C’est à travers un atelier, organisé ce mercredi, 05 avril 2023, dans un réceptif hôtelier de Conakry, que des membres de la société civile guinéenne ont procédé à la présentation d’une sélection des recommandations prioritaires issues du cadre de dialogue structuré (CDS) aux autorités de la transition, à la communauté internationale, aux journalistes et aux partenaires. Présidée par l’Ambassadrice de l’Union Européenne en Guinée, cette restitution a connu la présence des représentants du conseil national de la Transition, de la Cour suprême, de la Haute Autorité de la Communication, du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation ainsi que des facilitatrices. Ce projet s’inscrit dans le cadre du mécanisme d’appui à la société civile dans le contexte de la transition, et il est soutenu par l’Union européenne, a appris un journaliste que Guineematin.com a dépêché sur place.
Après cinq mois de travail, de débats mais aussi de renforcement de capacité, les 50 représentants de la société civile préalablement sélectionnés lors d’un processus compétitif ont pu produire plusieurs recommandations portant sur 11 thématiques liées à la promotion et la défense des droits humains, la justice, la lutte contre l’impunité, le rôle des médias, la constitution et la refondation de l’Etat.
Dans son discours, Mme Jolita Pons, l’ambassadrice de l’Union Européenne en Guinée, a rappelé le rôle de la société civile entre les autorités et l’Etat. Elle précise que ce présent atelier constitue une opportunité pour présenter des stratégies de plaidoyer dans ces différentes thématiques.
« La société civile doit jouer son rôle d’intermédiaire entre les autorités et les citoyens, doit informer et former les citoyens aux nouvelles lois et règles de gestion de l’Etat, mais en même temps elle doit être garante pour le retour apaisé à l’ordre constitutionnel démocratique. Les autorités de la transition l’ont bien compris en lançant le Cadre de Dialogue Inclusif Inter-guinéen (CDI), dont je salue le travail, qui a produit des résolutions en décembre dernier. C’est donc dans ce cadre que l’Union européenne appuie, depuis septembre 2022, la structuration et le renforcement des capacités de la société civile guinéenne, l’objectif étant d’accompagner les membres des faitières et des organisations les plus représentatives de la Guinée vers un dialogue constructif entre eux, puis avec les autorités dans le cadre de la transition (…). Cet atelier représente l’opportunité pour contribuer concrètement au processus de transition, en vous donnant l’occasion de vous présenter aux autorités et de lancer vos stratégies de plaidoyer dans les différentes thématiques », a-t-elle dit.
Présent à l’atelier, Sény Facinet Sylla, vice-président du conseil national de la Transition, a salué l’accompagnement efficace de la transition guinéenne par l’Union européenne dans la transition.
« Le CNT note avec beaucoup de satisfaction l’accompagnement très efficace de l’Union Européenne à la transition par des actions très concrètes. La présente cérémonie en est une parfaite illustration. Mme l’Ambassadrice de l’Union Européenne, le soutien de votre institution à la société civile guinéenne a favorisé que nous soyons ici aujourd’hui réunis autour de très pertinentes recommandations sur des thématiques extrêmement importantes parmi lesquelles on peut citer : la démocratie, la protection des droits humains, l’inclusion sociale, l’égalité de genre et le handicap…. Je suis convaincu que les résultats qui vont découler des travaux de ce forum continueront efficacement à renforcer les résultats déjà engrangés par le CNRD dans ces différents domaines », a-t-il souhaité.
Réunis depuis septembre dernier, ces membres de la société civile ont pu présenter aujourd’hui 30 recommandations sur les 242 formulées dont 50 sont jugées prioritaires.
« À l’issue des travaux, nous avons formulé 242 recommandations dont nous avons présenté aujourd’hui 30. Et également, il y en avait 50 qui ont été choisies comme prioritaires. Ces recommandations émanent de nous acteurs de la société civile ici réunis, nous l’avons formulé sans aucune contrainte, et également l’environnement était idéale pour penser aux sujets liés à l’intérêt national. Nous sommes sur la première phase, il y a un comité qui a été mis en place. Ce comité ne contient que 10 personnes mais nous voulons également nous battre, que nous continuions avec ces autres pour la pérennisation des acquis à travers les régions administratives du pays. Donc nous avons déjà commencé les travaux, nous tenions des réunions pour voir comment on va faire pour la vulgarisation des ces 242 recommandations », Make Fofana, membre du cadre de dialogue structuré.
Impliquée dans la résolution de la crise guinéenne, Dr Makalé Traoré, facilitatrice du cadre de dialogue, estime qu’il était important de venir écouter les recommandations issues de la société civile car pour elle la société civile occupe un rôle important dans la construction de la démocratie guinéenne.
« Aujourd’hui la société civile est un pan extrêmement important pour la construction d’une démocratie citoyenne. Naturellement, le dialogue nous le concevons comme le mode privilégié de règlement de nos différends. Ce pan de la société qui est extrêmement important pour la construction de la démocratie devait aussi être concerné par des échanges et c’est ce que l’Union Européenne a permis d’organiser. Il y a des recommandations, il y en a qui se recoupent avec celles des résolutions du cadre de dialogue, il y en a qui sont complémentaires. Et c’était important, nous sur invitation, qu’on soit là pour écouter ces recommandations qui sont de très bonnes recommandations, naturellement que nous allons continuer à suivre. Toutes les idées sont bonnes et la société aujourd’hui occupe une place importante dans la construction encore une fois de la construction encore une fois de notre démocratie naissante. Et il était important que nous nous soyons là en tant que facilitatrices », a-t-elle fait savoir.
Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com
