Propos ethnocentriques : le parquet de Coyah demande 4 mois de prison ferme contre Jack Woumpack

Le procès de Kokoly Bignamou Haba, alias ‘’Jack Woumpack’’, se poursuit ce mardi, 20 juin 2023, au tribunal de première instance de Coyah. Il est poursuivi par le collectif contre la haine ethnique en Guinée (représenté par Thierno Madiou Bah, Abdoulaye Oumou Sow, Sally Bilaly Sow et Thierno Diallo) à cause de ses propos ethniques et racistes contre la communauté peulh. Le procureur Almamy Sékou Camara a requis un an d’emprisonnement (dont 8 mois assortis de sursis et 4 mois ferme) et au paiement de 80 000 000 de francs guinéens d’amende, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est à 11 heures 27’ que Jack Woumpack est arrivé ce mardi dans la salle d’audience du tribunal de première instance de Coyah. Il paraissait exténué et il était tenu par un garde pénitentiaire.

A l’ouverture de l’audience, les parties ont entamé la phase des réquisitions et plaidoiries. Le ministère public a demandé au tribunal d’entrer en condamnation contre le prévenu pour les faits poursuivis à son encontre.

« Il vous souviendra que c’est à la date du 8 juin 2023 sur les réseaux sociaux que Jack Woumpack a tenu des propos qui troublent à l’ordre public. Et, suite à cela, le collectif contre la haine ethnique en Guinée (Thierno Madiou Bah, Abdoulaye Oumou Sow) s’est saisi du dossier. Monsieur le président, l’impact que ses propos ont eu sur cette société sont négatifs. Il y a eu des altercations entre des ethnies sur les réseaux sociaux suite à sa sortie. Nous sommes aujourd’hui dans un pays très fragile et tout cela est arrivé à cause de la politique. Nous sommes dans un État où il y a des dialectes, nous sommes dans un pays où il y a des brassages ethniques où un soussou a épousé un peulh ou malinké. Nous devons chercher à unir ces ethnies et non à les diviser. Il a reconnu ses propos qui ont eu des répercussions négatives dans la société. Donc, qu’il faille sanctionner monsieur le président pour qu’à la longue qu’il sache méditer ce qu’il va dire sur les réseaux sociaux… C’est pourquoi je m’en vais demander à votre tribunal que les réseaux sociaux lui soient interdits pour un temps que votre tribunal décidera. Je demanderais au tribunal de retenir l’artiste Jack Woumpack des liens de culpabilité de ces infractions et le condamner à un an d’emprisonnement, dont 4 mois ferme et 8 mois assortis de sursis et à un payement d’une amende de 80. 000.000 de francs guinéens », a requis le procureur Almamy Sékou Camara.

De son côté, l’avocat de la défense, Me Fodé Mohamed Béavogui, a demandé au tribunal de renvoyer son client des fins de la poursuite pour délit non constitué.

« Nous demandons de renvoyer notre client des fins de la poursuite pour délit non constitué. Et, si vous devez entrer en condamnation, Monsieur le président, nous vous demandons de l’accorder de large circonstances atténuantes », a-t-il plaidé.

Pour sa part, l’artiste Jack Woumpack a demandé pardon au tribunal et à la communauté peulh. Il dit avoir regretté ses actes. « Je remercie tous ceux qui sont venus m’apporter leur soutien. Aujourd’hui je sais ce que je ne savais pas hier. Car, j’ai beaucoup appris de ce procès. Je demande pardon au président du tribunal et à tous. Sur ce, je demande également à tous ceux qui sont présents ici dans la salle de s’ajouter à moi pour demander à mes parents peulhs de me pardonner. Je ne répéterai plus cet acte, car je regrette fort mes actes », a-t-il dit.

La décision du tribunal dans cette affaire est attendue dans les prochaines heures dans cette affaire.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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