Accusés de vol de 60 millions de francs guinéens, 200 euros, 3000 dollars et d’autres objets de valeur, Falicou Kolié (menuisier) et Ibrahima Diallo (vigile) ont été déclarés non coupables. Ils ont été relaxés ce mardi, 7 mars 2023, par le tribunal correctionnel de Dixinn délocalisé à la mairie de Ratoma. Mais avant l’énoncé du verdict, le responsable de la société de gardiennage qui emploie Ibrahima Diallo a été entendu à la barre, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
La partie civile dans cette affaire est une certaine Binta Sow, domiciliée à Lambanyi, dans la commune de Ratoma. C’est à son domicile que le vol présumé a eu lieu. Elle avait pointé du doigt Falicou Kolié (menuisier qui fait des petits boulots pour elle) et Ibrahima Diallo, (vigile sur place).
L’audience de ce mardi a connu la comparution du responsable de la société de gardiennage qui emploie Ibrahima Diallo. Appelé à a barre, Mamadou Dian Bah a donné sa version des faits. « On a employé Ibrahima Diallo en tant qu’agent et c’est de 18h à 7 heures du matin. Le jour du vol, je n’étais pas là-bas. J’étais absent(…) J’ai su qu’il est détenu le troisième jour, quand il m’a appelé pour me dire qu’il est au commissariat. Avant d’employer quelqu’un, on l’étudie et on demande à son entourage comment il est. Ibrahima Diallo est un aventurier. Il était parti en Algérie, je crois, et il a été rapatrié avec les guinéens qui se trouvaient là-bas », a affirmé Mamadou Dian Bah.
Avec cette déposition, le président du tribunal va ordonner la clôture des débats et l’ouverture des réquisitions et plaidoiries.
Dans sa prestation, l’avocat de partie civile va demander que les prévenus répondent de leurs actes et que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur pour que sa cliente soit également dédommagée et rétablie dans son droit.
Par contre, le Ministère public va solliciter l’application de l’article 544 du code de procédure pénale, en relaxant le prévenu Falicou Kolié car d’après lui, « je n’ai pas d’éléments prouvant son implication dans cette affaire ». Mais, Ibrahima Diallo n’a pas bénéficié de la même « mansuétude » de la part du Ministère public qui estime que tous les soupçons pointent du doigt vers Ibrahima Diallo. « Il est aventurier. Il faut du courage pour partir en aventure, il faut de l’audace. Au moment du vol, Ibrahima était présent. En plus de son statut de vigile, il connaît le mouvement des uns et des autres. En plus de cela, il habite les lieux. Ibrahima Diallo a l’avantage de voir les mouvements de chacun. La partie Civile dit que c’était impossible de faire sortir tous ces bagages. Donc, il fallait trouver un endroit où cacher ces objets volés et c’est sa chambre », a expliqué le procureur qui a requis de retenir Ibrahima Diallo dans les liens de la culpabilité et de le condamner à huit (8) mois de prison, dont 4 assortis de sursis. Il va également requérir la restitution des biens de façon raisonnable.
La défense pour sa plaidoirie a expliqué que rien ne prouve que ses clients ont volé. « Ibrahima Diallo essaie de gagner dignement sa vie. Il travaille pour une société de gardiennage. Madame Binta Sow a déclaré beaucoup de biens, mais sans preuves », a dit l’avocate de la défense qui va demander le renvoi de ses clients des fins de la poursuite pour délit non constitué.
Finalement, le tribunal va déclarer les prévenus Falicou Kolié et Ibrahima Diallo non coupables de faits de vol mis à leur charge.
Kadiatou Barry pour Guineematin.com
