Kankan : ouverture du procès des « manifestants » contre les délestages électriques

Le tribunal correctionnel de Kankan a ouvert ce jeudi, 06 avril 2023, le procès des personnes interpellées suite aux récentes manifestations contre les délestages électriques dans la ville. 23 personnes sont poursuivies dans cette affaire pour des faits de « Participation délictueuse à un attroupement non autorisé sur la voie publique, destruction et dégradation d’édifices publics, entrave aux mesures d’assistance et complicité ». Peu après l’ouverture des débats, l’audience a été renvoyée à demain, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Kankan.

A l’ouverture du procès, les débats s’annonçaient déjà très tendus entre la partie civile et la défense. Mais après la phase d’identification des prévenus, l’audience a été suspendue suite à la nouvelle du décès de M. Pépé Pélémou, un magistrat en service à la Cour d’appel de Kankan. Une nouvelle qui a entraîné finalement le renvoi du procès à demain, vendredi 07 avril 2023. Au sortir de cette audience, maître Mamady Doumbouya, l’un des avocats de la défense, a dénoncé des poursuites sélectives basées sur de fausses accusations.

Maître Mamady Doumbouya, avocat de la défense

« Vous avez suivi les débats avec nous, c’est un manque de sérieux, c’est des poursuites sélectives, des poursuites non fondées, des faits non avérés, non établis, à plus forte raison l’imputabilité. Ce qu’il faut retenir pour les premières personnes ayant comparu et expliqué les faits et les circonstances de leur interpellation aujourd’hui, c’est que ce sont des personnes qui ont été interpellées à domicile ou à leur lieu de travail.

Parce que tout simplement leur nom serait venu sur une liste des personnes à interpeller. Donc, nous restons sur notre fin, parce qu’il n’y a aucune preuve de leur participation aux faits pour lesquels on les poursuit. A cette audience, on fait l’amalgame, la confusion entre la faute administrative et la faute pénale. Le fait de ne pas informer sa hiérarchie n’est pas en soi une faute pénale, mais une faute administrative qui a des conséquences disciplinaires », a-t-il déclaré.

De Kankan, Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com

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