Depuis mercredi dernier, les victimes de viol lors du massacre du 28 septembre 2009 ont commencé leurs dépositions à huis clos devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé dans l’enceinte de la cour d’appel de Conakry. Selon les informations recueillies par un reporter de Guineematin.com auprès d’un avocat ce mardi, 21 février 2023, c’est la troisième victime qui est en ce moment entendue par le tribunal.
Après le passage des différents accusés, c’est maintenant autour des victimes d’apporter leurs témoignages sur les crimes perpétrés le 28 septembre 2009, qui ont fait au moins 157 morts et une centaine de femmes violées. C’est justement la 3ème victime de viol qui est en train de faire sa déposition.
Selon Me Thierno Amadou Diallo, avocat des parties civiles, l’interrogatoire se passe dans de très bonnes conditions.
« Ce que je peux vous dire, l’interrogatoire se passe dans de très bonnes conditions. Toutes les parties ont posé des questions, nous avons terminé avec la deuxième victime de viol, c’est la troisième qui est actuellement à la barre. Le tribunal a fini de l’interroger, le parquet également, le questionnaire se trouve au niveau de la défense », a-t-il dit, précisant qu’il ne peut pas divulguer les propos des victimes, étant donné que cela se passe à huis clos. Néanmoins, il estime qu’elles sont nombreuses.
« Elles sont nombreuses puisque vous avez deux catégories : dans la première catégorie il y a une dizaine et la seconde catégorie également», a-t-il ajouté.
Pour rappel, ce procès entamé le 28 septembre 2022 concerne 11 accusés dont l’ancien président de la junte d’alors, Moussa Dadis Camara (président du CNDD), son ancien aide de camp, Aboubacar Diakité dit Toumba, Lieutenant-colonel Moussa Tiégboro Camara, alors ministre chargé de la Lutte contre la drogue et le grand banditisme, Claude Pivi dit Coplan, ancien ministre de la Sécurité présidentielle et 7 autres personnes. Ils sont accusés entre autres des faits de « meurtres, assassinats, viols, pillages, incendies volontaires, vols à mains armées, coups et blessures volontaires, outrage à agents de la force publique, tortures, enlèvements et séquestrations, non assistance à personnes en danger, violences sexuelles, attentats à la pudeur, détention de matériels de guerre de première catégorie et complicité ».
Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com
