme ça ce soir, sans que personne n’ait pu accepter les dires de l’autre et que finalement la Cour ait mis la question en délibéré pour décision être rendue le lundi prochain. L’examen de la santé financière de la société, demandée par le prévenu, est une expression consacrée. Ça veut dire que c’est pour permettre de savoir si cette société qu’il gère et qu’il s’apprête à quitter est aux abords de la faillite. Donc, quand un gérant au profit d’un autre, il faut faire l’état des lieux comme on le dit couramment, arrêter les comptes, connaître les stocks en magasin et les créances que la société a en vers les clients ou les dettes que la société a à l’égard de ses fournisseurs. Ensuite, pour que la gestion du gérant qui doit quitter soit examiné au point de vue clarté, au point de vue régularité. Donc, c’est tout cela qui a été confié à l’expert. Et cela cette fois-ci, c’est à la demande des deux parties. Donc, cet expert est désigné, il est en train de travailler, il n’a pas fini. Pourquoi on se précipite pour venir porter plainte pour détournement ? C’est ce qu’on n’a pas compris. Ou alors, on redoute les résultats de l’expert au point que les infractions invoquées ne sont pas fondées et mettre la charrue avant les bœufs amener très vite-là Cour à le condamner quand bien même après l’expertise, le rapport révèlerait autres choses. Toutes choses qui ne seraient pas de nature à crédibiliser les décisions de justice. Les associés sont monsieur Ali Farez ; l’autre, c’est monsieur Fawaz ; plus lui, monsieur Ali Jichi. Ils étaient 3 associés.  Mais dès qu’il a été question de son départ, il a fait arrêter les comptes, il a signé. Donc, l’expert désigné va prendre l’examen de sa gestion jusqu’à la date où l’autre nouveau gérant a commencé sa gestion. Monsieur Ali Jichi a voulu que la situation soit ressortie depuis qu’il a commencé à gérer jusqu’à l’arrêt des comptes. Aujourd’hui, nous avons demandé l’exception préjudicielle parce que nous estimons que le fait qui peut être qualifié de détournement n’est pas établi », a expliqué Me Dinah Sampil, un des avocats de la défense.

Du côté de la partie civile, aucun des avocats n’a voulu se prêter à nos questions, malgré notre insistance.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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