Conakry : Binta Barry condamnée au tribunal de Dixinn pour avoir maltraité sa fille adoptive de 9 ans

Fatoumata Binta Barry, comptable de profession âgée de 37 ans, est accusée d’avoir maltraitée sa fille adoptive au point de passer 45 jours sans pouvoir utiliser ses mains. Jugée au tribunal de Dixinn pour des faits de coups et blessures volontaires, elle a écopé de deux ans d’emprisonnement dont un an assorti de sursis. Le verdict est tombé dans la journée d’hier, jeudi 04 mai 2023, au tribunal correctionnel de Dixinn, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Fatoumata Binta Barry, née en 1986 à Labé, mariée et mère de trois enfants, est domiciliée à Yattaya, dans la commune de Ratoma. Elle est accusée d’avoir maltraité Houssaïnatou Kanté, âgée de 9 ans.

A la barre, elle reconnaît les faits à lui reprochés et explique ce qui s’est passé. « C’était un vendredi. Je ne suis pas allée au travail ce jour. En nettoyant la maison, j’ai retrouvé un objet de maraboutage sous mes fauteuils. Quand j’ai demandé à Houssaïnatou, elle a menti. La voisine m’avait confié du lait que j’avais mis dans le réfrigérateur. Quand elle l’a réclamé, je suis allée dans le frigo pour le prendre, mais j’ai trouvé que la petite avait presque fini le lait. Je lui demande, elle refuse de dire la vérité. Alors, je lui dis de venir je vais la corriger. Elle se met à courir dans toute la maison. J’ai pris le fil d’un chargeur gâté pour la frapper. Le lendemain, je me suis levée tôt le matin. Quand ma voisine m’a fait la remarque, je lui ai dit que j’ai frappé Hassanatou hier, et je ne sais pas ce qui m’arrive. Donc, je fais la cuisine vite pour l’amener à l’hôpital. Entre-temps, la petite est sortie derrière la cour et un passant lui a demandé qui l’avait frappée, et elle a dit que c’était sa maman… »

Suite à ses coups et blessures volontaires, la victime Houssaïnatou Kanté est restée 45 jours dans l’incapacité d’utiliser ses mains, selon le rapport médical.

Interrogé sur son état d’âme, Fatoumata Binta Barry répond : « je regrette. Depuis le jour de l’acte, j’ai regretté », a-t-elle dit à plusieurs reprises, avant de confier avoir perdu son travail de comptable à cause de ses actions.

Dans ses réquisitions, le Ministère public représenté par Alpha Bacar Cissé, soutient que la prévenue a dépassé les bornes. D’où la demande du parquet « de retenir dans les liens de la culpabilité, madame Fatoumata Binta Barry pour les faits de coups et blessures volontaires à lui reprochés. Pour la répression, tenant compte de ses précaires, du lien qu’elle partage avec cette famille, du désistement de la partie civile, de la condamner à un (1) an d’emprisonnement, assorti de sursis, et au paiement d’une amende de 500 000 GNF », a requis le Ministère Public.

Suite à une question d’Amadou Sy, président du tribunal correctionnel de Dixinn, « qu’avez-vous à dire pour votre propre défense ? », essuyant ses larmes, Fatoumata dira : « je demande pardon au monde entier, plus particulièrement à la famille de la fille. Je ne l’ai pas fait exprès », a-t-elle laissé entendre.

Finalement, le tribunal a retenu le prévenu dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, elle écope de deux ans d’emprisonnement, dont un an assorti de sursis, et au paiement d’une amende de 500 mille GNF.

Elle est en détention depuis le 29 mars 2022.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél : 628 28 61 19

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