TPI de Dixinn : Mme Oumou Diabaté réclame 61 545 000 GNF à Abdoul Karim Keïta jugé pour escroquerie

Abdoul Karim Keïta et sa sœur Mabinty Soumah ont comparu jeudi dernier, 15 juin 2023, devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Ils sont poursuivis par Mme Oumou Diabaté pour « escroquerie » portant sur 61 545 000 francs guinéens. Les prévenus reconnaissent avoir eu affaires avec la partie civile, mais ils réfutent en bloc les accusations d’escroquerie, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A la barre, Abdoul Karim Keïta a dit avoir vendu un terrain à Mme Oumou Diabaté. Mais, il a plaidé non coupable des faits d’escroquerie qu’on lui colle à la peau.

« Tante [Oumou Diabaté] est venue me voir pour l’aider à avoir des parcelles. Je n’ai pas fait d’escroquerie. Les documents du terrain sont au nom de ma sœur. Tante Oumou sait que le domaine appartient à ma grande sœur. J’ai un mandat verbal de ma sœur pour vendre son terrain. Le premier versement, c’est moi qui ai reçu l’argent, 36 millions. Quand j’ai reçu ce montant, je l’ai envoyé à ma sœur pour son traitement. Ma sœur viendra ici pour témoigner. Elle (Oumou Diabaté) doit me poursuivre, je suis d’accord, mais pas pour escroquerie. Si elle n’a pas de terrain, elle n’a pas son argent, elle peut parler d’escroquerie. Elle connaît l’histoire du terrain. Je gère la sécurité du terrain. J’ai été intermédiaire entre elle et ma sœur. Quand elle a fait le premier versement, je lui ai donné le reçu. Elle voulait trois parcelles. J’ai fait aussi la photocopie du morcellement… Je suis allé à la commune, je leur ai dit que le terrain nous appartient depuis plus de 20 ans. Après ça, il y a un autre groupe qui dit que le terrain leur appartient. Une centaine famille Camara. À part la commune, j’ai porté plainte contre X à la gendarmerie de Coyah. Tante Oumou me dit : laisse cette procédure, je me suis compris avec eux », a-t-il indiqué.

Cette déposition de Abdoul Karim Keïta est corroborée par sa sœur Mabinty Soumah, la propriétaire des parcelles vendues.

« Ma mère a été la marraine de tante Oumou. Les parcelles m’appartiennent et je n’ai vendu à personne d’autre, à part elle. La première vente, cela fait 3 à 5 ans en arrière. J’ai vendu trois parcelles à tante Oumou. La dernière parcelle, elle l’a achetée pour l’une de ses nièces. Et, c’est sur cette parcelle qu’elle n’arrive pas à travailler. À la première vente, j’étais malade en phase d’être évacuée. C’est mon frère qui s’en est occupé. Je lui ai conseillé de porter plainte contre les personnes qui l’empêchent de travailler et je viendrai l’appuyer pour dire que c’est moi qui l’ai vendu le terrain », a-t-elle déclaré.

Pour l’avocat de la défense, la partie civile devait porter plainte contre les gens qui la fatiguent et non contre ses clients. Alors que, de son côté, le ministère public suggère « une enquête de moralité » dans cette affaire. Mais, pour la partie civile, Oumou Diabaté, les prévenus sont des escrocs.

« L’histoire c’est quoi, c’est la famille. C’est à cause du comportement des enfants que je suis là, sinon je ne vais jamais envoyer la famille de ma marraine en justice. Mabinty ne connaît pas le terrain. Et, quand je dis à Karim, il n’a pas le temps. Je suis allée voir un huissier, ce dernier a convoqué Karim, mais il a dribblé ce dernier. Ma fille m’embête. J’ai payé ça en mars 2015. J’ai des difficultés. En 2021, j’ai payé pour ma nièce. Je ne peux pas travailler à leur place. Moi je veux mon argent. J’ai eu l’initiative d’acheter ce terrain pour ne pas gaspiller l’argent », a-t-elle dit.

« Est-ce que vous pouvez nous dire si ces personnes sont des escrocs ? », demande alors le Ministère Public.

Et, Oumou Diabaté de répondre : « surtout Karim ».

Finalement, le tribunal a renvoyé l’affaire au 22 juin 2023 pour les réquisitions et plaidoiries.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tel : 628 28 61 19

Facebook Comments Box