C’est une embrouille au sommet de l’Etat qui risque de faire capoter les efforts de médiation des leaders religieux qui tentent depuis des semaines de rapprocher les positions entre les forces vives de Guinée et les autorités de la Transition. Apparemment, le Premier ministre (Dr Bernard Goumou) et le ministre de la justice et des droits de l’homme (Alphonse Charles Wright) ont du mal à accorder leurs violons dans le cadre de la décrispation du climat sociopolitique pour une sortie de crise en Guinée. Et, le Garde des Sceaux vient de faire une descente dans le ring pour dénoncer le chef du gouvernement qui aurait invité « des magistrats du parquet à la Primature pour discuter de procédures judiciaires en violation du principe de l’indépendance du pouvoir judiciaire ».
Cette sortie d’Alphonse Charles Wright est le signe d’un bras de fer latent au sein du gouvernement de la Transition qui vient de jaillir en public. Visiblement, des démarches ont été menées en coulisse pour interrompre le Premier ministre dans son élan, mais le chef du gouvernement est resté droit dans ses bottes. Sa position n’a d’ailleurs rien de surprenant, d’autant plus qu’il est engagé dans des négociations avec les Forces vives de Guinée pour une Transition apaisée.
Les Forces vives font de la libération des acteurs sociaux et politiques détenus à la maison centrale de Conakry un préalable à l’ouverture de tout dialogue pour une gestion consensuelle et apaisée de la Transition. Et, le Premier ministre, avec la médiation des leaders religieux, se démène pour trouver les moyens de satisfaire aux revendications de cette structure qui concentre actuellement les plus grandes forces politiques et sociales du pays. Ainsi, que des procureurs soient invités à la Primature pour discuter de dossiers judiciaires ou politiques n’a rien de surprenant, pourvu que la Transition guinéenne soit apaisée et réussie.
Malheureusement, l’envie d’en découdre de Charles Wright pourrait saper les efforts de médiation des leaders religieux. Une médiation qui donne l’espoir d’une conciliation des positions pour une sortie de crise. En tout cas, à l’issue d’une rencontre au Centre islamique hier (mercredi), le porte-parole des leaders religieux a déclaré que « les lignes bougent » dans la bonne direction. Il a aussi laissé entendre que quelques résultats ont été engrangés pour une sortie de crise.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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