Mamadi Doumbouya au CNT : « que la constitution ne soit pas faite sur mesure »

Le président de la Transition, Colonel Mamadi Doumbouya, a effectué une visite surprise ce mardi, 21 février 2023, à la cérémonie d’ouverture du symposium sur le constitutionnalisme en République de Guinée. Ce symposium a été organisé à Conakry par le CNT et il s’inscrit dans le cadre de la rédaction d’une nouvelle constitution pour le pays. Et, le chef de l’Etat s’y est invité pour exprimer l’idée de la constitution qu’il souhaite donner à la Guinée. « Une constitution qui résistera au temps et qui pourra être utile à nos enfants ». Le Colonel Mamadi Doumbouya a prévenu qu’il ne veut pas du « copier-coller » et d’une constitution taillée sur mesure, rapporte l’équipe de reporters de Guineematin.com qui étaient à la cérémonie.

Le symposium sur le constitutionnalisme en République de Guinée est initié par le conseil national de la transition (CNT). Et, son lancement ce mardi a mobilisé plusieurs personnalités du pays et des experts en matière de constitution. Pendant deux jours, ces participants vont échanger sur les voies et moyens à adopter pour doter la Guinée d’un nouvel outil constitutionnel. Mais, la visite surprise du président de la Transition à la cérémonie d’ouverture des travaux de ce symposium a donné une autre dimension à cette rencontre. Le Colonel Mamadi Doumbouya a fixé les couleurs de la Constitution qu’il souhaite pour la Guinée.

Colonel Mamadi Doumbouya, président du CNRD, président de la Transition

« Je voudrais d’abord remercier nos frères africains qui sont présents à nos côtés et réitérer encore une fois à nos concitoyens l’importance de la constitution. Et, vous savez très bien qu’une constitution mal ficelée nous amène à reprendre et nous ne voulons plus reprendre de Transition, parce que nous savons très bien que nos pays ont besoin de la quiétude, pas que de période transitoire en permanence. Donc, pendant cette Transition, il sera question aujourd’hui de constitution. Qu’on puisse réfléchir, de mettre en place une constitution forte, une constitution adaptée à nos besoins. Nous avons dit le 5 septembre 2021 qu’il est important que les Guinéens puissent réécrire leur constitution. Que la constitution ne soit pas écrite par une personne, faite sur mesure et surtout que la constitution ne soit pas faite sur mesure ou un parti politique ou une personne politique. C’est pourquoi nous avons dit dès le début que nous allions organiser la Transition, mais on ne fera pas partie d’après Transition. Et, pour nous, ça c’est clair et ça doit l’être. Et, c’est pourquoi nous demandons ce matin, à ce symposium, à ce que les maux sur les questions de constitution puissent être mis à plat, réfléchis. Le CNT recueillera les avis, mais c’est le peuple de Guinée dans son entièreté qui adoptera la constitution par référendum. Et ça, pour nous, c’est clair. Depuis le début, nous sommes là-dessus pour dire que cette fois-ci nous allons faire les choses correctement. Parce qu’il faut faire les choses correctement pour se faire respecter… Pour nous, le CNT et tous ceux qui sont présents pour cette question de constitution, on parlera au sérieux. Parce que nous n’allons pas réécrire une constitution sale. Nous allons faire une constitution qui résistera au temps et qui pourra être utile à nos enfants », a-t-il déclaré.

Le présent symposium se tient sous le thème : « revisiter l’historique et les enseignements à tirer du constitutionnalisme guinéen de 1958 à nos jours ». Et, le Colonel Mamadi Doumbouya a mis en garde sur le « copier-coller » dont les législateurs africains ont tendance à aduler.

« Pour moi, il est important de prendre en compte toutes les questions qui se posent et de trouver la solution adéquate, une solution qui doit être une solution pour la Guinée. En prenant en compte la Guinée, il est au singulier, mais au pluriel aussi. Il faut prendre en compte toutes les questions, parce que la Guinée, pour nous, ça commence de Yomou jusqu’à Boulbinet. Et, ça veut dire que c’est pluriel. Donc, pour moi, il est important de prendre en compte tout ce qui n’a pas marché, de le mettre à plat, de mettre à nu et de trouver la solution pour adapter à ça. Il ne s’agit pas de prendre les constitutions d’à côté ou de prendre la photocopie des constitutions pour réécrire une constitution. Il s’agit, en tant que soldat, quand il y a des problèmes, de trouver la solution. Donc, il faudra réfléchir sincèrement et le faire entre nous-mêmes et Dieu… Donc, ça ne sera que pour nous, parce que nous allons tous disparaître. Ce qui restera et qui résistera au temps c’est notre pays », a-t-il indiqué.

Ansou Baïlo Baldé et Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

Tél. : 622 56 11 82

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