Ousmane Gaoual Diallo aux médias : « Il ne faut pas qu’on joue à perpétuer l’hypocrisie nationale »

Ousmane Gaoual Diallo, ministre des postes, télécommunications et de l'économie numérique, porte parole du Gouvernement

Le porte-parole du gouvernement veut-il rendre les médias responsables de la salve de critiques qui déferlent sur le gouvernement de la Transition depuis l’annonce de la libération des leaders du FNDC (Front national pour la défense de la constitution) ? En tout cas, devant les professionnels de médias hier, jeudi 11 mai 2023, Ousmane Gaoual Diallo (par ailleurs ministre Ousmane Gaoual Diallo, ministre des postes, des télécommunications et de l’économie numérique), a demandé qu’on arrête à « perpétuer l’hypocrisie nationale » dans le pays.

Ousmane Gaoual Diallo, ministre des postes, des télécommunications et de l’économie numérique, porte parole du Gouvernement

« Hier, chacun d’entre vous, dans vos médias respectifs, se faisait l’écho de l’appel des religieux, des forces vives pour demander à l’exécutif d’agir pour libérer les acteurs de la société civile et d’autres. Le gouvernement accède à cette demande (…), le lendemain c’est vous qui dites qu’il y a une immixtion de l’exécutif dans le judiciaire. Mais, qu’est-ce qu’on veut dans notre pays ? Il ne faut pas qu’on joue aussi à perpétuer l’hypocrisie nationale… L’exécutif a bien tenu compte de la doléance présentée par les religieux, cela ne met pas fin à la justice (…), le lendemain il n’y avait à taper sur le Premier ministre pour immixtion dans le judiciaire », a dit Ousmane Gaoual Diallo.

En détention à la maison centrale de Conakry depuis le 1er août 2022 (pour certains d’entre eux), les leaders du FNDC (Oumar Sylla alias ‘’Foniké Manguè’’, Ibrahima Diallo et Billo Bah) ont été libérés dans la soirée d’avant-hier, mercredi 10 mai 2023, grâce à une médiation des leaders religieux. Mais, cette « libération extrajudiciaire » a été vivement critiquée par les acteurs de la justice à Conakry. Le barreau de Guinée a dénoncé « des dysfonctionnements de la justice » qui donnent l’impression que « l’appareil judiciaire continue à être un instrument entre les mains des détenteurs du pouvoir politique ». Le conseil de l’ordre des avocats de Guinée a même déclaré une « journée sans audience » pour protester contre ces « dysfonctionnements ».

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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