Bourses d’entretien : depuis 11 mois, les étudiants guinéens au Maroc ne sont pas payés

Les étudiants boursiers  guinéens au Maroc traversent actuellement des moments très difficiles à cause du non paiement de 3 mois de leurs bourses de l’année académique 2021-2022 et du retard du paiement de leur bourse d’entretien de 8 mois. C’est la raison pour laquelle, ils ont entamé une grève médiatique depuis le 17 avril 2023, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Depuis 11 mois mois, ces étudiants ne sont pas entrés en possession de leurs bourses d’entretien. Certains ont du mal à payer leurs loyers et factures, à trouver à manger, etc. D’autres risquent même d’être expulsés de leurs logements sans parler des difficultés de préparer leurs examens de fin d’année.

Joint au téléphone par un reporter de Guineematin.com, le secrétaire chargé des affaires sociales et de la mobilisation du bureau exécutif de l’ASEGUIM, a expliqué leurs difficultés. « Aujourd’hui, les étudiants guinéens sont en détresse, parce que chaque année, on est obligé de faire une grève pour recevoir nos bourses d’entretien. Ces bourses d’entretien s’élèvent à 80 dollars pour l’enseignement technique et 100 dollars pour l’enseignement supérieur. Ce sont ces bourses qui nous permettent de vivre, ce sont ces bourses qui permettent de payer nos loyers, nos factures d’eau et d’électricité, l’internet, le gaz, le transport, les soins médicaux, etc. 

Aujourd’hui, ça fait 8 mois pour l’année scolaire 2022-2023, plus les 3 mois de l’année scolaire 2021-2022 que ces bourses d’entretien ne sont pas payées. Cela fait 11 mois que l’État guinéen ne nous a pas payés. On a fait des démarches administratives au niveau de l’ambassade de la Guinée ici au Maroc. A son tour, l’ambassade a écrit au service national des bourses extérieures et aux ministères de l’enseignement supérieur et de l’enseignement technique et même à la présidence de la République. Mais, jusqu’à présent, il n’y a pas eu de retour. Au moment où je vous parle, beaucoup d’étudiants sont virés par leurs bailleurs parce qu’ils n’ont pas payé les loyers. Il y a beaucoup d’étudiants qui ont arrêté les cours. Ils ne peuvent pas aller à l’école parce qu’ils n’ont pas où dormir. On est obligé d’emprunter de l’argent aux étudiants des autres communautés, c’est très déplorable. Ici, même les étudiants de la Guinée Bissau sont plus régulièrement payés que les étudiants guinéens », a indiqué Amadou Lamarana Mamoudou Diallo.

Cet étudiant en CyberSécurité à l’institut des Nouvelles technologies de l’information et de la communication de Raba a rappelé qu’ils sont obligés de faire la grève chaque année pour obtenir leurs bourses d’entretien. « Chaque année, on est obligé de passer par la grève. L’année dernière, on est resté deux semaines à l’ambassade jour et nuit pour recevoir ces maigres bourses. Mais, c’est très déplorable. On n’a pas besoin de vendre une mauvaise image de notre pays à l’étranger. Mais, si ça continue comme ça, on est obligé de passer par là. Ça devient une obligation pour nous puisqu’on n’a pas d’autres solutions. Nous mêmes, on a mal de voir cette image de notre pays à l’étranger », a-t-il déclaré.

A noter donc que ces étudiants boursiers guinéens au Maroc, par la voix d’Amadou Lamarana Mamoudou Diallo, menacent de déclencher une nouvelle grève dans les jours qui suivent, si rien n’est  fait.

Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com 

Tel : 00224 621144891 

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