Vers la Tabaski à Kindia : un bélier vendu jusqu’à 5 millions GNF au parc de Caravansérail

Le bélier vendu à cinq millions de francs guinéens

Dans moins de 48 heures, les fidèles musulmans de Guinée vont célébrer l’Aïd El Kébir, la fête de Tabaski, ou encore la fête des moutons. Pour célébrer cette grande fête musulmane, de nombreux guinéens prennent d’assaut les marchés à bétail pour se trouver un animal destiné au rituel sacrificiel. Dans la commune urbaine de Kindia et dans certaines localités relevant de la préfecture, les prix des béliers ont connu une hausse étonnante. Un bélier peut coûter jusqu’à 5 millions de francs guinéens au parc à bétail de Caravansérail, dans la commune urbaine, rapporte Guineematin.com à travers ses correspondants basés dans la préfecture.

Durant 3 jours l’équipe de Guineematin.com a fait une tournée dans certaines localités de Kindia, notamment à Madina Oula, Samaya, Mambia et Friguiagbé pour une comparaison des prix de bétails. Constat ? Les prix sont à la hausse et coûtent les yeux de la tête.

Ibrahima Sory Bangoura, rencontré à Madina. « Mon ami, le bélier est moins cher en ville qu’ici à l’heure-là, parce que les bergers savent tout ce qui se passe en ville à l’approche de cette fête. Donc, c’est pratiquement la même chose jusqu’à près la fête. Après la fête, tu peux trouver ici un bon animal, un mouton à 500, 700 jusqu’à 800 000 francs guinéens, bien en forme et bien nourri. Mais aujourd’hui, si tu ne paies pas au-delà de deux millions GNF, il vaut mieux rester en ville… ».

Même son de cloche chez Fodé Camara, de la localité de Samounkiri Maléyah. « Chez nous ici, c’est plus que cher, parce que quand tu vois un bon taureau ou un bélier ici, on te dit carrément que quelqu’un a déjà acheté. Ils préfèrent vendre aux autres parce qu’ils ont plus de moyens que nous, parce qu’ils ont de l’argent. C’est ça la vérité. Des fois même, les gens négocient les béliers à leurs naissances, tellement que c’est devenu de l’or », révèle notre interlocuteur.

Moalim Aboubacar Sylla, vendeur de bétails à Caravansérail

Dans le parc situé dans la commune urbaine de Kindia, un mouton se vend jusqu’à 5 millions de francs guinéens. « Ici, ça dépend de la qualité que tu veux. Le bélier du Mali que tu vois là est à 5 millions GNF et il est presque acheté car quelqu’un nous a dit de garder pour lui. Mais, il y en a d’autres aussi. Il y en a pour un million, un million 500, deux millions jusqu’à trois millions de francs guinéens. Comme le bélier que vous voyez là-bas, il est à 3 millions 800 mille GNF. Il vient aussi du Mali », a expliqué Moalim Aboubacar Sylla, vendeur de bétails à Caravansérail.

Mamadouba Sylla, président des vendeurs de bétails à Caravansérail

A la question de savoir pourquoi les bétails venant du Mali sont plus que chers, Mamadouba Sylla, président des vendeurs de bétails à Caravansérail, justifie cette cherté des prix par les difficultés d’approvisionnement en République du Mali et les frais de transport et de douane. « Ce n’est pas nous aussi, les bétails sont devenus très chers au Mali. C’est au Nord du Mali qu’on prenait les bétails. Mais vous savez qu’il y a une instabilité là-bas depuis quelques temps maintenant. C’est pourquoi le peu qui provient de ce pays est très cher aujourd’hui. A cela s’ajoutent les frais de la douane qu’on paye à la frontière. Mais, c’est presque comme les béliers de chez nous ; et la seule différence, c’est que ceux du Mali sont géants et les clients aiment vraiment ça », a expliqué Mamadouba Sylla.

Hadja Daloba Guirassy

De son côté, Hadja Daloba Guirassy, une cliente rencontrée au parc à bétails, se plaint de la cherté des prix des béliers. « Les moutons coûtent très chers. L’année dernière, j’ai acheté un bélier à 1 million 400 mille francs guinéens. Mais cette année, j’ai acheté ce petit bélier dans ma voiture à 1 million 600 mille francs guinéens. Il y a un autre, mais les vendeurs m’ont dit que c’est à 2 millions 500 mille francs. Donc, je pars pour la maison prendre l’argent pour acheter. Ça aussi, c’est parce que nous, on immole deux béliers chaque année », a témoigné Hadja Daloba Guirassy.

C’est le même constat qui se dégage à Abattoir, le plus grand point de vente de ruminants de la commune urbaine, où un bœuf se négocie entre 4 à 10 millions de francs guinéens.

Le bélier vendu à cinq millions de francs guinéens

De Kindia, Mohamed M’bemba Condé et Amadou Batouala Diallo, pour Guineematin.com

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