Un père de famille traine son fils au tribunal : « je veux qu’il reste en prison »

Le jeune Oumar Thiam a comparu au tribunal correctionnel de Dixinn délocalisé à la mairie de Ratoma où il est jugé pour menaces de mort contre son père biologique. A l’audience du mardi dernier, 4 juillet 2023, le prévenu a reconnu les faits mis à sa charge, arguant souffrir d’instabilité mentale. Son père réclame qu’il soit maintenu en détention pendant au moins 6 mois, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

En détention depuis le 13 juin 2023, Oumar Thiam est reproché d’avoir menacé de mort son père biologique Ousmane Thiam. À la barre, le prévenu n’a pas nié les faits à lui reprochés. Néanmoins, il justifie son acte par une dépression mentale. « Ça, s’est passé il y a au moins trois mois. J’étais malade mentalement. On m’a même envoyé à la psychiatrie. Je ne savais pas ce que je faisais. Je n’ai jamais menacé mon père intentionnellement. Actuellement, la maladie est partie », soutient-il.

Appelé à son tour à la barre, Le père du prévenu, Ousmane Thiam, a donné sa version des faits. Il a dit avoir peur de son fils qui aurait tenté de lui faire du mal tout en terrorisant la famille. « C’est au moment où il étudiait qu’il a arrêté de façon prématurée, en 10ème année. Il est parti au Maroc. Après son retour, il était même capable d’enlever les portes de ma maison pour les revendre. Je suis pas là parce qu’il m’a menacé de mort. J’ai eu peur. Je suis là pour que la justice m’aide. Il a pris un couteau contre moi. Il ne m’a pas blessé, car les gens sont vite intervenus. Oumar Thiam est mon propre fils. J’ai 16 enfants. C’est lui seul qui a ce comportement. Il consomme la drogue. Je lui ai dit que s’il n’arrête pas de prendre la drogue, de ne pas venir à la maison. Je loge à Wanindara. J’ai trois femmes et une a déserté le foyer. C’est après la menace que je l’ai envoyé dans un centre. Quand on prépare à manger, il dit qu’il veut du café, ou de l’atiéké. Je lui donne tout l’argent que j’ai. Je demande au Tribunal de m’aider à ce qu’il ne retourne pas chez moi. Je veux qu’il reste en prison pendant six (6) mois », a lancé le pauvre Ousmane Thiam.

« On ne menace pas de mort son père. C’est une circonstances aggravante », a martelé le parquet. Dans ses réquisitions, le représentant du Ministère public, Siba Toupou, après avoir rappelé les difficultés encourues par les migrants et leurs familles, a fait savoir que le prévenu savait ce qu’il faisait. Siba Toupou n’a pas manqué par ailleurs, de relever la responsabilité du père face aux agissements du prévenu. « Le père ne peut plus éduquer son enfant », a-t-il lancé, faisant allusion au nombre d’enfants (16) que possède la partie civile.

« Le Ministère Public que je représente requiert qu’il vous plaise, Monsieur le président, de retenir Oumar Thiam dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, de le condamner à six (6) mois d’emprisonnement. Je n’ai pas besoin d’amende venant de lui », a requis Siba Toupou qui enchaîne : « les gens qui menacent leurs pères n’ont pas leur place dans la société… ».

Le Tribunal renvoie le dossier au 11 juillet 2023 pour rendre sa décision.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél : 628 28 61 19

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