Oumou Soumah et Abdoulaye Soumah, alias KPC, sont jugés au tribunal correctionnel de Dixinn délocalisé à la mairie de Ratoma. Leur procès, qui a commencé mardi dernier, 4 juillet 2023, fait suite au vol de 70 téléphones et de la somme d’un million de francs guinéens dans un container appartenant à Mamady 1 Camara. A la barre, les deux prévenus ont nié les faits mis à leur charge, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Détenu depuis le 7 mars 2023, Oumou Soumah et Abdoulaye Soumah, alias KPC, sont tous deux poursuivis pour vol aggravé au préjudice de Mamady 1 Camara. Se rejetant la faute, les deux prévenus ont nié en bloc les accusations portées à leur encontre.
Le premier à s’expliquer est Abdoulaye Soumah. « Mohamed est mon maître. Il a été arrêté en premier parce que c’est lui qui avait le téléphone. C’est moi qui le lui ai vendu. J’ai acheté ce téléphone des mains de Oumou Soumah, c’est elle qui est venue me le proposer. Mohamed m’a dénoncé et quand on m’a arrêté, j’ai dénoncé aussi Oumou. Mais Mohamed lui, a été libéré. J’ai acheté le téléphone à 800 000 GNF pour me connecter, mais il y avait un GPS et je n’arrivais pas à me connecter avec. J’ai renvoyé le téléphone chez Oumou, mais elle m’a dit qu’elle ne peut pas me rembourser. C’est pour cela que j’ai revendu à mon maître à 500 000 GNF. Mais, il a juste payé 400 000 GNF. Mon lien avec Oumou, je loge chez elle. Moi, je ne la connaissais pas avant », a-t-il déclaré dans ses réponses aux questions du Tribunal et celles du parquet.
Faisant face aux mêmes interrogations, Oumou Soumah, domicilié au quartier Kakoumbaya dans la préfecture de Coyah, mère de deux enfants, contredit cette déclaration. « KPC a été mon petit ami pendant un certain temps, presque deux mois comme ça. Même son ami, le témoin qu’il a présenté ici, peut le confirmer. Je ne vivais pas en Guinée avant. Quand je suis revenue, c’est son ami Bafodé lui-même qui a été le premier à me draguer. J’ai décliné sa candidature. Après, KPC m’a dragué et j’ai accepté sa candidature. A l’époque, il n’était pas marié. Quand j’ai su qu’il était sur le point de prendre une femme, je l’ai abandonné. C’est son ami qui est logé chez nous. J’ai deux fils. Le premier, son père est décédé, et le second, son père travaille à la casse. Il m’envoie 400 000 GNF chaque deux semaines et je vends aussi des galettes à base de coco », a déclaré Oumou Soumah à son tour.
« Pourquoi on vous appelle la facilitatrice dans le quartier ? », a demandé le Ministère Public. « Je ne fais pas ça dans le quartier », a-t-elle répondu.
Ne comptant pas lâcher prise, le procureur a alors asséné : « Ce n’est pas votre première fois d’aller à la maison centrale », a dit Siba Toupou.
Après avoir expliqué les circonstances dans lesquelles il a trouvé sa boutique (le container), situé au quartier Sonfonia, Mamady 1 Camara a demandé au Tribunal de l’aide. « Je souhaite récupérer mes biens que j’ai perdus. Les téléphones sont estimés entre 30 et 35 millions de francs guinéens. À cela s’ajoute la somme d’un million de francs guinéens que j’avais à l’intérieur du container. Ils ont cassé ma boutique en faisant un trou. Je demande 200 000 GNF comme dommages et intérêts », a dit la partie civile.
S’adressant aux deux prévenus, le président du tribunal Mohamed Keïta interroge : « Comment allez-vous restituer son argent ? ». Fondant en larmes, Oumou Soumah répond qu’elle n’a pas cette somme.
Finalement, le tribunal a renvoyé l’affaire au 11 juillet 2023 pour les réquisitions et plaidoiries.
Kadiatou Barry pour Guineematin.com
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