Une mineure violée et séquestrée pendant 9 mois à Conakry : « Lamine Nabé est mentalement malade… »

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Mohamed Lamine Nabé, jugé pour des faits de viol et séquestration au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la mairie de Ratoma, était à la barre lundi dernier, 22 mai 2023. A l’occasion de l’audience, son avocat a pris la parole pour le présenter comme étant privé de ses facultés mentales. Pourtant, il est jugé pour avoir violé et séquestrée une mineure de 14 ans pendant 9 longs mois. L’accusé a fini par être déclaré comme déficient mental et acquitté par le tribunal criminel, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

En détention depuis le 14 mai 2020, Mohamed Lamine Nabé a comparu par-devant le tribunal criminel pour répondre des faits de viol et de séquestration. Une fois à la barre, il y a eu la lecture de l’ordonnance de renvoi devant la juridiction de jugement. Dans cet acte, il est mentionné qu’au mois d’août 2019, Mohamed Lamine Nabé a enlevé A.L.D sur une moto lors d’une manifestation, prétextant l’envoyé dans un endroit sûr. Il va l’envoyer vers Kobaya Fossidet, dans la commune de Ratoma, dans une concession où elle aurait été séquestrée pendant neuf (9) mois.

À l’enquête préliminaire, Mohamed Lamine Nabé avait reconnu à moitié les faits de séquestrations en disant ne l’avoir retenue que pendant sept (7) mois.

Dans les explications, A.L.D dit avoir été pénétrée sexuellement pendant des mois ; ce, à plusieurs reprises dont elle ne peut déterminer le nombre de fois.

L’avocat de la défense, Maître Sylla, a parlé d’un cas compliqué. « Mohamed Lamine Nabé est une personne mentalement malade. Il ne peut distinguer le bien du mal. Il est établi et prouvé. Il est justifié que la personne qui est par-devant vous est malade. Je voudrais vous demander d’appliquer la loi pour l’envoyer dans un hôpital ; l’article 21 du code pénal qui souligne l’irresponsabilité lorsque le prévenu est dans un moment de démence. Il ne jouit pas de toutes ses facultés mentales Monsieur le Président », a plaidé l’avocat de la défense qui a réitéré sa demande de déclarer son client irresponsable dans cette affaire.

Allant dans le même sens, le Ministère Public représenté par Amara Camara a requis l’application des dispositions de l’article 21 du code pénal guinéen et 544 du code de procédure pénale. « Ce renvoi est justifié. Dans ce dossier, il y a un rapport médical légal qui indique qu’au moment des faits, l’accusé ne possédait pas toutes ses facultés mentales », a-t-il dit dans ses réquisitions.

La partie civile étant présente, le Tribunal va demander à la représentante de la victime de donner son point de vue sur la réquisition du procureur et la plaidoirie de la défense. « Nous pardonnons. Dans sa famille, il y a la démence. Je suis allée là-bas. Moi, ce que je peux vous demander, c’est de le libérer. Vu la situation, c’est moi-même qui vous demande votre clémence pour le libérer », a plaidé la représentante de la victime.

Le Tribunal, après en avoir délibéré, constate le certificat d’acte médical de Mohamed Lamine Nabé, ordonne sa mise en liberté, sa mise dans un centre psychiatrique et son bilan de santé.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél : 628 28 61 19 

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