Tribunal de Kindia : plusieurs prévenus à la barre pour des faits de vol, d’incitation à la débauche, d’abus de confiance…

Plusieurs dossiers correctionnels étaient inscrits au rôle d’audience du tribunal de première de Kindia dans la journée d’hier, vendredi 28 avril 2023. Les prévenus, dont certains sont présentés comme des récidivistes, ont défilé à la barre pour des faits de tentative de vol, de vol, d’incitation d’une mineure à la débauche, entre-autres. Même s’ils nient les faits qui leur sont reprochés, ces prévenus encourent des peines d’emprisonnement au regard des réquisitions du ministère public, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Le premier dossier concerne Yaya Camara, domicilié à Féréfou, dans la commune urbaine de Kindia. Il est poursuivi pour tentative de vol de moto. Selon nos informations, il a été mis aux arrêts par la clameur publique face à la Banque populaire Maroco-guinéenne, le 17 avril 2023. La partie civile dans cette affaire est un certain Bafodé Camara.

A la barre, le prévenu a nié les faits qui lui sont reprochés. Le Ministère public, représenté par Jean Pierre Tolno, substitut du procureur, a dit que le prévenu a été condamné à 3 mois pour coups et blessures volontaires. Ensuite, il dit que Yaya Camara a été reconnu trois fois coupables de vol de moto en l’espace de deux mois et qu’il détiendrait plusieurs fausses clés, « habite dans une maison de luxe, meublée incontestablement par le butin de ses multiples vols, et utilise le même mode opératoire à l’aide de sa moto Apache ».

Dans ses réquisitions, le procureur a requis la condamnation de Yaya Camara à 3 ans d’emprisonnement ferme et le paiement d’une amende de 2 millions de GNF.

Le dossier a été mis en délibéré pour décision être rendue le 5 mai prochain.

Le deuxième dossier concerne Zakariaou Diallo, âgé de 18 ans, tisserand de profession, domicilié à Sinanya. Détenu depuis le 14 avril 2023, il est jugé pour des faits de vol d’un écran de télévision (42 pouces), d’une radio, d’une valise, d’une somme de 4 millions de GNF et de plusieurs autres biens appartenant à Alpha Oumar Diallo.

Interrogé par le président de l’audience, le prévenu a reconnu s’être introduit par effraction dans une boutique pour voler uniquement un écran plat et une radio.

Le ministère public a mis l’accent sur la personnalité de Zakariaou Diallo, qui serait un multirécidiviste, pour avoir été condamné plusieurs fois par ce tribunal depuis l’âge de 15 ans. « Il a été dernièrement jugé et condamné à 8 mois par le tribunal pour enfants. Il a effracté la boutique d’un citoyen pour y soustraire un écran 42 ». Le ministère public, se fondant sur toutes les réalités, a requis la condamnation du prévenu à 5 ans d’emprisonnement.

Le dossier a été mis en délibéré pour décision être rendue le 05 mai 2023.

Le troisième dossier concerne Mamma Barry, carreleur, domicilié à Comoyah, célibataire, se disant n’avoir jamais été condamné. Il est jugé pour le vol présumé de 5 millions 400 mille GNF, et deux téléphones Samsung au préjudice de Mamadou Diouldé Bah, chauffeur domicilié à la Cimenterie, le 7 avril 2023. Appelé à la barre, le prévenu Mamma Barry a nié les faits à lui reprochés.

Selon la partie civile Mamadou Diouldé Bah, en partance pour Conakry, il a aperçu la lumière d’une torche dans la cabine de son camion qui était garé à Comoyah, virage dangereux. Il a intercepté Mamma Barry sur le champ, lui demandant pourquoi il est monté dans la cabine. Il a nié les faits en disant que ceux qui ont pris l’argent sont déjà partis. Avec la patrouille mixte, le prévenu a été envoyé au camp militaire de Kindia puis conduit à la Brigade de recherche.

Dans ce dossier, le représentant du Ministère public a requis de retenir le prévenu dans les liens de la prévention pour faits de vol et de le condamner à un an assorti de sursis et 500.000 GNF d’amende. Il a invité enfin le tribunal à recevoir la partie civile dans sa constitution et lui allouer des dommages et intérêts.

Finalement le tribunal, statuant publiquement, contradictoirement, en matière correctionnelle et en premier ressort, après en avoir délibéré, conformément à la loi, sur l’action publique, a requalifié les faits de vol en complicité de vol aggravé. Il a déclaré Mamma Barry coupable de complicité de vol aggravé et l’a condamné à un an assorti de sursis. Sur l’action civile, il a condamné le prévenu au paiement de 5 millions 400 mille GNF pour tous préjudices confondus.

Le quatrième dossier concerne Abdoulaye Bangoura, arrêté le 19 avril 2023, né en 2000 à Linsan, élève domicilié au quartier Garankeleya. Ce célibataire se disant n’avoir jamais été condamné, est poursuivi pour incitation d’une mineure à la débauche, destruction de biens privés et menaces.

Interrogé à la barre, le prévenu a nié les faits mis à sa charge, tout en reconnaissant que la partie civile, MD, mineure âgée de 16 ans, était sa copine depuis 3 ans. Il dit avoir été interpellé dans une maison inachevée pour avoir jeté des cailloux dans la concession familiale de sa copine MD qu’il accuse de le tromper avec un autre garçon, du nom de Kabir.

Le ministère public a requis la requalification des faits en viol sur mineure à cause du fait que le prévenu a couché avec cette mineure « vulnérable et en danger, depuis 3 ans, et plus de 5 fois, ayant même entraîné une grossesse.  Le substitut du procureur va inviter le président du tribunal à ordonner l’ouverture d’une information pour fait criminel qui mérite une réponse pénale. Suivant partiellement le ministère public, le président a ordonné un supplément d’information de l’affaire, conformément à l’article 466 du code de procédure pénale, avant de renvoyer le dossier.

Le cinquième et dernier dossier concerne Djibril Camara, né en 2000 à Coyah, féticheur, se disant n’avoir jamais été condamné, domicilié à Koliagbé, célibataire, sans enfant. Il est poursuivi pour escroquerie portant sur un montant de 10 millions de GNF au préjudice de Ousmane Camara venant de Kamsar, en complicité avec Mohamed, magicien de profession. À la barre, le prévenu n’a pas reconnu les faits mis à sa charge.

Le ministère public a sollicité un supplément d’information. Finalement, le président a exigé la comparution de la partie civile en renvoyant le dossier au 5 mai prochain.

Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél : (00224) 628 516 796

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