Détournement de près de 40 milliards GNF ? Les raisons du renvoi du dossier Paul Moussa Diawara et Inza Bayo

Paul Moussa Diawara, ex DG de l'OGP, président du parti MPD

Paul Moussa Diawara, ancien Directeur Général de l’Office guinéen de publicité (OGP) et Inza Bayo, ancien Directeur des affaires financières de l’OGP, ont comparu à la barre ce mardi 14 mars 2023. Ils sont jugés à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) pour détournement de deniers publics et complicité portant sur près de 40 milliards de francs guinéens. Le dossier avait été renvoyé à aujourd’hui pour la comparution des témoins qui ont brillé par leur absence, a constaté sur place Guineematin.com à travers son équipe de reporters.

Après avoir invité les deux prévenus à la barre, le président de la Cour Noël Kolomou a aussitôt procédé à l’appel de Mohamed Diaby, Commissaire au compte de l’OGP au moment des faits présumés ; Ousmane Savané, son suppléant ; Kaïn Magassouba, Tézéri Zoumanigui, tous les deux experts comptables. Mais, ils étaient tous absents de la salle d’audience.

Après avoir constaté leur absence, le président de la Cour a passé la parole au Ministère public représenté par le Procureur spécial Aly Touré pour savoir si les diligences nécessaires ont été faites pour la comparution des témoins.

Aly Touré, procureur spécial près la CRIEF

« Les citations ont été faites mais l’huissier a été confronté à un sérieux problème d’adresses parce que les noms nous été donnés de façon laconique. Ils n’ont pas été suivis d’adresses. On s’est débrouillé, avec des connaissances sur le terrain parce qu’on connaît les profils des gens, à demander un peu les résidences des uns et des autres. Ce qui a conduit l’huissier à aller dans 3 résidences. Mais malheureusement, on lui a signifié que ces personnes ont quitté là-bas il y a un peu plus d’un an. Et malheureusement, on avait aucun autre élément d’adresse, à part le nom. Si on avait au moins un numéro de téléphone dont nous pourrions nous servir pour localiser ces personnes, ça allait nous aider beaucoup », a expliqué Aly Touré.

Reprenant la parole, le président de la Cour a ensuite demandé aux parties leurs avis sur la poursuite de la procédure en se passant ou non des témoignages des personnes précitées.

Ce à quoi Aly Touré a répondu : « j’estime que l’audition de ces personnes à la barre ici va faire énormément avancer la Cour dans la compréhension de cette affaire », avant de demander que les bonnes adresses de ces personnes soient données pour pouvoir les trouver.

À sa suite, l’avocat de l’agent judiciaire de l’État a proposé de passer par l’ordre dont ils relèvent pour leur faire parvenir les citations. « Je pense que la plupart de ces personnes, ce sont des experts comptables. Donc, je pense que le président de l’ordre national des experts comptables peut recevoir la citation et pourra les informer », a-t-il sollicité.

Un des avocats de la défense va proposer un renvoi à quinzaine pour faire comparaître les témoins. « Si par faute de diligences nécessaires, ces personnes n’ont pas comparu, pour être très agréable avec le ministère public, nous demandons un renvoi à quinzaine pour lui permettre de mettre les bouchées doubles afin de pouvoir les faire comparaître », a demandé l’avocat, tout en invitant la Cour, à défaut de cela, d’ordonner l’ouverture des plaidoiries et réquisitions.

Finalement, la Cour a renvoyé le dossier au 21 mars prochain pour la suite des débats et la comparution des témoins.

De la CRIEF, Mamadou Yahya Petel Diallo et Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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