Réouverture du Centre commercial Sanloyah de Kindia : des anciens occupants interpellent les autorités

Le centre commercial Sanloyah, dans la commune urbaine de Kindia, fermé depuis le 11 novembre 2020 par le régime Alpha Condé, pour être rouvert prochainement après certains travaux de rénovation effectués par la Direction préfectorale du patrimoine bâti public. Mais par crainte de manipulation et de favoritisme, les femmes marchandes de ce centre commercial réclament leur réinstallation. Tel est le constat fait par un des correspondant de Guineematin.com à Kindia.

Mamadou Bodié Baldé, président de la Chambre préfectorale de commerce, d’industrie et d’artisanat de Kindia, est revenu sur l’éventuelle réouverture du centre commercial Sanloyah, conformément à l’annonce faite par les autorités administratives et communales.

Mamadou Bodié Baldé, président de la Chambre préfectorale de commerce, d’industrie et d’artisanat de Kindia

« Suite à l’éventuelle ouverture de ce centre commercial, la chambre préfectorale de commerce de Kindia avec ses opérateurs économiques est bien accueillie chez nous. Nous saluons l’initiative du gouvernement de la transition. La fermeture de ce centre, c’est quelque chose que la chambre de commerce ne souhaitait pas. La crise de places que nous enregistrons dans notre centre-ville est trop. Si vous avez bien constaté, nos marchands sont sur la route. D’autres se trouvent dans leurs maisons et ils n’ont pas les moyens d’exercer leur commerce. Donc, si le gouvernement de la transition a mandaté la direction régionale du patrimoine bâti public, c’est en commun accord avec le gouverneur de la région, le préfet, la direction préfectorale de commerce et peut être la mairie. Nous attendons à tous les niveaux parce que la chambre préfectorale de commerce de Kindia n’est pas saisie officiellement. La chambre de commerce étant une institution légale, un service étatique, nous attendons les autorités à tous les niveaux. La mairie ne nous a jamais associée dans ce cadre, si on se réfère au dernier cas de la situation des boutiques et magasins du marché Wambélé de la commune Urbaine. Les autorités d’ici attendent les instructions de la direction nationale du patrimoine bâti public. Nous n’avons pas reçu d’abord Mr Cissé, le directeur préfectoral du patrimoine bâti public de Kindia qui gère les affaires en ce moment. C’est lui qui a fait la peinture, la confection et la fermeture des grandes portes, l’installation du courant, l’immatriculation des places et autres avec son équipe. Nous les voyons sur les lieux. Mr Cissé n’est jamais venu nous consulter. On ne connaît pas officiellement à qui reviendra l’explication du centre », a-t-il laissé entendre.

Mamadou Bodié balde, président de la chambre préfectorale de commerce, d’industrie et de l’artisanat de Kindia

En ce qui concerne les bruits qui tournent autour de ce grand centre, qui probablement reviendra au portefeuille de l’Etat en ce qui concerne l’occupation des boutiques et magasins par les marchands, le président de la chambre de commerce préfectorale affirme : « les différentes femmes qui occupaient des places dans le centre commercial Sanloyah avant sa fermeture du 11 novembre 2020 qui relèvent de la chambre de commerce sont parties rencontrer le directeur préfectoral de la chambre de commerce, d’industrie et des PME pour exprimer leurs inquiétudes… Sur ce, nous demandons au gouvernement que ce centre revienne à l’État ou à la main de l’ancien opérateur économique, feu Elhadj Ousmane Fatako Baldé, les premiers occupants, ceux qui sont en vie et qui ont les moyens de payer les locations, qu’on leur remette leurs places. Nous avons la liste de tous les anciens occupants », a plaidé le président de la chambre de commerce, Mamadou Bodié Baldé.

Hadja Fatoumata Camara, porte parole des anciens vendeurs du centre commercial Sanloyah

Pour sa part, Hadja Fatoumata Camara, porte-parole des anciens occupants du centre commercial Sanloyah, interrogée par notre reporter, explique leurs inquiétudes avant de demander leur réinstallation. « Nous sommes allés rencontrer le Directeur préfectoral de commerce, d’industrie et des PME, en présence du président de la chambre préfectorale. Certains parmi nous ont été bombardés de gaz lacrymogènes avant de sortir. Nous avons perdu nos marchandises. Nous avions posé notre doléance afin qu’ils nous laissent là-bas. Et nous sommes prêts à payer soit à l’État ou à Elhadj Sans loi pour ne pas que les commerçants perdent leurs économies. Maintenant, nous avons tout perdu. Donc, comme ils ont renouvelé le centre et que la remise sera faite bientôt, nous attendons qu’on nous réinstalle sur nos anciennes places. C’est le souhait de tout le monde. Nous ne sommes pas prêts à faire la confrontation encore moins à faire la bagarre », a expliqué Fatoumata Camara.

Mme Marie Bangoura, présidente des femmes vendeuses à Avaria (Kindia)

Par contre, des femmes vendeuses du marché Avaria se plaignent du manque de places dans les marchés de Kindia. Marie Avarié Camara, présidente des femmes vendeuses Avaria, se réjouit de la récupération du marché par l’État afin de remettre à la population. Elle sollicite 20 magasins au compte des vendeuses d’Avaria. « Nous n’avons pas de places au marché de Kindia. La réouverture très prochaine du centre commercial CFAO par les autorités est bien accueillie chez les citoyens de Kindia. Pour cela, nous avons sollicité auprès des autorités, notamment Mr le gouverneur, Mr le préfet et Mr le Maire de Kindia de nous aider à avoir des places. Nous sommes fatiguées de rester aux emprises de la route. Alors, nous sollicitons 20 magasins à l’ancien centre commercial Sanloyah. Nous sommes des femmes, c’est pour quoi on veut ces magasins pour stocker au moins nos marchandises », a déclaré la présidente des femmes vendeuses d’Avaria.

Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 628 516 796

Facebook Comments Box