Tribunal de Kaloum : une bagarre éclate en pleine audience

C’est une scène plutôt surréaliste qui a eu lieu ce mardi, 21 février 2023, au tribunal de première instance de Kaloum. Des prévenus ont perturbé l’audience, allant jusqu’à en venir aux mains avec les agents de la garde pénitentiaire. Ils ont ainsi aggravé leur situation, car le tribunal a ouvert une autre procédure contre eux, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui est sur place.

Ils sont 11 prévenus, tous des travailleurs du Port autonome de Conakry, à se présenter ce mardi devant le tribunal correctionnel de Kaloum. Ils sont venus répondre des accusations d’injures publiques, coups et blessures volontaires, violences et voies de fait, qui leur sont reprochées par des dockers en service dans ce même port. Mais pendant que le procès était en cours, un avocat de la défense se plaint de la traduction des déclarations de l’un de ses clients qui était à la barre.

Maître Sounoussy estime que l’interprète n’a pas traduit intégralement les propos tenus par le prévenu, Alimou Diallo dit Toumba. Une réaction que les avocats de la partie civile n’ont pas du tout appréciée. Ces derniers haussent le ton contre leur énième interruption par leurs confrères de la défense. Le ministère public, représentée par Mme Joséphine Widoh Béavogui, se mêle dans la danse. Elle demande à Me Sounousy de s’adresser plutôt au tribunal et non à l’interprète qu’elle a personnellement supplié pour assurer ce service.

La tension monte d’un cran et la situation devient finalement incontrôlable. Un des prévenus, qui s’était vu retirer son téléphone par un garde pénitentiaire pour avoir communiqué dans la salle d’audience, profite de ce tohu-bohu pour régler son compte avec le garde en question. C’est de là que la situation prend de l’ampleur et embrase toute la salle d’audience. Les gardes pénitentiaires, au nombre de 3, tentent de faire sortir les perturbateurs pour ramener le calme sur les lieux, mais ils se voient pris à partie par la quasi-totalité des prévenus.

Toutes les tentatives de la présidente du tribunal, Apolline Gobou Théa, de canaliser la situation et de rapprocher les positions sont restées vaines. Finalement elle décide de suspendre l’audience et de se retirer de la salle. Appelée en renfort, la CMIS de Kaloum déploie des agents sur les lieux pour venir prêter main-forte aux gardes pénitentiaires et rétablir l’ordre sur les lieux. Après le retour au calme, le tribunal annonce une nouvelle procédure en flagrant délit contre les prévenus qui sont impliqués dans cette scène.

Poursuivis pour trouble à l’audience et violences exercées contre les agents de la garde pénitentiaire notamment, ils ont été placés sous mandat de dépôt à la Maison centrale de Conakry, alors qu’ils comparaissaient libres dans le premier dossier contre les dockers. Leur procès est prévu demain, mercredi 22 février, devant le tribunal de première instance de Kaloum. Cette décision a provoqué la colère de leurs collègues, qui ont aussitôt réagi, en manifestant devant le Port autonome de Conakry. La police est venue les disperser à coups de gaz lacrymogène et rétablir la circulation.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tel : 626-66-29-27 

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