TPI de Dixinn : Abdourahim Bah réclame 120 millions de francs guinéens à son frère et à sa sœur

Une bataille judiciaire oppose depuis quelques temps Abdourahim Bah à son frère, Alpha Oumar Bah, et à sœur de lait, Raguiata Bah. Abdourahim Bah poursuit ses deux aînés en justice pour des faits de vol d’un montant de 120 millions de francs guinéens. A la barre du tribunal de Dixinn, les prévenus ont plaidé non coupables des faits mis à leur charge. Dans ses réquisitions, le procureur a demandé au tribunal de renvoyer les prévenus des fins de la poursuite pour délit non établis à leur encontre, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans cette procédure, Abdourahim Bah réclame à ses aînés 120 millions de francs guinéens. Montant qu’il aurait transféré à son défunt frère Mamadou Aliou Bah, lorsqu’il était au Gabon, à l’effet que ce dernier lui achète une parcelle. Il soutient à la barre du tribunal que c’est ce montant qu’Alpha Oumar Bah et sa sœur Raguiata Bah ont frauduleusement soustrait aussitôt après le décès de leur frère Mamadou Aliou Bah. « Quand j’étais au Gabon, j’ai remis cet argent à monsieur Diallo. Ce dernier est venu en Guinée remettre l’argent à mon frère Mamadou Aliou Bah. Il a acheté une parcelle pour moi. Le reste de l’argent, il l’a gardé par devers lui dans un sac. C’est quand il est décédé que l’argent qui était dans le sac a été volé par mon frère Alpha Oumar et ma sœur Raguiata Bah », accuse la partie civile à la barre.

Cependant, les deux prévenus disent ne rien savoir de ce montant. Pour eux, ils n’étaient pas informés que Abdourahim envoyait de l’argent au défunt. Le prévenu Alpha Oumar a expliqué au tribunal que lorsque son frère est décédé, ils ont pris le sac du défunt pour constater en présence de tous les membres de la famille que son frère devait un montant de 40 millions de francs guinéens à un certain Touré. « Ce montant a été pris dans le sac du défunt pour rembourser la dette. Mais dans le sac, moi je n’ai rien pris. Je ne connaissais pas le montant qui s’y trouvait aussi », a-t-il expliqué.

Dans la même lancée, dame Raguiata Bah dit ne rien savoir aussi. Pour elle, personne ne lui a parlé de l’existence de cet argent. Elle ironise d’ailleurs, en disant que le plaignant Abdourahim lui avait promis beaucoup de choses, y compris de l’envoyer à la Mecque. « Et aujourd’hui, il m’envoie à la justice pour des choses que j’ignore », a-t-elle soutenu.

Prenant la parole pour présenter ses réquisitions, le procureur Mamadou Hady Diallo dit qu’il ne nie pas que le plaignant a envoyé de l’argent à son frère. « Mais, précise-t-il, aucune pièce, aucun élément et aucun témoin ne justifie cela aujourd’hui. A l’issue des débats, il n’y a aucune pièce qui justifie l’imputabilité de cette infraction à ces prévenus. C’est pourquoi nous vous demandons de constater que l’infraction de vol n’est pas établie à leur encontre.  Donc, de les renvoyer des fins de la poursuite pour délit de vol non établis à leur encontre. Nous n’avons pas dit qu’il n’a pas envoyé de l’argent ou qu’il n’a pas été volé, mais ce vol n’est pas imputable aux prévenus », a requis le procureur.

Abondant dans le même sens que le procureur, le conseil de la défense, maître Dinah Sampil, s’interroge sur le moyen par lequel on peut croire qu’il a envoyé ce montant à son frère. « Il dit avoir envoyé de l’argent à son frère, et il a été incapable de montrer le moindre reçu ou de montrer la société par laquelle il a envoyé cet argent. L’argent dont parle Abdourahim, personne ne l’a vu, personne n’a senti son odeur. Il n’y a ni écrit quand il remettait ce montant au Gabon, ni une décharge de feu Mamadou Aliou lorsque ce dernier aurait reçu l’argent. En quoi aussi la parcelle achetée par le défunt lui appartient alors que ce n’est pas son nom qui y figure sur les papiers ? Je vous demande de faire l’application des dispositions de l’article 544 du code de procédure pénale guinéen en les renvoyant des fins de la poursuite », a plaidé l’avocat.

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 7 juin 2023.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

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