TPI Dixinn : Mohamed Bangoura détruit une baraque construite sur sa parcelle et risque gros

Mohamed Bangoura est traduit en justice pour répondre des faits de destruction des biens privés et vol portant sur un montant de 12 millions de francs guinéens. Le prévenu, qui comparaît libre devant le tribunal de première instance de Dixinn, risque un an d’emprisonnement assorti de sursis et au paiement de 10 millions de francs guinéens d’amende. Telles sont les réquisitions du représentant du ministère public, Mamadou Hady Diallo, faites dans la journée d’hier, mercredi 19 avril 2023, contre le prévenu, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Cette affaire s’est produite au quartier Landréah, dans la commune de Dixinn. C’est à cet endroit que le prévenu Mohamed Bangoura est venu démolir une baraque mise en place par Mohamed Kébé. Une baraque qui servait de siège de son atelier de menuiserie.

Il se trouve que la baraque en question est installée sur la parcelle de Mohamed Bangoura où un contrat de location liait les deux. Contrat dans lequel, Mohamed Kébé devrait lui payer 100 mille francs guinéens à la fin de chaque mois. Mais, n’ayant pas respecté cette obligation de payer pendant deux mois, le propriétaire des lieux, Mohamed Kébé est venu détruire finalement la baraque. Suite à cette mésentente, Mohamed Kébé a assigné en justice Mohamed Bangoura.

Dans sa déposition faite à la barre, le plaignant a soutenu qu’il a perdu 12 millions de francs guinéens suite à cette destruction effectuée par Mohamed Bangoura. « Là où se trouve mon atelier, c’est chez eux. J’ai fait 4 ans sur les lieux. Je payais régulièrement la location. Ces derniers temps, il m’a donné un préavis de 3 mois. Ces 3 mois-là, je n’ai rien payé. Il est venu réclamer les lieux, j’ai dit que je n’ai pas où aller. Il a encore augmenté de 5 jours. Après 5 jours, il est venu détruire. Il est venu avec un menuisier pour enlever tout. Après destruction, il a emporté 4 machines qui coûtent 5 millions de francs guinéens. Il a aussi emporté mon sac qui contenait 7 millions de francs guinéens. Les machines étaient contenues dans des cartons. Mes apprentis voyaient les cartons, mais ils ne savaient pas que ce sont des machines qui étaient dedans. Et l’argent aussi, les apprentis n’étaient pas au courant que les 7 millions de francs guinéens étaient dans le sac », a soutenu Mohamed Kébé.

De son côté, le prévenu a fait savoir que le plaignant est son locataire qui devrait lui payer 100 mille francs guinéens à la fin de chaque mois du fait qu’il a érigé son cabaret sur son domaine. Mais, soutient-il, depuis deux mois il a refusé de s’acquitter de cette obligation. « Tout est parti du non-respect de l’obligation de payer la location. D’abord, je lui ai donné un préavis de 3 mois. Et ce délai a expiré, il a refusé de quitter les lieux. Je suis venu maintenant détruire le lieu qui servait d’habitation à ses apprentis. La destruction a été faite en présence de ses deux apprentis. Avant la destruction, les apprentis ont fait sortir leurs effets. Le lit, le matelas, les habits, et le miroir. Ils ont tout fait sortir. Le plaignant Mohamed Kébé est venu nous trouver sur les lieux. Il était arrêté lorsqu’on faisait sortir les effets dans le cabaret. S’il a dit qu’il a perdu 7 millions de francs guinéens, moi je n’ai pas vu. Il me devait deux mois de salaire équivalent à 200 mille francs guinéens. S’il avait ce montant sur les lieux, on ne serait pas venu ici à cause de 200 mille francs guinéens », explique Mohamed Bangoura.

Dans ses réquisitions, le procureur Mamadou Hady Diallo a estimé que l’infraction de destruction d’édifices privés est établie à l’encontre du prévenu Mohamed Bangoura.  A cet effet, il va demander au tribunal de retenir le prévenu dans les liens de la prévention de destruction des biens privés en le condamnant à un an d’emprisonnement assorti de sursis et au paiement de 10 millions de francs guinéens d’amende. « Ce qui est constant, Mohamed Bangoura a détruit l’atelier où exerçait librement Mohamed Kébé son métier. Il est établi qu’il y a eu destruction d’édifices privés. Et cette destruction est imputable à Mohamed Bangoura. Il a détruit le cabaret construit sur son domaine alors que ça ne lui appartient pas. Tous les éléments constitutifs de l’infraction sont établis. C’est pourquoi, nous vous demandons de le retenir dans les liens de la prévention de destruction d’édifices privés et de le condamner à un an d’emprisonnement assorti de sursis et au paiement de 10 millions de francs guinéens d’amende. Pour l’action civile, vous le condamnerez au paiement de 2 millions 416 mille francs guinéens qui représentent le prix de la construction du cabaret. Pour les autres montants, la partie civile n’a pas pu justifier les montants qui se trouveraient dans le sac », a requis le procureur.

Après cette phase, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue 10 mai 2023.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

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