Grogne des enseignants contractuels : « la situation est très préoccupante et nous devons tous nous lever pour les soutenir »

Salifou Camara, Secrétaire général de la Fédération syndicale professionnelle de l’éducation (FSPE)

Au service de l’enseignement pré-universitaire depuis 5 ans, les enseignants contractuels peinent encore à voir le bout du tunnel. Ils sont très mal payés et leurs salaires (des primes) ne viennent pas régulièrement. Ceci, en dépit des engagements et des promesses faites qui leur ont été faites par les autorités.

Ces derniers jours, ils ont entrepris des sit-in, notamment à l’intérieur pays, pour réclamer le paiement de sept mois d’arriérés de salaire. Et, ils disent être déterminés à aller à la vitesse supérieure (un débrayage) si leurs revendications ne sont pas satisfaites.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce jeudi, 27 avril 2023, Salifou Camara, le secrétaire général de la FSPE (fédération syndicale professionnelle de l’éducation), a déclaré que la situation de ces enseignants contractuels est très préoccupante. Il a aussi appelé tout le mouvement syndical guinéen à accompagner ces jeunes dans la réclamation de leurs droits auprès des autorités.

« C’est une situation qui préoccupe la fédération syndicale professionnelle de l’éducation… Notre bureau s’est réuni hier et nous avons discuté de ce problème que nous regrettons. Parce que nous savons tous qu’en 2022 il y a eu la signature entre les Centrales syndicales et le gouvernement par rapport à l’engagement des [enseignants] contractuels. Malheureusement, beaucoup de points dans ce protocole n’ont pas été appliqués. C’est pourquoi, après la réunion d’hier, nous sommes allés voir la Centrale CNTG présidée par Amadou Diallo pour dire que la situation des contractuels est très préoccupante et nous devons tous nous lever pour les soutenir… Nous sommes aussi en train de voir par-ci par-là pour qu’on puisse leur payer au moins pour le travail qu’ils ont déjà fait sur le terrain. Il est inadmissible, inconcevable que des jeunes cadres guinéens partent dans les villages les plus reculés pour donner la formation aux enfants de la nation (…) et qu’ils font sept mois sans être payés. Certains ont divorcé avec leurs femmes, d’autres ont abandonné leurs occupations pour aller servir la nation. Et, si on voit leur payer un mois, nous déplorons cela… C’est pourquoi nous lançons un appel à toutes les structures et centrales syndicales de rester unies, groupées et de se donner les mains pour combattre l’injustice. Parce qu’on a fait de l’injustice à ces jeunes contractuels… Nous voulons que le gouvernement puisse régler ces jeunes avant les examens nationaux. Parce que bien que les cours soient à 95%, il faut se battre pour achever l’année scolaire en beauté, sans problème. Nous ne voulons qu’il y ait un débrayage de ces contractuels dans nos écoles, parce que cela aura d’énormes conséquences sur les élèves, surtout les candidats aux examens. Il y a des contractuels qui ont des classes d’examen ; et, s’ils décident d’arrêter les cours, ce n’est pas bon. Nous ne souhaitons pas cela », a indiqué Salifou Camara.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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