Escroquerie sur 570 mille dollars : le parquet de la CRIEF requiert 5 ans de prison contre Abdoul N’Diaye

L’audience d’hier, mercredi 05 juillet 2023, à la Cour de répression des infractions économiques et financières dans cette affaire était consacrée aux plaidoiries et réquisitions. À l’issue de ses plaidoiries, le procureur spécial auprès de cette Cour a requis 5 ans d’emprisonnement contre Abdoulaye Ndoye NDiaye, ressortissant sénégalais, jugé pour « escroquerie, usurpation de fonction et de titre, association de malfaiteurs, faux et usage de faux », au préjudice d’Abdourahmane Mohamed Zaïdine, nigérien, a appris Guineematin.com à travers un des ses reporters.

Il est reproché à ce prévenu de s’être fait passer pour un douanier sénégalais en 2021 afin d’escroquer 570 000 dollars à la partie civile, qui souhaitait envoyer des œuvres d’art à Dubaï via Niamey-Dakar. Abdoulaye Ndoye N’Diaye aurait reçu l’appel d’un certain Aljabine qui lui aurait recommandé de communiquer avec Abdourahamane Mohamed Zaidane en se faisant passer pour un colonel de la douane sénégalaise. Il aurait donc échangé avec la partie civile, qu’il a rassuré pouvoir embarquer ses caisses contenant les œuvres d’art en destination de Dubaï. Mais il demandait à chaque fois de l’argent à la « victime » lui faisant croire que l’embarquement se heurte à des problèmes. Finalement, lui et ses complices auraient donc dit à M. Zaidane que l’avion a changé d’itinéraire pour atterrir à Conakry, mais que seuls eux pouvaient venir résoudre le problème. C’est ainsi que la partie civile a payé son billet d’avion et les frais de voyage. À Conakry, il a rejoint plusieurs autres personnes de sa bande pour fabriquer de faux cachets, des signatures et obtenu des talkie-walkie faisant croire qu’ils étaient des agents de l’aviation civile ayant une compagnie aérienne. C’est comme ça qu’ils ont extorqué le montant incriminé.

Dans ses réquisitions, Moustapha Mariama Diallo assure que le prévenu a agi avec un réseau mafieux, une association de malfaiteurs. Pour lui, il n’y a pas l’ombre d’un doute que les faits sont constitués contre Abdoulaye Ndoye NDiaye. Selon lui, il a soutiré l’argent en se faisant passer pour un colonel de la douane alors qu’il n’en a pas la qualité, et il a agi avec d’autres personnes. « Il résulte que les faits sont constitués à son encore. C’est un délinquant de dimension sous-régionale », a expliqué le procureur spécial. Ainsi, il a requis 5 ans de prison contre lui et le paiement d’une amende de 50 000 000 GNF. En outre, il a demandé à la Cour de faire droit aux recommandations de la partie civile.

Convaincu de la culpabilité du prévenu, Me Sory Bailo Barry, avocat de la partie civile, a sollicité le paiement de 17 000 000 de dollars à titre principal et 50 000 000 de dollars comme dommages et intérêts en faveur de son client. Et le parquet et l’avocat se sont fondés sur le procès verbal fait au niveau du juge d’instruction dans lequel le prévenu a reconnu les faits « devant ses avocats », ont-ils précisé.

Me Kabinet Kourala Keïta, avocat

Mais pour Me Kabinet Kourala Keïta, avocat de la défense, Abdoulaye Ndoye NDiaye est venu en Guinée pour étudier la possibilité d’implanter une société du nom d’Afrique Air assistance. Il ajoute que la famille de son client évolue dans le domaine des compagnies aériennes. « Lorsqu’il est venu, il a pris le véhicule de Youssouf Ndao (son ami), c’est dedans qu’il a été interpellé par la brigade de recherche de Matam. Il a subi des tortures, c’est pourquoi il a fait des aveux », a-t-il argumenté.

Par ailleurs, il indique que le parquet et la partie civile n’ont apporté aucun reçu prouvant que son client a reçu le montant mis en cause. Et il ajoute que la partie civile n’a jamais daigné comparaître ni à l’instruction, ni devant la Cour.

« C’est un coup monté contre mon client pour le punir injustement. Il a été détenu arbitrairement sans preuve de la remise d’un quelconque montant », a soutenu Me Keïta, avant de demander la relaxe pour Abdoulaye Ndoye NDiaye pour délit non-constitué.

Pour son dernier mot, le prévenu dit vouloir prouver, s’il est remis en liberté, qu’il n’est pas un délinquant comme le dit le parquet et qu’il travaille pour gagner dignement sa vie.

Déclarations après lesquelles la Cour a renvoyé l’affaire au vendredi 12 juillet 2023 pour rendre sa décision.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

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