Alors que le procureur avait requis deux ans de prison avec sursis et deux millions d’amende pour chacun des prévenus et que les avocats de l’agent judiciaire de l’État avaient demandé le paiement de vingt milliards de francs guinéennes comme dommages et intérêts, le tribunal de première instance de Dixinn (délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry) a renvoyé Oumar Sylla (Foniké Menguè), Ibrahima Diallo et Saïkou Yaya Barry des fins de la poursuite pour délits non-constitués à leur égard. Il est ainsi allé dans le même sens que les plaidoiries des conseils de la partie civile, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui a suivi le verdict.
C’est aux environs de 10 heures que le président du tribunal, Kabinet Keïta, a fait son entrée dans la salle d’audience située dans l’enceinte de la Cour d’appel de Conakry pour rendre sa décision dans cette affaire très attendue par l’opinion publique. Après avoir demandé aux deux prévenus de rejoindre la barre, il a fait lecture de la décision du tribunal.
« Le tribunal, statuant publiquement à l’égard de Ibrahima Diallo, Oumar Sylla (alias Foniké Mengué) par défaut à l’égard de Saïkou Yaya Barry en matière correctionnel et en premier ressort après en avoir délibéré, renvoi Oumar Sylla (alias Foniké Mengué), Ibrahima Diallo et Saïkou Yaya Barry des fins de la poursuite pour délit de provocation direct à un attroupement armé car non constitué à leur égard. Les renvoie aussi des fins de la poursuite pour délit de complicité de coups et blessures volontaires, destruction d’édifices publics et privés et non établi pour la première et non imputable pour la seconde à leur égard. Renvoie le ministère public et l’agent judiciaire de l’État et Sékou Kalo à se pourvoir », a dit président du tribunal correctionnel devant plusieurs journalistes et sympathisants du FNDC qui ont aussitôt laissé éclater leur joie.
Les deux leaders du FNDC et le membre du bureau politique de l’UFR ont été arrêtés en fin juillet 2022 après un appel à manifester lancé. Le coordinateur national, le responsable des opérations du FNDC ont été libérés le 10 mai dernier après avoir passé 9 mois à la maison centrale de Conakry. Le Secrétaire Exécutif de l’Union des Forces Républicaines avait pour sa part bénéficié un peu plus tôt d’une libération pour aller se faire soigner en dehors de la Guinée.
Les avocats de la défense ont salué la décision rendue par le tribunal, alors que le parquet et les conseils de l’agent judiciaire de l’État l’ont décriée. Si pour le moment ils ne relèvent pas appel, ils n’excluent pas de le faire car disposant de 15 jours pour le faire.
De Kaloum, Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com
