Échec du concert de Maître Gims à Conakry : Amadou Diallo (promoteur culturel) jugé pour 90 mille dollars

Les 28 et 29 avril 2023, le célèbre rappeur franco-congolais, Maître Gims s’est produit au Chapiteau By Issa et au stade Petit Sory de Conakry. Son concert avait été Co-organisé par MLP Boss et de MLZ dirigé par Amadou Diallo alias ‘’Zam’’, un promoteur culturel guinéen basé en France. Et, pour ce projet qui s’annonçait prometteur, Zam avait emprunté 90 dollars à un certain Mohamed Touré. Malheureusement, ce concert a viré au fiasco. Le public mélomane de la capitale guinéenne a quasiment zappé l’événement. Et pire, un problème technique au stade Petit Sory a contraint la méga star du rap français à descendre du podium après son premier son devant le modeste public qui l’acclamait. Les forces de l’ordre avaient aussi tiré du gaz lacrymogène dans ce stade pour disperser les spectateurs mécontents. Ça a été un échec total et Zam n’a pas récolté les fonds nécessaires pour rembourser le prêt qu’il avait contracté. Et, pour ces 90 mille dollars qu’il vient d’être trimbalé devant le tribunal correctionnel de Kaloum. Il est poursuivi pour « abus de confiance et escroquerie ».

Maître Gims, rappeur franco-congolais

Selon les informations recueillies par un reporter de Guineematin.com, Amadou Diallo alias ‘’Zam’’ avait emprunté les 90 mille dollars à Mohamed Touré avec un taux d’intérêt atteignant 250 millions de francs guinéens. Et, à la barre devant le tribunal correctionnel de Kaloum hier, mercredi 6 juillet 2023, le prévenu a reconnu avoir contracté ce « prêt avec intérêt » auprès de Mohamed Touré.

« C’est un prêt de 90 mille dollars avec intérêt qui nous lie. C’était dans le cadre de l’organisation du double concert de Maître Gims à Conakry. Maître Gims est venu à Conakry par mon canal. C’est vrai que la structure MLP était en contact avec l’artiste, mais c’est moi qui ai eu le contrat avec la structure de l’artiste et je suis allé vers la structure Meurs Libres Prod (MLP) pour Co-organiser à hauteur de 50% pour chacune des parties, soit 600 et quelques millions par partie. Après tout, le concert a échoué à cause du boycott de la société Orange, et non pas par la malversation… Une partie de l’argent a été remis à MLP, à hauteur de 10 mille dollars ; une autre partie, 37 mille dollars, a été rapatriée à nos partenaires à Paris. En plus, il y a eu un transfert de 12 500 euros à 360 music, une structure culturelle en France ; et j’ai donné à mon ami Sékou Baron 30 mille dollars. Les 30 mille dollars devaient servir aux petites dépenses à faire sur le terrain, notamment le maraboutage pour la réussite de l’événement. Je n’ai pas de reçu. On a effectué ces transferts par le marché noir », a expliqué Amadou Diallo.

Cependant, sa déposition sur l’usage des 90 mille dollars a été très vite contestée par le plaignant Mohamed Touré.

« Il n’en est rien de tout cela. Je ne sais pas comment il a dépensé cet argent, mais ce n’est pas comme ça que ça s’est passé. Les partenaires dont il dit avoir remboursé-là, même ceux-ci se plaignent de lui. Il a un partenaire par exemple en France à qui il devait 80 mille. À la fin du concert, lui, il n’a eu que 50 mille dollars. Lui, il me l’a dit. Il m’a dit comme les choses étaient compliquées à un moment donné, qu’il a gardé l’argent en attendant que la situation se calme. Tout ce qu’il dit est une contrevérité. Il a gardé cet argent pour pouvoir en faire autre chose. Dans ce projet, moi j’étais un simple bailleur, je n’étais pas du tout associé à l’organisation », a indiqué la partie civile.

À l’entame de ses plaidoiries, l’avocat de la partie civile a tout d’abord tenu à rappeler la genèse du problème. Selon lui, c’est le prévenu Amadou Diallo, accompagné de son ami Sékou Baron, qui était venu voir son client Mohamed Touré pour un prêt leur permettant de payer leur quote-part dans l’organisation du concert de l’artiste Maître Gims à Conakry. Les deux parties se sont compris et le plaignant a remis une somme de 90 000 dollars à Amadou Diallo. Un prêt assorti de 250 millions GNF d’intérêt. Il a également tenté de prouver combien son client a souffert de par les agissements de Amadou Diallo. Et, il a finalement demandé au tribunal de retenir le prévenu dans les liens de la prévention et de le condamner au paiement de 90 mille dollars et 250 millions GNF au principal, et 300 millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts.

De son côté, le ministère public a requis un an d’emprisonnement dont 6 mois assortis de sursis contre Amadou Diallo pour les faits d’abus de confiance et escroquerie poursuivis à son encontre. Le procureur Mohamed Keita a aussi demandé au tribunal de recevoir la partie civile dans ses prétentions.

Me Pépé Antoine Lama, avocat

Dans sa plaidoirie, Me Antoine Pépé Lama, avocat de la défense, a tout d’abord fait part sa déception face aux réquisitions du ministère public qu’il qualifie de « sévère ». Sur le délit d’abus de confiance et d’escroquerie, maître Lama a estimé que son client doit rentrer chez lui tout simplement, « parce qu’il n’a commis aucune infraction ». Il reconnaît tout de même que son client doit de l’argent à Mohamed Touré, mais il a plaidé la relaxe de son client conformément à l’article 544 du code de procédure pénal.

Ainsi, le président du tribunal, Ibrahima Diallo, a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 12 juillet 2023.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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