Agriculture : le ministre Mamoudou Nagnalen annonce l’achat de 350 tracteurs et 70 mille tonnes d’engrais

Mamoudou Nagnalen BARRY, ministre de l'Agriculture et de l'élevage

Conformément au programme adopté en mars dernier par le parlement de la transition, le Conseil national de la transition (CNT), a reçu ce vendredi, 07 avril 2023, le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, dans le cadre des questions orales et écrites adressées chaque semaine à un membre du gouvernement, a constaté l’équipe de Guineematin.com, présente au palais du peuple.

Dès l’entame, les questions sur la disponibilité d’intrants et d’engins agricoles mais également leur distribution et acquisition par les paysans ont commencé à pleuvoir.

Se voulant rassurant, Mamoudou Nagnalen a assuré qu’à date, la Guinée a déjà pu avoir 27 500 tonnes d’engrais  et la quantité ne se limitera pas à ce niveau.

« Pour le moment, aucun paiement des 55 millions de dollars de crédits avec la BADEA inscrits dans l’accord de financement agricole, tout comme les 25 millions de dollars avec la BAD n’a été décaissé. Toutefois, les deux prêts vont permettre à la Guinée d’avoir 70 000 t d’engrais. Et une marge de 45 millions de dollars est disponible pour faire face aux autres besoins. Déjà 27 500 tonnes d’engrais sont acheminés à Conakry. A cela s’ajoutent 5000 tonnes d’engrais offerts par le Royaume chérifien (le Maroc) », a soutenu le ministre.

Selon lui et compte-tenu de la répartition pluviométrique dans le pays, ce sont les paysans de la Guinée forestière qui vont être servis. Mais en plus de cet engrais, Mamoudou Nagnalen a annoncé l’achat par la Guinée de 350 tracteurs.

« Au total, 350 tracteurs et accessoires sont commandés pour cette année et plus d’une centaine est déjà livrée et ces engins vont être donnés aux paysans qui vont rembourser le prix à travers un crédit revolving », a soutenu le ministre. D’ailleurs pour le ministre, l’autosuffisance alimentaire est à la portée de la Guinée qui dispose de 14 millions d’hectares de terre arable.

Pour réduire le prix des œufs sur le marché qui connaît une véritable flambée sur le marché, passant de 35 000 à 60 000 francs guinéens, le ministre de l’agriculture de l’élevage promet de faire venir 10 000 tonnes de maïs pour soutenir les aviculteurs. Mais sur les causes, Mamoudou Nagnalen Barry énumère les principales causes.

« Ce qui a impacté la production avicole en Guinée, c’est la guerre en Ukraine, le Covid-19 et la grippe aviaire entre autres. C’est surtout la rareté du maïs sur le marché. Mais le prix du maïs commence à baisser sur le marché et l’Etat est prêt à importer, comme je vous l’ai dit plutôt, un bateau de 10 mille tonnes de maïs, pour soutenir la filière avicole », a promis le ministre.

Sans pouvoir donner des chiffres, le ministre de l’agriculture et de l’élevage a soutenu que la production agricole serait meilleure en 2022 par rapport à 2021 et le sera davantage en 2023.

« Cette augmentation aura pour impact de réduire la quantité de riz importée dans le pays. Avec la mécanisation et la disponibilité des engrais, les petits producteurs vont aider à réduire les importations du riz par l’accroissement des rendements agricoles ».

Par rapport au fonctionnement des projets agricoles, le ministre affirme qu’aucun projet n’est arrêté et tous les coordinateurs en âge de retraite ont été changés.

« Il n’y a aucun acte qui suspend un programme, les salaires sont payés et même au niveau du FIDA. Au départ, il y a un retard dans le paiement des salaires à cause de certains réglages institutionnels. Mais tout est fini », selon Nagnalen Barry.

La collaboration du département avec l’enseignement technique et de la formation professionnelle et les unités de productions de l’armée se passe bien, soutient le ministre.

« Nous avons doté tous les ENAE en tracteurs et nous avons donné 10 tracteurs aux unités de production de l’armée. La collaboration se passe bien », a répondu Mamoudou Nagnalen Barry à une question d’un membre du CNT.

Les questions sur les inséminations, la construction des abattoirs ont été également posées.

« Les inséminations ont repris à Boké et ailleurs. Elles se poursuivent. Pour la construction des abattoirs, la reprise de construction de l’abattoir de Kagbelen avec une capacité de 250 têtes de bœufs, va reprendre dans deux semaines », a soutenu le ministre.

Une nouveauté annoncée par le ministre dans le secteur agricole est la possibilité d’accorder des baux aux agriculteurs.

« Dans le secteur agricole, il n’y a pas une réglementation pour l’établissement de bail à ceux qui font l’agriculture. Dans tout le pays, il n’y avait qu’Elhadj Mamadou Bobo Denken Diallo avec moins de 1000 ha. Mais à présent, une réglementation en la matière a permis de doter cinq mille hectares à Guiter, deux mille cinq cent à KPC et dix mille hectares au groupe Albayrak/Sonoco…», a révélé le ministre.

L’importation des vaches laitières et des machines à traire est en vue, a dit le ministre de l’agriculture et de l’élevage, interrogé par le CNT sur les possibilités d’augmenter la production et la conservation de lait de vache.

« L’Etat avait mis des laiteries dans certains endroits du pays. Ces unités étaient gérées par des femmes. Mais la plupart ne fonctionnent pas parce que simplement, nos vaches ne produisent pas suffisamment de lait. Pour corriger cette situation, nous envisageons d’importer, à l’image du Rwanda et d’autres africains, des génisses qui produisent beaucoup plus de lait mais également des machines à traire ».

Les travaux sur les plaines de Koundian à Mandiana ont été financés à hauteur de 80 millions de francs. Mais l’aménagement n’a pas fini.

Du riz produit par les membres du gouvernement, Nagnalen Barry soutient avoir tous les chiffres et que les quantités promises pour soutenir les cantines scolaires sont déjà acheminées dans les magasins et attendent d’être décortiquées avant d’être versées au PAM. Sauf que le ministre n’a avancé aucune statistique, préférant avancer des propos.

« A part le manioc qui a été produit par le ministre Guillaume Hawing et qui a été donné, les autres produits agricoles composés essentiellement de riz sont acheminés dans nos magasins et attendent d’être décortiqués avant d’être donnés au PAM pour les cantines scolaires », soutient le ministre.

Finalement sur les 90 questions proposées, une cinquantaine a été posée et répondue et les débats ont été renvoyés à une date ultérieure pour clôturer ces échanges.

Dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale, le CNT a reçu, avant le ministre de l’agriculture et de l’élevage, Mamoudou Nagnalen Barry, madame la ministre du Commerce, de l’industrie et des PME, Louopou Lamah, le 17 mars et collègue de la pêche et de l’économie maritime, Charlotte Daffé, le 29 mars dernier.

Ce programme de passage des membres du gouvernement devant le CNT est étalé du 17 mars 2023 au 10 avril 2024. Il sera clôturé par le ministre secrétaire général du gouvernement, Maître Abdourahmane Sikhé Camara.

Depuis le CNT, Mohamed Doré et Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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